La libération du supporter emprisonné n’est pas la seule actualité de l’OM. Lors de l’assemblée générale du club, mercredi, Robert Louis-Dreyfus, son propriétaire, s’est rappelé au souvenir des dirigeants.
L’actualité n’a pas été qu’épiscopale cette semaine pour l’Olympique de Marseille [plus grand club du monde n’en déplaise à certains]. Et si la condamnation, puis la libération de Santos Mirasierra, le supporter arrêté en Espagne, a fait après deux mois de détention les gros titres des journaux français, s’est joué en coulisses une petite révolution de palais.
Ou du moins, un retour sur le devant de la scène d’un acteur qui s’était un peu éclipsé. Robert Louis-Dreyfus, tout de même actionnaire ultra majoritaire du club de la plus belle ville du monde.
« Pour la première fois depuis cinq ans, RLD s’est rendu à l’assemblée générale annuelle des actionnaires du club », note un connaisseur du microcosme Olympien. Un signal fort, ce mercredi 10 décembre, et compris comme tel par tous les acteurs. De Pape Diouf, l’hâbleur président du club, au directeur sportif José Anigo, caution locale de plus en plus discrète.
La déclaration lue par RLD, assortie de recommandation en direction des acteurs du club, a de même été fort bien comprise par le directoire « exécutif » de l’OM. En résumé « l’argent, je l’ai apporté, le patron c’est moi ». Comme un gentil rappel après son interview passé dans le 10 sport du 5 décembre dernier.
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RLD revient
Une entrevue au couteau. « Pour être tout à fait honnête, avait confié Louis-Dreyfus, j’avais suggéré Gourcuff. Comme je suis très copain avec Galliani, de l’AC Milan, je savais qu’on pouvait l’avoir en prêt avec une option d’achat. Ils ont préféré Ben Arfa, c’était la décision de Pape Diouf, Anigo et Gerets. Le deuxième joueur que j’avais suggéré, c’était Alex, qui joue à Chelsea, et qu’on aurait pu avoir en prêt. Là, ils ont préféré Hilton. » RLD avait ensuite prévenu : « Eux (Diouf, Anigo et Gerets, ndlr), ils sont en charge. Je leur donne mon avis, et c’est eux qui ont le pouvoir de décision. Si on n’est pas dans les deux premiers, ils en porteront toute la responsabilité. »
Au soir du 6 décembre, après la victoire contre Nice en championnat, Pape Diouf, président du club, jouait encore les matamores. « C’est du pipeau », arguait alors le seul président noir d’un club de foot en Europe. « RLD ne m’a jamais mis la pression (…) S’il a des choses à me dire, il le fait directement ». Petit changement de ton, le dimanche après midi, sur Stade 2, où Diouf ne parle plus d’interview « pipeau ».
Mercredi 10 décembre, le ton a à nouveau baissé. « De mémoire, c’est la première fois qu’on l’a aussi peu entendu parler ». Que ce soit à l’Assemblée générale des actionnaires, où RLD s’est donc rendu, ou au conseil de surveillance du club qui a immédiatement suivi, que l’actionnaire a pourtant séché.
À l’ordre du jour. L’apéritif, l‘approbation du dernier PV de l’assemblée générale. Le plat de résistance, le renouvellement des mandats du directoire. Entériné pour deux ans. « Par statut, confie un indiscret, s’ils ne terminent pas dans les deux premiers du championnat, Diouf et Anigo sautent ». Et en digestif, le bilan du mercato (marché des transferts des joueurs : le recrutement du club). Mal passé. « Situation juridique nickel mais augmentation de la masse salariale », malgré le départ du plus gros salaire du championnat de France, l’attaquant Djibril Cissé…et malgré les recommandations du patron RLD.
D’autant mal passé que seul un rapport oral a pu être établi. Le rapport écrit attendra après dimanche et le choc entre Lyon, leader incontestable du foot français depuis 7 ans et l’OM. En cas de victoire, Marseille deviendra leader du championnat.
Les comptes et leurs règlements attendront…