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Vous partez ?
Regardez moi, je suis rayonnant, pourquoi voulez vous que je parte. Je suis là et bien là, à la tête de mes troupes, à la recherche d’un titre que nous n’avons pas obtenu depuis 17 ans. C’est excitant cette affaire. Vous ne souhaitez que je ne sois pas là. Si, je suis là.
Vous n’avez pas dit le contraire il y a deux jours ?
Montrez moi là où j’ai dit quelque chose comme ça ?
Dans les journaux, on laissait entendre que vous alliez partir ?
Vous savez, il arrive dans un parcours qu’à un moment effectivement on peut se poser des questions. Tout ce qui est dit n’est pas faux. Tout ce qui est dit ne trouve pas non plus de prolongement sur le terrain, ça c’est la première chose. Mais il est vrai qu’il peut arriver des moments où la tension, je dirais les enjeux, objectivement aussi en marge la mesquinerie des uns, la jalousie des autres, tout ça peut amener effectivement à reconsidérer les choses, à se poser des questions. Vous savez, ces questions là, quand je me les pose, je me les pose pendant cinq minutes. A la sixième minute, je remets le bleu de chauffe, et je vais au combat.
Eric Gerets s’en va, c’est la faute à qui ?
C’est terrible, s’agissant de Marseille, les choses ne se ressemblent jamais à ce qui se passe ailleurs. Le milieu du foot pro sait qu’à la fin de chaque saison, il y a des départs et des arrivées. Cela concerne les joueurs, cela concerne aussi les entraîneurs. Pourquoi faut-il là déterminer une faute ? C’est la vie du football qui est comme ça.
Eric Gerets a dit qu’il n’avait reçu aucune proposition. Est ce que vous le confirmez ?
L’histoire de savoir si Eric Gerets a reçu une proposition n’est pas l’objet. A un moment donné, entre Eric et moi, nous savons parfaitement comment les choses se sont passées. A partir de là, une proposition, on peut la recevoir à un moment donné, peut être aussi pas au moment où on souhaitait l’avoir.
Vous confirmez qu’il a eu une proposition ou pas ?
Ecoutez, ce qui s’est passé entre Eric et moi, si vous voulez le savoir, vous lui poserez la question et il vous répondra.
Il n’a pas voulu répondre.
Donc, c’est qu’il y a entre lui et moi un serment d’hommes et nous nous y tenons. Parce que je vais quand même vous dire quelque chose, avant d’arriver à quoique ce soit. Souvenez-vous, c’était ici, le jour où j’ai présenté Eric Gerets, vous vous souvenez, quand je disais que cet entraineur là c’était mon choix, ma responsabilité, que tout ce qui en découlerait relèverait de ma responsabilité. Et je voyais dans certains visages beaucoup de scepticisme, au mieux, au pire je ne dirais pas ce que j’avais décelé. A l’époque, vous vous en souvenez ? Je ne pense pas, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, avoir été suivi par une meute qui me faisait une pétition pour dire il faut faire signer Eric Gerets. Et croyez moi que le choix d’Eric Gerets, ce n’était pas un choix innocent, c’était un choix qui reposait sur des critères bien précis, auxquels il a répondu parfaitement et totalement. Je me suis réjouis, contrairement à ce que beaucoup d’autres ont pensé après, d’entendre son nom être scandé au stade vélodrome, de voir ce mouvement en profondeur, exceptionnel se créer pour dire que Eric Gerets est un grand entraîneur et que ce serait bien qu’il reste. Je n’ai aps fait dans la facilité. Ce n’est pas un entraîneur au chomage en France que j’ai pris, tout simplement pour dire, il faut changer. Alors, aujourd’hui, c’est vrai que ici ou là, il y a des gens qui font une sorte de tour des popotes journalistiques, notamment du côté de Paris, chez des journaux qui m’aiment bien. A ces journalistes, j’ai toujours eu l’occasion de dire ce que je pensais, la manière dont je voyais les choses. C’est dérisoire, ce n’est que l’objet je dirais d’une sorte de campagne. Mais cela ne me touche pas parce que depuis cinq ans, je sais tout à fait ce que j’ai fait dans ce club. Je sais ce que j’ai apporté. Vous savez, une dérisoire campagne, menée, allez je dirais presque par des gens qui sont assez insignifiants, qui se réclament d’une certaine légitimité, cela ne me touche pas.
Le départ de Gerets a été mal vécu ici à Marseille.
Vous savez, les relations humaines, c’est toujours très fort. Eric Gerets a une personnalité très forte, son départ est peut être davantage médiatisé que celui d’un autre, pour ceux qui seront entérinés en fin de saison. Quand on se sépare de gens, avec lesquels on a eu l’occasion de nouer des relations fortes, des relations d’estime, des respect et même d’amitié, il est certain que ce départ là n’est pas un départ qui peut me réjouir, ce n’est pas possible. C’est quelqu’un pour lequel j’ai une estime profonde et je crois qu’il me la rend très bien.
Comment vous expliquez son départ ?
Ecoutez, dans la vie, chacun a des raisons. Il a ses raisons. Je ne peux pas expliquer les raisons du départ d’untel ou untel. Eric Gerets est un homme conscient qui a les sens des responsabilités et qui a su assumer ses responsabilités. A un moment donné, c’est à chacun de se déterminer. Il s’est déterminé.
Il a quand même dit, si on m’avait proposé une prolongation de deux ans à la somme annoncée, j’aurais resigné.
Est ce qu’il fallait au mois de janvier dire à Eric, allez tu vas rester deux ans ou trois ans ? Mais avec Eric, le contrat n’était qu’une formalité. Entre Eric et moi, le contrat n’était qu’une clause morale. Je vais vous dire une chose. Quelque lobbying qui est fait aujourd’hui par les uns ou par les autres, concrètement par quelqu’un, un certain dandy, oui, vous savez, cela ne me touche pas du tout, ce genre de lobbying. Mais poour ceux qui ont eu la curiosité de lire le livre que j’ai co-écrit avec Pascal Boniface, il est certain qu’il y a des choses que j’ai dit, sur certaines personnes, notamment une certaine personne qui a des responsabilités dans un groupe de presse et qui aujourd’hui cherche je dirais à faire du blanc du noir et du noir du blanc, s’il savait comme ça me touche.
Eric Gerets s’en va, il a directement mis en cause Robert Louis-Dreyfus. On parle d’une réunion entre vous et l’actionnaire principal.
Il semblerait effectivement que quelque part il a été écrit que j’aurais été convoqué, que je devrais m’expliquer, que je devrais dire les choses. Que ceux là se détrompent. Oui il va y avoir une rencontre avec Robert Louis-Dreyfus et ce n’est pas dicté par les évènements de ces derniers jours, c’était prévu bien avant ça.
Cette rencontre peut-elle avoir une incidence directe sur votre avenir marseillais ?
Je vais vous dire une chose, c’est que Robert et moi avons très souvent des rencontres, quand les circonstances le permettent. Là, l’actualité paraît plus chaude mais je vais vous décevoir, ça va être un tour d’horizon habituel. Comme d’habitude, l’actionnaire principal donnera son aval ou pas. Sachez simplement que ce n’est pas une convocation.
Votre souhait, c’est de rester à l’OM ?
J’ai dit ou j’ai écrit quelque part que quand on est président de l’OM, ce n’est pas une situation définitive, ce n’est pas une rente, c’est presque une mission. Et quand on remplit cette mission là, tous les jours qui passent peuvent être le dernier. Je ne me suis jamais projeté au delà du jour où j’étais. Je me mets en situation de faire ce que il y a à faire pour ce club là et surtout l’amener le plus loin possible. Je travaille toujours au jour le jour, je n’ai pas de plan de carrière, je ne pratique pas l’opportunisme, c’est dans ma nature.
Pourquoi on a l’impression qu’il y a une crise ?
Parce que c’est Marseille qui suscite ça, la même chose se passerait ailleurs, ça passerait comme une lettre à la poste. Dans certains quotidiens, ce serait l’affaire d’un écho. C’est Marseille, il faut bien en parler.
Vous pensez qu’il y a eu une erreur de communication ?
La stratégie de communication qui déraille, qui ne marche pas, il ne faut pas la chercher à Marseille.
Toi et Gerets, ça marche, toi et RLD ça marche, qui met des bâtons dans les roues ? Le grain de sable ?
Oui, voilà. Il y a des malentendus et des incompréhensions parfois.
Et le grain de sable est parisien…
Je te laisse le soin de le dire.
Est-il vrai qu’en mars il y a eu une réunion avec Robert Louis-Dreyfus et qui a dit à ce moment là, il faut continuer avec Gerets et on lui donne tant pour deux ans. Est ce que c’est vrai. Est ce que dans la foulée…
Vous avez, je n’ai pas l’habitude de déflorer les discussions qu’il y a entre l’actionnaire et moi même. Mais si cette information là est sortie, c’et que quelqu’un a bien voulu la sortir parce que je sais parfaitement ceux qui étaient présents ce jour là, à la réunion. Je les connais, ils savent que j’étais là. Alors, je vais vous dire, parce que il faut répondre à certaines questions. Ce jour là, l’objet de mon voyage, prioritairement et principalement, cela a été pour rencontrer Robert Louis-Dreyfus et le convaincre que Eric Gerets doit rester. Voilà l’objet de ce voyage là et je vous dis, en vous regardant dans les yeux et je le dirais de la même manière à ceux qui étaient présents ce jour là. C’est Pape Diouf lui même, le premier, qui a dit qu’il fallait impérativement que Eric Gerets reste à l’Olympique de Marseille. Et je dois dire que l’actionnaire avec lequel l’échange entre lui et moi se passe toujours très bien a compris parfaitement les raisons qui m’ont amené ce jour là à faire cette demande là. Et il m’a dit d’y aller. Voilà je vous dis les choses comme elles sont et en regardant éventuellement ceux qui étaient là ce soir là, ce jour là, lors de cette réunion.
Qu’est ce qui s’est passé ensuite ?
On m’a posé une question, j’y ai répondu. Ensuite, qu’il y ait un délai, que peut être Eric à ce moment là ait trouvé un peu trop long, ça c’est autre chose. Mais la réalité de question qui a été posée, elle est là.
Après cette réunion qu’est ce qui a fait que, c’était trop tard peut être…
Qu’est ce qui a fait que tu n’es pas allé là bas. Est ce que il n’y a pas eu un moment une incompréhension, à un moment vous ne vous êtes pas trouvés…
J’ai dit, il n’y a eu, ce jour là, aucune incompréhension. J’y suis allé, c’était une réunion, je dirais d’ailleurs informelle, c’est vrai, de l’actionnaire, comme ça se fait…
Il y avait le grain de sable, aussi…
Comment ?
