Foot - L1 - OM - Rodriguez : « Diarra, pas un poète »
Qui a dit que l'OM n'avait pas recruté de défenseur lors du mercato d'hiver ? Revenu patiemment de blessure cet hiver, Julien Rodriguez, brassard au bras, est bien le nouveau patron de la défense marseillaise, qui en était orphelin depuis le début de la saison. Axe droit, l'ex-Monégasque a livré dimanche contre Bordeaux un combat impressionnant, parfois à la limite. Il l'a complètement assumé, lundi matin après le décrassage à la Commanderie, pas inquiet une seconde à l'idée que le comité de visionnage se saisisse de la rencontre, comme l'a suggéré Alou Diarra.
« Julien Rodriguez, vous êtes sorti en fin de match contre Bordeaux pour un coup. Eric Gerets avait l'air, inquiet, hier. Ça va ?
Oui. Renato Civelli m'a remplacé. Il était chaud bouillant. C'est un compétiteur, à l'entraînement, il est toujours très présent dans sa mentalité. En fait, quand j'étais par terre, c'est Ben (Cheyrou) qui a demandé le changement. Une fois sur le bord du terrain, je voulais rentrer à nouveau. Mais le changement était fait. C'est juste un coup. Tant qu'ils ne touchent pas à ma cheville (qui l'a éloigné des terrains pendant huit mois), ils peuvent taper partout, pas de problème.
On a l'impression que vous avez apporté un vrai plus dans l'engagement, sur le match d'hier. Qu'en pensez-vous ?
De l'engagement, il y en a eu des deux côtés. On avait vu sur la vidéo que cette équipe mettait beaucoup d'impact dans les duels. Marseille passait pour une équipe toujours en dedans. Si les Bordelais pensaient ça, ils se sont trompés. Ils sont tombés sur un os, et on a logiquement gagné le match.
Eric Gerets a-t-il insisté pour que vous montriez personnellement l'exemple ?
Non. Je le fais pratiquement à tous les matches. Bon, peut-être plus sur un match comme ça. J'ai un peu pris la parole devant le groupe par rapport à tout ce qu'on avait vu à la video. Il fallait répondre. Et on savait qu'on aurait le public avec nous si on le faisait.
C'était parfois limite, non ?
C'était limite des deux côtés. J'ai connu d'autres matches beaucoup plus engagés que ça. Le foot part de ce principe-là. Les deux équipes s'entraînent toute l'année pour pouvoir se battre comme ça sur le terrain. Il y a eu du contact et de la casse des deux côtés, c'est comme ça.
Alou Diarra dit espérer que le comité de visionnage se saisira de ce match, et il a cité votre nom. Êtes-vous surpris ?
Moi aussi j'aimerais bien revoir les images avec lui. J'ai pris un carton jaune. Pas de problème. Je le méritais. Sur les autres duels, je suis allé au contact, mais j'avais toujours le pied sur le ballon, je n'ai rien à me reprocher. Lui n'est pas un poète non plus. Il a bien donné aussi. On donne, on prend, c'est comme ça.
Cet engagement, c'est ce qu'il faudra reproduire à l'avenir ?
Pour les matches avec cette intensité, oui. Peut-être qu'à certains matches, on aura besoin d'en mettre moins. Monaco, notre prochain adversaire, c'est normalement une équipe qui joue. Mais si on nous propose des duels, il faudra qu'elle sache qu'on est présent. C'était bien de montrer qu'on en était capable.
Regrettez-vous, comme les entraîneurs, que M. Bré ait parfois sifflé trop vite ?
Je respecte les décisions de l'arbitre. Mais c'est vrai qu'à certains moments, le ballon sortait clairement et il sifflait quand même. Dommage pour la continuité du jeu. En Angleterre, ils laissent jouer, je suis plutôt pour. Il a sanctionné quand il le fallait, mais peut-être a-t-il eu peur d'être débordé sur les actions litigieuses. Il a essayé de protéger les joueurs. C'est son boulot.
C'est le type de rencontre dont la L1 manque et qui prépare bien aux coupes d'Europe, non ?
C'est comme ça que le foot devrait se jouer. En France, on siffle trop. Il faut sanctionner les grosses fautes, mais l'esprit du jeu fait qu'il y a obligatoirement des contacts.
Le fait d'avoir dominé, enfin, une équipe qui évolue parmi les favoris, ça compte pour vous ?
On doutait un peu de nous, de la qualité de l'effectif. On se disait : ''vivement que les blessés reviennent''. Mais bon, c'est là qu'on voit qu'on a un groupe. Tous les joueurs se sont donnés à fond. Les autres équipes ont dû voir notre match. On a fait passer un message fort. »
Propos recueillis par Cédric ROUQUETTE (à Marseille)
putain ca fait plaisir de lire ca!
"C’est un jeu qui n’a pas de vérité, qui n’a pas de loi, qui n’a rien. Et on essaie de l’expliquer. Mais personne n’arrive à l’expliquer. C’est pour ça qu’on peut toujours parler de football." Platini