Qui ne va certainement pas s'apaiser avec l'ITW de Diouf ci-dessous ...
Edit peezee: ajout du SALC, parceque RLD le vaut bien.
Pape Diouf : J'ai été surpris par le ton et l'agressivité employés par RLD. Cela ne lui ressemble pas. Le contenu étonne. Je l'ai rencontré la semaine dernière et, à cette occasion, à aucun moment il ne m'a adressé les reproches lus dans la presse.
- Comment l'expliquez-vous ?
- P. D. : J'ai une idée sur la genèse de cet article, la façon dont il a été conduit.
- C'est-à-dire ? Ciblez-vous quelqu'un en particulier, peut-être le président du Conseil de surveillance, avec lequel il est connu que vous entretenez des rapports tendus ?
- P. D. : Oui. Il y a pour moi derrière cette histoire Vincent Labrune, afin de déstabiliser le président de l'OM pour des desseins non avoués. Cette manière de procéder ne ressemble pas à Robert. En tant qu'actionnaire, il a le droit de dire ce qu'il pense, de suggérer, de donner des instructions. Mais je ne trouve pas cette fois-ci le moment opportun de dire les choses de cette manière.
Je suis heurté. J'aurais compris et admis cette sortie si nous n'étions pas dans le coup à deux ou trois journées de la fin ou la saison dernière quand nous étions 19e. Là, je ne trouve pas de raisons objectives.
- On a l'impression qu'il n'y a pas de stratégie commune entre vous et lui...
- P. D. : Jusqu'ici, il y a eu un président que j'étais qui présidait, et un actionnaire auquel nous rendons compte, nous sollicitons son avis, ne serait-ce que par courtoisie. Rien n'a jamais été construit en matière de recrutement sans que Robert n'en soit informé et même consulté.
- Il dit vous avoir suggéré des joueurs comme Alex, Gourcuff... Pourquoi ne pas l'avoir suivi ?
- P. D. : Aujourd'hui, il est facile d'évoquer le nom de Gourcuff au vu de sa réussite exceptionnelle. Mais son nom parle aux gens seulement depuis quelques semaines. Parlons d'Alex. Ai-je l'air d'un idiot, ou mes collaborateurs José Anigo et Éric Gerets le sont-ils, au point de refuser la possibilité d'engager Alex ?
On peut parler aussi de Messi, de Cristiano Ronaldo. Nous ne sommes pas dans la situation financière de pouvoir engager ces joueurs-là. Déjà Djibril Cissé apparaissait comme un salaire trop important pour nous. Le salaire d'Alex est plus important que celui de Djibril. Mais si on m'avait amené Alex sur un plateau, je l'aurais pris bien volontiers.
- Auriez-vous pu mettre 10 M€ sur Podolski ?
- P. D. : Nous nous sommes renseignés sur sa situation. La réponse du Bayern a été claire: ce garçon ne voulait pas quitter l'Allemagne. Je ne vois pas l'intérêt d'entamer des discussions avec un joueur qui n'a pas envie de venir.
- Adriano a-t-il été un axe de travail ?
- P. D. : Dans le football, a posteriori, tout est facile. Quand il s'agit de parler d'Adriano ou de Crespo, il est facile de vérifier que le président que je suis avait pris contact avec l'Inter Milan pour un prêt. Chacun de ces joueurs vaut pour six mois, plus de 3M€ nets, soit 1M€ brut mensuel. Robert Louis-Dreyfus doit le savoir.
- On a le sentiment que RLD passe les coups de téléphone à votre place...
- P. D. : C'est l'impression que j'ai aussi.
- Votre rôle est largement égratigné...
- P. D. : Soyons sérieux. Sur le plan du recrutement, on ne va pas nous faire endosser une responsabilité qui n'est pas la nôtre. Lorsque j'ai pris la direction du club, il était largement endetté et il a fallu faire avec les moyens du bord. Nous avons mis en place une stratégie de recrutement basée sur l'imagination, l'invention, c'était quasiment du système D réfléchi.
Au sein de l'effectif, nous avons des joueurs avec une valeur réelle. En prenant Ribéry, j'en ai entendu des vertes et des pas mûres. À l'intérieur du club même, beaucoup de gens avaient commencé à douter de Ribéry. On nous a taxés d'imprudents pour avoir engagé un joueur appartenant à un autre club. J'ai passé outre. J'ai dit à l'actionnaire que je prendrai tous les risques pour faire avancer le club sauf un : le risque pénal.