Il y avait aussi le petit grain de sable…
Qui était peut l’opposant le plus résolu à Eric Gerets, mais bon…
Mais, qu’est ce qui s’est passé, une fois que c’est acté, c’est toi qui veut conserver Gerets. Qu’est ce qui fait qu’après, la semaine suivante, par exemple, avec Eric Gerets, vous ne vous rencontrez pas. Toi pour lui dire, on veut te prolonger deux ans…
Qui te dit qu’on ne s’est pas rencontré ? On peut rencontrer quelqu’un sans être d’accord sur le champ, ou sans prendre une décision. Pourquoi faut-il, dès qu’il y a une rencontre, tout est entériné, tout est acquis ?
Il dit qu’il n’a jamais eu d’offres.
On s’est rencontré, on a discuté. A partir de ce moment on s’est encore rencontrés une ou deux fois. Il y a eu entre lui et moi des discussions d’hommes. Mais corrigeons ce qu’il faut corriger, de manière très forte. Je le redis. Le Premier, tel voyage, jusqu’à Zurich, à demande à l’actionnaire qu’Eric Gerets reste à Marseille, il doit y rester impérativement, c’est Pape Diouf. Ce jour là, je dois le dire, l’actionnaire m’a donné quitus.
C’est un échec ou pas ?
Bon, écoutez, la vie du football continue. On ne peut pas parler d’échec, simplement parce que Eric a choisi de partir. Non, la vie continue. Ceux qui suivent le football savent que à un moment donné que des grands clubs ont été champions, ont eu un parcours très honorable avec un entraineur et il s’est trouvé que celui ci est parti après. C’est déjà arrivé. L’exemple le plus frappant a été la grande équipe de l’Ajax d’Amesterdam
A partir du moment où toi tu voulais le garder, il ne va pas rester. Est ce que tu considères comme un échec personnel le fait peut être d’avoir fait une approche trop mitigée ou pas assez directe…
… Maintenant une réussite que j’ai eue va se transformer en échec. Celui qui a été chercher Gerets, qui l’a amené, qui a été tout heureux de l’amener, qui travaille depuis cinq ans…
Là c’est un cas différent. On a l’impression, puisque tu voulais le garder et que finalement il n’est pas resté, par rapport à l’instant T, je ne parle pas de ce qui s’est passé il y a dix mois.
Vous savez, je voulais garder Ribéry. Je voulais garder Nasri. Bien sûr je voulais le garder aussi. C’est la vie du football qui est comme ça, tout simplement.
Est ce que il y a quelque chose que vous auriez pu faire, que l’actionnaire aurait pu faire, pour garder Gerets ?
Ecoutez, ni l’actionnaire, ni moi, ne sommes au tribunal médiatique. La seule chose que je peux dire, c’est que bien sûr le départ de Gerets je le regrette. Comme je regrette les départs successifs de Ribéry et Samir Nasri.
Il aurait pu rester, vous auriez pu le garder ?
Ribéry aussi aurait pu rester.
Et Eric Gerets ?
Encore faut-il tenir compte de la réalité. Aujourd’hui ce qui me passionne et m’intéresse, c’est qu’avec Eric nos relations sont ce qu’elles étaient depuis le premier jour et qu’elles se sont encore renforcées sur le plan amical. Aujourd’hui ce que je souhaite et ce que je veux véritablement, c’est que nous continuions le chemin qui est le notre et que nous essayions, en tout cas par tous les moyens, licites évidemment, d’aller chercher ce titre.
Justement est ce que vous ne regrettez pas le timing, vu la fin de championnat de l’OM ?
On verra ça à la fin. Vous savez, les directeurs de conscience, ceux qui donnent des leçons, ceux qui disent le lundi blanc, et le lundi d’après noir, qui viennent donner des leçons, je les connais. Souffrez ou moins que je n’écoute pas ceux là. Souffrez que si je dois prendre une décision, elle repose au moins sur les convictions. Ceux que j’écoute à longueur d’antenne ou s’auto proclament des grands connaisseurs et qui me disent le lundi une chose et le lundi d’après je les entends dire autre chose. J’ai vu des gens sautiller sur des plateaux télé. Brandao, 7 ans en Ukraine, c’est quoi ? Et tatati, et tatata, nous faire passer parfaitement pour des andouilles. Et quand Brandao est devenu Brandao, ben ces mêmes personnes là disaient simplement, timidement, finalement on s’est trompés, c’est fini, ça efface tout. C’est le jeu, ces gens là n’ont aucune respect, je n’ai aucun respect pour eux.
Il va falloir trouver un remplaçant à Eric Gerets ? Vous pensez à des pistes ?
Non, je n’ai pensé à aucune piste…
Oh, ça va…
Je suis là, vous savez ce que je fais, je m’endors sur mon bureau
Donnez-nous des pistes.
Donnez moi des pistes et je vais vous répondre.
Avez-vous déjà choisi son successeur ?
Vous savez, j’ai répondu une fois à un de vos confrères, des propos confidentiels qui ont été rendus publics, que de toute façon, l’Olympique de Marseille aurait à sa tête la saison prochaine un entraîneur de grande qualité.
