JPP REVIENS a écrit:dire qu'une série n'a pas de fin, tu le sais autant que moi, c'est mathématiquement peut-être vrai, mais historiquement faux. Tout le monde finit par perdre, et chuter, tôt ou tard. Chaque victoire te rapproche un peu plus de ta prochaine défaite.
Euh, là, on ne se comprend pas. Une série sans fin, en théorie, est un événement de probabilité nulle, dit "presque impossible" (c'est-à-dire pas impossible en soi, mais inobservable - faire 7 avec un dé classique est impossible, faire une série infinie de 6 est "presque impossible"). Bien sûr, donc, qu'en théorie, comme dans la réalité, tout le monde finit par perdre.
En revanche, il n'est pas vrai que chaque victoire te rapproche de la défaite. Ce raisonnement est une erreur de perspective, consistant à considérer la série des résultats comme écrite à l'avance, donc à substituer un modèle déterministe inadapté au modèle probabiliste. En fait, chaque victoire montre que l'équipe est encore meilleure, et augmente la probabilité de victoire au prochain coup (modèle théorique bayesien). Mais comme cette probabilité n'est jamais de 1, il arrive un moment où on perd, quand même la probabilité de victoire augmente.
Ensuite, il y a aussi le fait que le foot échappe bien sûr à une modélisation probabiliste complète. L'ambiance interne du groupe, les blessures, la forme, tout cela influe aussi sur cette probabilité de victoire.
Concernant les statistiques en général, je ne suis pas sévère contre les stats, mais contre l'usage qui en est fait. Elles sont devenues un outil sacré, source de toutes les analyses, de toutes les superstitions. TOUT devient une stat. Du nombre de km parcourus, à la taille de Zenden en passant par le nombre de matchs joués sous la pluie par Kaboré... On est noyé sous la stat, pas toujours pertinente, surtout dans un sport comme le football, finalement très imprévisible comparé à d'autres sports laissant moins de part au hasard.
La psychologie, la forme du moment sont autant d'indicateurs difficilement quantifiables et analysables, qui déterminent grandement la performance sportive effectivement. Raison pour laquelle je m'inquiète un peu de voir les joueurs commencer à s'étaler dans les journaux... J'ai peur que de confiant, on devienne suffisant.
Entièrement d'accord avec tout ça.
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury