[Michel Platini prie-t-il pour que le modèle actuel ne soit pas piétiné ?]
L'été prochain, une nouvelle formule de la Ligue des champions et de la Coupe de l'UEFA - pardon, de la Ligue Europe - verra le jour, deux ans et demi après l'accession de Michel Platini à la présidence de la confédération européenne. Un toilettage qui n'a rien à voir avec l'authentique révolution que prônent certains grands clubs regroupés dans l'ECA (Association européenne des clubs) et qui pourrait voir le jour en 2012-2013. Selon un dossier de France Football, ce mardi, plusieurs écuries européennes envisagent la création d'un authentique championnat d'Europe semi-fermé, avec trois divisions, qui aurait les moyens de surmultiplier les recettes de l'actuelle Ligue des champions comme antidote à la crise. Et évidemment, de se substituer à elle.
Onze ans après une précédente tentative de ligue privée lancée par Media Partners, les puissants n'ont pas renoncé à réduire l'aléa sportif et à pousser plus loin la ressemblance avec le modèle du sport américain et de la NBA. Mais, nouveauté fondamentale, ce projet ne serait pas mené cette fois contre l'UEFA, mais avec elle. L'ECA a entrepris de convaincre les sages de Nyon du bien-fondé de cette évolution. Interrogé par France Football, Michel Platini rappelle qu'il «a toujours été partisan d'une compétition plus égalitaire» mais ne s'interdit rien s'il était effectivement saisi d'un tel projet. «Vous savez, l'UEFA est une organisation démocratique. Si tel est le cas, nous écouterons tout le monde, nous solliciterons les avis de toutes les parties concernées. Et puis, le moment venu, ce sera à l'exécutif de l'UEFA de se prononcer.»
La fin des championnats nationaux
Si ce projet aboutissait, pourtant, le paysage actuel du football européen serait totalement bouleversé, avec 38 ou 42 dates par saison mobilisées pour ce super-championnat. Les championnats nationaux seraient étranglés et perdraient l'essentiel de leur légitimité. La baisse de l'aléa sportif permettrait à des clubs comme l'AC Milan - absent de la C1 cette année - d'utiliser leur notoriété pour se stabiliser au plus haut niveau.
La semaine dernière, après sa sortie médiatique sur la nécessité de mettre fin à «l'égalitarisme» dans le football français, Jean-Michel Aulas nous confiait avoir une crainte : que les puissances économiques continentales, notamment anglaises, créent une ligue sur invitation qui viendrait concurrencer une Ligue des champions trop étroite pour elles. Il était manifestement bien renseigné. Selon France Football, l'OL prête une oreille attentive à ce projet.
pour moi ça va finir par arriver et ce sera la mort du football tel qu'on l'a connu.