Est ce que Didier Deschamps est une option sérieuse ?
Il y en a d’autres. Il y a des noms qui reviennent mécaniquement. Metsu, c’est l’ami de Pape Diouf, ça j’ai lu aussi. On peut en citer des noms, c’est pas gênant, ça. Mais on se connaît bien vous savez que je ne vais pas vous citer de noms, que je ne vais rien vous confirmer, que je vais être d’une langue de bois, sinon une langue de fer.
Quel est le délai raisonnable pour vous pour faire ce choix ?
Qui dit que le choix n’est pas déjà fait. La seule chose aujourd’hui qui est passionnante, importante, c’est allons vers ce match de Toulouse, ensuite à Nice, ensuite, c’est Lyon, ensuite, c’est Nancy, ensuite c’est Rennes. J’ai les yeux rivés sur ce calendrier là et tout chez moi frétille à l’idée de penser que ces matches là vont avoir lieu.
Tu connais le club par cœur, ces situations tu les a déjà vécues, comme journaliste, agent, observateur, tu n’as pas vu venir le coup, que ça partait en sucette ?
Partir en sucette ? On est premiers, j’aimerais souvent partir en sucette de cette manière. Si je dois être en sucette chaque saison, dans la position où je suis, je signe et je pense même que vous signez avec moi.
Le prochain entraîneur, c’est quelqu’un avec une expérience internationale ?
Qui parle français, est ce qu’il est étranger, est ce qu’il est français, ceci ou cela, je connais la musique.
Donne des initiales.
Allez, je vais essayer de les donner. Ah, j’ai oublié mon alphabet.
Il y a l’inquiétude des supporters…
Arrëtez de parler à la place des supporters.
On les a rencontré…
Ecoutez, ce n’est pas parce que parfois à la radio ou à la télé on voit une petite personne parler, crier et tout. Ah, les supporters pensent… Vous savez qui sont les vrais supporters de Marseille, ce sont ceux qui fréquentent le stade et ceux qui nous montrent, à l’extérieur, que ce sont des supporters de l’Olympique de Marseille. Les 50.000 spectateurs du stade, ceux là oui, avec eux nous avons des relations régulières, qui me permettent de savoir ce qu’ils pensent. Arrêtons de parler à leur place, parce que dans tel ou tel talk show de pacotille, on a fait parler quelqu’un qui dit ceci cela, hop c’est la réalité de Marseille. Arrêtons avec ça.
Selon plusieurs responsables de groupes de supporters…
Moi aussi, je les rencontre, moi aussi je parle avec eux, donc le discours n’est pas le même. Alors, je ne vais pas répondre à quelque chose qui ne m’apparaît pas. Moi, quand je parle avec eux, ce n’est pas du tout ce que je ressens. Je ne vais pas répondre à une inquiétude qui n’existe pas. Parce que ces supporters là je parle avec eux tous les jours.
Est ce que comme Eric Gerets, vous rêveriez de partir sur un titre de champion ?
Je rêverais plutôt de partir sur sept titres de champion, pour faire comme l’autre.
L’OM, pour des raisons financières, que tout le monde a compris, n’a pas pu garder Drogba, Ribéry, Nasri. Est ce que vous dites aujourd’hui que Eric Gerets s’en va pour des raisons financières ?
Vous comparez des situations qui ne sont pas comparables. Vous savez, Ribéry et Nasri sont partis. On a essayé de rebâtir l’équipe, on va dire qu’on y est plus ou moins arrivés au point qu’aujourd’hui, c’est formidable, qu’à cinq journées de la fin, nous jouions le titre. Cela veut dire qu’en football, les choses vont, viennent, les gens vont, viennent, la vie continue.
Vous n’avez pas répondu à ma question, c’est pour des raisons financières que Gerets s’en va ?
J’ai répondu. Simplement s’il n’a pas répondu pourquoi voulez-vous que je réponde, moi ?
Lui dit que ce n’est pas ça.
Donc, ce n’est pas ça.
Mais pourquoi dans ce club, personne ne répond jamais à rien ? C’est ça le problème aussi, monsieur. Je le demande au président du club.
Le président vous dit, il faut demander ça au club.
Que pensez-vous des supporters qui souhaitent interdire l'accès au stade à Robert Louis-Dreyfus samedi face à Toulouse ?
Vous savez, j'ai la chance formidable d'avoir instauré avec les supporters du club des relations de considération et de respect. Je peux donc leur parler. Le respect qu'ils me donnent vient du fait que je leur ai toujours dit ce que je pensais. S'ils me disent que Robert Louis-Dreyfus ne peut pas venir au stade, ils savent que je ne peux pas être d'accord avec eux. Cet homme n'a pas investi autant d'argent, donné autant d'énergie et de force à l'OM pour qu'on vienne lui dire : "vous ne venez pas au stade". Je pense que ce serait anormal mais surtout très injuste. La seule chose qui me paraisse aujourd'hui essentielle, c'est qu'il y ait une sorte d'union sacrée autour du club. Que nous soyons tous pénétrés de cette réalité-là qui veuillent que nous ne soyons pas loin d'un titre majeur. Nous sommes à cinq étapes de ce titre-là. Il y a cinq finales à jouer. On a déjà fait du chemin, mais il en reste. C'est la seule chose qui nous intéresse aujourd'hui.
