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« Je suis révolté »
HENRI LEGARDA, le président manceau,
était scandalisé par l’arbitrage et ce qu’il
appelle la « pression lyonnaise ».
LA QUATORZIÈME défaite du Mans,
contre Lyon, hier soir, a fait bondir
Henri Legarda, le président sarthois,
dès la fin du match. Toute rage contenue,
ses propos contre l’arbitrage ont
été cinglants : « Je suis révolté contre
ce que j’appelle une injustice. Maintenant
je le sais, je l’ai vu, il y a un arbitrage
pour le haut et un arbitrage pour
le bas. L’arbitre du match a dirigé sous
la pression des lyonnais et je suis
inquiet pour les équipes de tête qui
jouent derrière l’OL. J’ai vu ce soir ce
que je pensais ne jamais voir dans ma
carrière de président ».
Puis, il s’est levé comme un ressort, et a
disparu dans la nuit froide. Mis au courant
de ces accusations, Jean-Michel
Aulas, son alter ego lyonnais, n’a pas
souhaité réagir. Quand il est arrivé
devant les micros, Daniel Jeandupeux,
le coach manceau, a lui aussi parlé
« d’injustice, d’erreurs d’arbitrage
toujours dans le même sens », mais il a
beaucoup mieux maîtrisé sa frustration
: « La différence entre les deux
équipes, c’est l’expérience. Un seul
joueur, Juninho, compte à lui tout seul
autant de matches de Championnat
que toute mon équipe réunie. Voilà
pourquoi Lyon a mieux su gérer ses
temps forts. Mais ce qui m’a plu, c’est
qu’on s’est créé des occasions, même
si on les a gâchées, et qu’on n’a jamais
laissé tomber. »
En face, Claude Puel était bien sûr
satisfait du résultat et il a insisté sur
l’influence de ses cadres qui ont
« répondu présent quand il le fallait ».
Jamais démonstratif, Puel, tout en
retenue, a qualifié le succès d’hier soir
de « victoire particulière » et a souligné
qu’il faudrait « gagner encore en
maîtrise parce qu’on a alterné le bon et
le moins bon. À 3-0, Le Mans ne nous a
jamais laissés tranquilles. » À propos
du penalty, finalement déjugé,
l’entraîneur des champions de France
a aussi estimé que « du banc, il n’y
avait pas faute. Hugo a fait un super
arrêt. »
Hugo Lloris, l’un des rares lyonnais à
être passé par la zone mixte, exceptionnel
sous la mitraille mancelle, a
donné sa version sur l’action litigieuse
du fameux penalty : « Je suis resté
debout jusqu’à la fin de l’action et je ne
me suis pas laissé embarquer par sa
feinte de frappe. S’il avait maintenu sa
décision, le penalty aurait été vraiment
très sévère ». Son coéquipier Ederson
insistait sur « la solidarité qui nous a
permis de tenir. On a été réalistes, on a
subi un peu et ça n’a pas été facile ».
Ce qui ravivait les regrets de Cerdan, le
défenseur central du Mans : « Ils ont
deux occasions et ils marquent deux
fois. Et nous, on les bouscule, on les
prive de ballons et on n’y arrive pas.
C’est rageant. »