Tout le monde a été content de Ribéry surtout quand il s'est agi de le vendre. Taiwo nous a coûté 150 000 euros, il en vaut aujourd'hui 100fois plus. Il en est de même pour Kaboré, Valbuena, Mandanda. Voilà comment nous avons tenté de redonner une crédibilité à ce club. En constituant une équipe sans jamais solliciter l'actionnaire, lequel ne déplore plus depuis trois ans à la fin de chaque saison un déficit chronique, mais, au contraire, constate que nous gagnons de l'argent.
- Vous dites souvent que lorsque RLD a un message à vous faire passer, il prend son téléphone et vous appelle. Là, c'est un message public fort.
- P. D. : Oui, c'est pour cela que je répète que je connais la genèse de cette affaire. Il y a dans le cas présent une influence beaucoup plus grande de certain membre, au singulier, de son entourage.
- Le grand patron serait sous influence, selon vous ?
- P. D. : Je ne dis pas ça. Nous avions une méthode de travail basée sur l'échange. À partir du moment où cela n'est plus le cas; à partir du moment où entre le président du conseil de surveillance et moi-même il n'y a aucun atome crochu; à partir du moment où il a compris que je ne serai pas un larbin qui rend compte tous les jours au téléphone; à partir du moment où j'ai expliqué que le recrutement serait fait en fonction de nos convictions et de nos moyens en dépit des critiques qu'il pourrait apporter, je suis devenu à ses yeux persona non grata.
- On peut comprendre quand il dit qu'il y a trop de contrats...
- P. D. : Parlons-en. Quand on évoque une trentaine de contrats, regardez combien il y a de jeunes. C'est un faux procès.
- Vous êtes le président qui a le plus long règne sous RLD. Êtes-vous enclin à renoncer ?
- P. D. : Je ne suis pas homme à renoncer. Robert a tous les droits, il a consenti un investissement énorme, il a donné de son temps, de son énergie, les droits lui appartiennent. Il m'en reste un que je ne marchande pas: c'est celui de la dignité, de ma dignité. Je ne l'accorde à personne, il m'appartient.
J'ai entamé un travail visible. Les problèmes financiers sont résolus, il y a une normalisation dans la relation avec les supporters, sans qu'il n'y ait eu une pratique populiste mais simplement du respect et de la considération. Nous avons intégré par ma personne toutes les instances du football national. Il y a une stabilité incontestable au club, nous nous sommes qualifiés deux fois d'affilée en Ligue des champions. Je le dis : si Robert estime que l'équipe en place se montre inférieure à ses attributions, il peut en tirer les conséquences.
- Cette nouvelle agitation ressemble aux prémices de grands bouleversements au sein du club. Vous sentez-vous en danger ?
- P. D. : Cela a été ressenti ainsi autour de moi et même bien au-delà. J'ai ma conscience avec moi. Ce qui me passionne est de donner de tout mon temps pour faire avancer ce club. Je ne souhaite pas que des soubresauts viennent battre en brèche tout le travail accompli. Tant que je serai là, j'userai de tous les arguments pour qu'il n'en soit pas ainsi. Je ne me sens aucunement en danger, car je ne m'accroche pas à mon fauteuil.
- Sentez-vous que des changements seront opérés dans les prochains mois ?
- P. D. : Ce n'est pas à moi de répondre. Une seule chose m'intéresse: que le club continue à progresser dans tous les domaines, notamment sur le plan sportif. Ma préoccupation est de dire que nous disposons de garçons que nous avons souhaités, que Koné reste une valeur sûre, que Hilton a été désiré.
Je n'ai jamais pensé en prenant la présidence faire de ce poste une rente de situation. Si l'actionnaire pense que je ne suis plus en situation de remplir le rôle de président tel que lui le conçoit, je suis prêt à partir.
- RLD vous reproche une gestion de père de famille ?
- P. D. : Je le revendique si cela veut dire ne pas mettre leclub en déficit, dépenser l'argent tout en essayant d'en gagner le plus possible, ne plus ramener le club dans le cabinet des juges ou les prétoires des tribunaux. Notre masse salariale a augmenté, comme dans tous les clubs d'Europe, mais on oublie de dire que les ressources ont également augmenté.
- Quelqu'un ambitionne-t-il votre place ?
- P. D. : Si quelqu'un la veut, qu'il la prenne. Mais, attention, on ne gère pas l'OM depuis Paris, mais à Marseille. On doit être en situation de répondre à tous les besoins au quotidien, être en mesure de réagir quand un problème se pose avec les supporters.