Regardez moi, je suis rayonnant, pourquoi voulez vous que je parte. Je suis là et bien là, à la tête de mes troupes, à la recherche d’un titre que nous n’avons pas obtenu depuis 17 ans. C’est excitant cette affaire. Vous ne souhaitez que je ne sois pas là. Si, je suis là.
Vous n’avez pas dit le contraire il y a deux jours ?
Montrez moi là où j’ai dit quelque chose comme ça ?
Dans les journaux, on laissait entendre que vous alliez partir ?
Vous savez, il arrive dans un parcours qu’à un moment effectivement on peut se poser des questions. Tout ce qui est dit n’est pas faux. Tout ce qui est dit ne trouve pas non plus de prolongement sur le terrain, ça c’est la première chose. Mais il est vrai qu’il peut arriver des moments où la tension, je dirais les enjeux, objectivement aussi en marge la mesquinerie des uns, la jalousie des autres, tout ça peut amener effectivement à reconsidérer les choses, à se poser des questions. Vous savez, ces questions là, quand je me les pose, je me les pose pendant cinq minutes. A la sixième minute, je remets le bleu de chauffe, et je vais au combat.
Eric Gerets s’en va, c’est la faute à qui ?
C’est terrible, s’agissant de Marseille, les choses ne se ressemblent jamais à ce qui se passe ailleurs. Le milieu du foot pro sait qu’à la fin de chaque saison, il y a des départs et des arrivées. Cela concerne les joueurs, cela concerne aussi les entraîneurs. Pourquoi faut-il là déterminer une faute ? C’est la vie du football qui est comme ça.
Eric Gerets a dit qu’il n’avait reçu aucune proposition. Est ce que vous le confirmez ?
L’histoire de savoir si Eric Gerets a reçu une proposition n’est pas l’objet. A un moment donné, entre Eric et moi, nous savons parfaitement comment les choses se sont passées. A partir de là, une proposition, on peut la recevoir à un moment donné, peut être aussi pas au moment où on souhaitait l’avoir.
Vous confirmez qu’il a eu une proposition ou pas ?
Ecoutez, ce qui s’est passé entre Eric et moi, si vous voulez le savoir, vous lui poserez la question et il vous répondra.
Il n’a pas voulu répondre.
Donc, c’est qu’il y a entre lui et moi un serment d’hommes et nous nous y tenons. Parce que je vais quand même vous dire quelque chose, avant d’arriver à quoique ce soit. Souvenez-vous, c’était ici, le jour où j’ai présenté Eric Gerets, vous vous souvenez, quand je disais que cet entraineur là c’était mon choix, ma responsabilité, que tout ce qui en découlerait relèverait de ma responsabilité. Et je voyais dans certains visages beaucoup de scepticisme, au mieux, au pire je ne dirais pas ce que j’avais décelé. A l’époque, vous vous en souvenez ? Je ne pense pas, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, avoir été suivi par une meute qui me faisait une pétition pour dire il faut faire signer Eric Gerets. Et croyez moi que le choix d’Eric Gerets, ce n’était pas un choix innocent, c’était un choix qui reposait sur des critères bien précis, auxquels il a répondu parfaitement et totalement. Je me suis réjouis, contrairement à ce que beaucoup d’autres ont pensé après, d’entendre son nom être scandé au stade vélodrome, de voir ce mouvement en profondeur, exceptionnel se créer pour dire que Eric Gerets est un grand entraîneur et que ce serait bien qu’il reste. Je n’ai aps fait dans la facilité. Ce n’est pas un entraîneur au chomage en France que j’ai pris, tout simplement pour dire, il faut changer. Alors, aujourd’hui, c’est vrai que ici ou là, il y a des gens qui font une sorte de tour des popotes journalistiques, notamment du côté de Paris, chez des journaux qui m’aiment bien. A ces journalistes, j’ai toujours eu l’occasion de dire ce que je pensais, la manière dont je voyais les choses. C’est dérisoire, ce n’est que l’objet je dirais d’une sorte de campagne. Mais cela ne me touche pas parce que depuis cinq ans, je sais tout à fait ce que j’ai fait dans ce club. Je sais ce que j’ai apporté. Vous savez, une dérisoire campagne, menée, allez je dirais presque par des gens qui sont assez insignifiants, qui se réclament d’une certaine légitimité, cela ne me touche pas.
Le départ de Gerets a été mal vécu ici à Marseille.
Vous savez, les relations humaines, c’est toujours très fort. Eric Gerets a une personnalité très forte, son départ est peut être davantage médiatisé que celui d’un autre, pour ceux qui seront entérinés en fin de saison. Quand on se sépare de gens, avec lesquels on a eu l’occasion de nouer des relations fortes, des relations d’estime, des respect et même d’amitié, il est certain que ce départ là n’est pas un départ qui peut me réjouir, ce n’est pas possible. C’est quelqu’un pour lequel j’ai une estime profonde et je crois qu’il me la rend très bien.
Comment vous expliquez son départ ?
Ecoutez, dans la vie, chacun a des raisons. Il a ses raisons. Je ne peux pas expliquer les raisons du départ d’untel ou untel. Eric Gerets est un homme conscient qui a les sens des responsabilités et qui a su assumer ses responsabilités. A un moment donné, c’est à chacun de se déterminer. Il s’est déterminé.
Il a quand même dit, si on m’avait proposé une prolongation de deux ans à la somme annoncée, j’aurais resigné.
Est ce qu’il fallait au mois de janvier dire à Eric, allez tu vas rester deux ans ou trois ans ? Mais avec Eric, le contrat n’était qu’une formalité. Entre Eric et moi, le contrat n’était qu’une clause morale. Je vais vous dire une chose. Quelque lobbying qui est fait aujourd’hui par les uns ou par les autres, concrètement par quelqu’un, un certain dandy, oui, vous savez, cela ne me touche pas du tout, ce genre de lobbying. Mais poour ceux qui ont eu la curiosité de lire le livre que j’ai co-écrit avec Pascal Boniface, il est certain qu’il y a des choses que j’ai dit, sur certaines personnes, notamment une certaine personne qui a des responsabilités dans un groupe de presse et qui aujourd’hui cherche je dirais à faire du blanc du noir et du noir du blanc, s’il savait comme ça me touche.
Eric Gerets s’en va, il a directement mis en cause Robert Louis-Dreyfus. On parle d’une réunion entre vous et l’actionnaire principal.
Il semblerait effectivement que quelque part il a été écrit que j’aurais été convoqué, que je devrais m’expliquer, que je devrais dire les choses. Que ceux là se détrompent. Oui il va y avoir une rencontre avec Robert Louis-Dreyfus et ce n’est pas dicté par les évènements de ces derniers jours, c’était prévu bien avant ça.
Cette rencontre peut-elle avoir une incidence directe sur votre avenir marseillais ?
Je vais vous dire une chose, c’est que Robert et moi avons très souvent des rencontres, quand les circonstances le permettent. Là, l’actualité paraît plus chaude mais je vais vous décevoir, ça va être un tour d’horizon habituel. Comme d’habitude, l’actionnaire principal donnera son aval ou pas. Sachez simplement que ce n’est pas une convocation.
Votre souhait, c’est de rester à l’OM ?
J’ai dit ou j’ai écrit quelque part que quand on est président de l’OM, ce n’est pas une situation définitive, ce n’est pas une rente, c’est presque une mission. Et quand on remplit cette mission là, tous les jours qui passent peuvent être le dernier. Je ne me suis jamais projeté au delà du jour où j’étais. Je me mets en situation de faire ce que il y a à faire pour ce club là et surtout l’amener le plus loin possible. Je travaille toujours au jour le jour, je n’ai pas de plan de carrière, je ne pratique pas l’opportunisme, c’est dans ma nature.
Pourquoi on a l’impression qu’il y a une crise ?
Parce que c’est Marseille qui suscite ça, la même chose se passerait ailleurs, ça passerait comme une lettre à la poste. Dans certains quotidiens, ce serait l’affaire d’un écho. C’est Marseille, il faut bien en parler.
Vous pensez qu’il y a eu une erreur de communication ?
La stratégie de communication qui déraille, qui ne marche pas, il ne faut pas la chercher à Marseille.
Toi et Gerets, ça marche, toi et RLD ça marche, qui met des bâtons dans les roues ? Le grain de sable ?
Oui, voilà. Il y a des malentendus et des incompréhensions parfois.
Et le grain de sable est parisien…
Je te laisse le soin de le dire.
Est-il vrai qu’en mars il y a eu une réunion avec Robert Louis-Dreyfus et qui a dit à ce moment là, il faut continuer avec Gerets et on lui donne tant pour deux ans. Est ce que c’est vrai. Est ce que dans la foulée…
Vous avez, je n’ai pas l’habitude de déflorer les discussions qu’il y a entre l’actionnaire et moi même. Mais si cette information là est sortie, c’et que quelqu’un a bien voulu la sortir parce que je sais parfaitement ceux qui étaient présents ce jour là, à la réunion. Je les connais, ils savent que j’étais là. Alors, je vais vous dire, parce que il faut répondre à certaines questions. Ce jour là, l’objet de mon voyage, prioritairement et principalement, cela a été pour rencontrer Robert Louis-Dreyfus et le convaincre que Eric Gerets doit rester. Voilà l’objet de ce voyage là et je vous dis, en vous regardant dans les yeux et je le dirais de la même manière à ceux qui étaient présents ce jour là. C’est Pape Diouf lui même, le premier, qui a dit qu’il fallait impérativement que Eric Gerets reste à l’Olympique de Marseille. Et je dois dire que l’actionnaire avec lequel l’échange entre lui et moi se passe toujours très bien a compris parfaitement les raisons qui m’ont amené ce jour là à faire cette demande là. Et il m’a dit d’y aller. Voilà je vous dis les choses comme elles sont et en regardant éventuellement ceux qui étaient là ce soir là, ce jour là, lors de cette réunion.
Qu’est ce qui s’est passé ensuite ?
On m’a posé une question, j’y ai répondu. Ensuite, qu’il y ait un délai, que peut être Eric à ce moment là ait trouvé un peu trop long, ça c’est autre chose. Mais la réalité de question qui a été posée, elle est là.
Après cette réunion qu’est ce qui a fait que, c’était trop tard peut être…
Qu’est ce qui a fait que tu n’es pas allé là bas. Est ce que il n’y a pas eu un moment une incompréhension, à un moment vous ne vous êtes pas trouvés…
J’ai dit, il n’y a eu, ce jour là, aucune incompréhension. J’y suis allé, c’était une réunion, je dirais d’ailleurs informelle, c’est vrai, de l’actionnaire, comme ça se fait…
Il y avait le grain de sable, aussi…
Comment ?
Il y avait aussi le petit grain de sable…
Qui était peut l’opposant le plus résolu à Eric Gerets, mais bon…
Mais, qu’est ce qui s’est passé, une fois que c’est acté, c’est toi qui veut conserver Gerets. Qu’est ce qui fait qu’après, la semaine suivante, par exemple, avec Eric Gerets, vous ne vous rencontrez pas. Toi pour lui dire, on veut te prolonger deux ans…
Qui te dit qu’on ne s’est pas rencontré ? On peut rencontrer quelqu’un sans être d’accord sur le champ, ou sans prendre une décision. Pourquoi faut-il, dès qu’il y a une rencontre, tout est entériné, tout est acquis ?
Il dit qu’il n’a jamais eu d’offres.
On s’est rencontré, on a discuté. A partir de ce moment on s’est encore rencontrés une ou deux fois. Il y a eu entre lui et moi des discussions d’hommes. Mais corrigeons ce qu’il faut corriger, de manière très forte. Je le redis. Le Premier, tel voyage, jusqu’à Zurich, à demande à l’actionnaire qu’Eric Gerets reste à Marseille, il doit y rester impérativement, c’est Pape Diouf. Ce jour là, je dois le dire, l’actionnaire m’a donné quitus.
C’est un échec ou pas ?
Bon, écoutez, la vie du football continue. On ne peut pas parler d’échec, simplement parce que Eric a choisi de partir. Non, la vie continue. Ceux qui suivent le football savent que à un moment donné que des grands clubs ont été champions, ont eu un parcours très honorable avec un entraineur et il s’est trouvé que celui ci est parti après. C’est déjà arrivé. L’exemple le plus frappant a été la grande équipe de l’Ajax d’Amesterdam
A partir du moment où toi tu voulais le garder, il ne va pas rester. Est ce que tu considères comme un échec personnel le fait peut être d’avoir fait une approche trop mitigée ou pas assez directe…
… Maintenant une réussite que j’ai eue va se transformer en échec. Celui qui a été chercher Gerets, qui l’a amené, qui a été tout heureux de l’amener, qui travaille depuis cinq ans…
Là c’est un cas différent. On a l’impression, puisque tu voulais le garder et que finalement il n’est pas resté, par rapport à l’instant T, je ne parle pas de ce qui s’est passé il y a dix mois.
Vous savez, je voulais garder Ribéry. Je voulais garder Nasri. Bien sûr je voulais le garder aussi. C’est la vie du football qui est comme ça, tout simplement.
Est ce que il y a quelque chose que vous auriez pu faire, que l’actionnaire aurait pu faire, pour garder Gerets ?
Ecoutez, ni l’actionnaire, ni moi, ne sommes au tribunal médiatique. La seule chose que je peux dire, c’est que bien sûr le départ de Gerets je le regrette. Comme je regrette les départs successifs de Ribéry et Samir Nasri.
Il aurait pu rester, vous auriez pu le garder ?
Ribéry aussi aurait pu rester.
Et Eric Gerets ?
Encore faut-il tenir compte de la réalité. Aujourd’hui ce qui me passionne et m’intéresse, c’est qu’avec Eric nos relations sont ce qu’elles étaient depuis le premier jour et qu’elles se sont encore renforcées sur le plan amical. Aujourd’hui ce que je souhaite et ce que je veux véritablement, c’est que nous continuions le chemin qui est le notre et que nous essayions, en tout cas par tous les moyens, licites évidemment, d’aller chercher ce titre.
Justement est ce que vous ne regrettez pas le timing, vu la fin de championnat de l’OM ?
On verra ça à la fin. Vous savez, les directeurs de conscience, ceux qui donnent des leçons, ceux qui disent le lundi blanc, et le lundi d’après noir, qui viennent donner des leçons, je les connais. Souffrez ou moins que je n’écoute pas ceux là. Souffrez que si je dois prendre une décision, elle repose au moins sur les convictions. Ceux que j’écoute à longueur d’antenne ou s’auto proclament des grands connaisseurs et qui me disent le lundi une chose et le lundi d’après je les entends dire autre chose. J’ai vu des gens sautiller sur des plateaux télé. Brandao, 7 ans en Ukraine, c’est quoi ? Et tatati, et tatata, nous faire passer parfaitement pour des andouilles. Et quand Brandao est devenu Brandao, ben ces mêmes personnes là disaient simplement, timidement, finalement on s’est trompés, c’est fini, ça efface tout. C’est le jeu, ces gens là n’ont aucune respect, je n’ai aucun respect pour eux.
Il va falloir trouver un remplaçant à Eric Gerets ? Vous pensez à des pistes ?
Non, je n’ai pensé à aucune piste…
Oh, ça va…
Je suis là, vous savez ce que je fais, je m’endors sur mon bureau
Donnez-nous des pistes.
Donnez moi des pistes et je vais vous répondre.
Avez-vous déjà choisi son successeur ?
Vous savez, j’ai répondu une fois à un de vos confrères, des propos confidentiels qui ont été rendus publics, que de toute façon, l’Olympique de Marseille aurait à sa tête la saison prochaine un entraîneur de grande qualité.
Est ce que Didier Deschamps est une option sérieuse ?
Il y en a d’autres. Il y a des noms qui reviennent mécaniquement. Metsu, c’est l’ami de Pape Diouf, ça j’ai lu aussi. On peut en citer des noms, c’est pas gênant, ça. Mais on se connaît bien vous savez que je ne vais pas vous citer de noms, que je ne vais rien vous confirmer, que je vais être d’une langue de bois, sinon une langue de fer.
Quel est le délai raisonnable pour vous pour faire ce choix ?
Qui dit que le choix n’est pas déjà fait. La seule chose aujourd’hui qui est passionnante, importante, c’est allons vers ce match de Toulouse, ensuite à Nice, ensuite, c’est Lyon, ensuite, c’est Nancy, ensuite c’est Rennes. J’ai les yeux rivés sur ce calendrier là et tout chez moi frétille à l’idée de penser que ces matches là vont avoir lieu.
Tu connais le club par cœur, ces situations tu les a déjà vécues, comme journaliste, agent, observateur, tu n’as pas vu venir le coup, que ça partait en sucette ?
Partir en sucette ? On est premiers, j’aimerais souvent partir en sucette de cette manière. Si je dois être en sucette chaque saison, dans la position où je suis, je signe et je pense même que vous signez avec moi.
Le prochain entraîneur, c’est quelqu’un avec une expérience internationale ?
Qui parle français, est ce qu’il est étranger, est ce qu’il est français, ceci ou cela, je connais la musique.
Donne des initiales.
Allez, je vais essayer de les donner. Ah, j’ai oublié mon alphabet.
Il y a l’inquiétude des supporters…
Arrëtez de parler à la place des supporters.
On les a rencontré…
Ecoutez, ce n’est pas parce que parfois à la radio ou à la télé on voit une petite personne parler, crier et tout. Ah, les supporters pensent… Vous savez qui sont les vrais supporters de Marseille, ce sont ceux qui fréquentent le stade et ceux qui nous montrent, à l’extérieur, que ce sont des supporters de l’Olympique de Marseille. Les 50.000 spectateurs du stade, ceux là oui, avec eux nous avons des relations régulières, qui me permettent de savoir ce qu’ils pensent. Arrêtons de parler à leur place, parce que dans tel ou tel talk show de pacotille, on a fait parler quelqu’un qui dit ceci cela, hop c’est la réalité de Marseille. Arrêtons avec ça.
Selon plusieurs responsables de groupes de supporters…
Moi aussi, je les rencontre, moi aussi je parle avec eux, donc le discours n’est pas le même. Alors, je ne vais pas répondre à quelque chose qui ne m’apparaît pas. Moi, quand je parle avec eux, ce n’est pas du tout ce que je ressens. Je ne vais pas répondre à une inquiétude qui n’existe pas. Parce que ces supporters là je parle avec eux tous les jours.
Est ce que comme Eric Gerets, vous rêveriez de partir sur un titre de champion ?
Je rêverais plutôt de partir sur sept titres de champion, pour faire comme l’autre.
L’OM, pour des raisons financières, que tout le monde a compris, n’a pas pu garder Drogba, Ribéry, Nasri. Est ce que vous dites aujourd’hui que Eric Gerets s’en va pour des raisons financières ?
Vous comparez des situations qui ne sont pas comparables. Vous savez, Ribéry et Nasri sont partis. On a essayé de rebâtir l’équipe, on va dire qu’on y est plus ou moins arrivés au point qu’aujourd’hui, c’est formidable, qu’à cinq journées de la fin, nous jouions le titre. Cela veut dire qu’en football, les choses vont, viennent, les gens vont, viennent, la vie continue.
Vous n’avez pas répondu à ma question, c’est pour des raisons financières que Gerets s’en va ?
J’ai répondu. Simplement s’il n’a pas répondu pourquoi voulez-vous que je réponde, moi ?
Lui dit que ce n’est pas ça.
Donc, ce n’est pas ça.
Mais pourquoi dans ce club, personne ne répond jamais à rien ? C’est ça le problème aussi, monsieur. Je le demande au président du club.
Le président vous dit, il faut demander ça au club.
Que pensez-vous des supporters qui souhaitent interdire l'accès au stade à Robert Louis-Dreyfus samedi face à Toulouse ?
Vous savez, j'ai la chance formidable d'avoir instauré avec les supporters du club des relations de considération et de respect. Je peux donc leur parler. Le respect qu'ils me donnent vient du fait que je leur ai toujours dit ce que je pensais. S'ils me disent que Robert Louis-Dreyfus ne peut pas venir au stade, ils savent que je ne peux pas être d'accord avec eux. Cet homme n'a pas investi autant d'argent, donné autant d'énergie et de force à l'OM pour qu'on vienne lui dire : "vous ne venez pas au stade". Je pense que ce serait anormal mais surtout très injuste. La seule chose qui me paraisse aujourd'hui essentielle, c'est qu'il y ait une sorte d'union sacrée autour du club. Que nous soyons tous pénétrés de cette réalité-là qui veuillent que nous ne soyons pas loin d'un titre majeur. Nous sommes à cinq étapes de ce titre-là. Il y a cinq finales à jouer. On a déjà fait du chemin, mais il en reste. C'est la seule chose qui nous intéresse aujourd'hui.
Encore merci à ce bien informé pigeon voyageur ...
