Information
Votre sélection face à la Suède offre un visage très jeune. En 2004, déjà, l'équipe de France avait été considérablement rajeunie et cela n'avait pas eu l'effet escompté...
De toutes façons, il faut des périodes de transition. Nous n'avons pas le choix. Ce qui est différent par rapport à 2004, c'est que la plupart de ces jeunes ont vécu l'Euro. Ils ont connu l'échec, ils en ont souffert et ils savent désormais ce qu'il ne faut absolument pas faire. Cette génération a déjà de l'expérience et elle n'en est que plus forte, elle n'en a que plus d'envie.
Qu'en est-il exactement des anciens ?
Lilian Thuram, on le sait, a mis un terme à sa carrière. Les autres demeurent sélectionnables. Pour des raisons diverses et variées, beaucoup sont absents de cette liste mais il ne faut pas y voir de choix définitifs.
Cela signifie que Claude Makelele pourrait encore porter le maillot de l'équipe de France ?
Bien sûr ! Ce n'est pas parce qu'il a 42 ans... (sourire) Je suis toujours parti du principe qu'un joueur était sélectionnable tant qu'il jouait. Après, ce sont le physique et le mental qui décident mais l'âge n'a rien à voir là-dedans. Cette fois, j'ai laissé Claude de côté pour le laisser souffler un peu mais rien ne m'empêche à l'avenir de le sélectionner à nouveau.
Vous avez sélectionné Steve Mandanda et Hugo Lloris dans les buts. Doit-on y voir une rupture avec les plus anciens, Grégory Coupet et Sébastien Frey en particulier ?
Non, ces deux derniers n'ont pas encore repris, voilà tout. J'étudierai plus tard toutes les possibilités qui s'offrent à moi pour ce poste. La vérité est pour septembre, pas avant. Je voulais voir évoluer Steve et Hugo dans une vraie situation de match, face à leurs responsabilités, et c'était l'occasion de le faire. Ça ne signifie pas que je ne veux plus voir les autres.
Steve Mandanda était à l'Euro au contraire de Hugo Lloris. Cela signifie-t-il qu'il est votre n°1 ?
Dans l'idée, c'est bien ça. En tout cas pour le moment...
"Il n'y a pas eu de conflit de génération à l'Euro"
L'absence d'Eric Abidal n'est-elle liée qu'à sa suspension ?
Oui. Ça ne servait à rien de couper sa préparation pour qu'il reste dans les tribunes. J'attends qu'il rejoue et je compte sur lui. Il a prouvé qu'il avait sa place en équipe de France, que ce soit sur le flanc gauche ou dans l'axe.
Malgré son Euro raté, vous avez également retenu Florent Malouda ?
C'est vrai qu'il était moins bien à l'Euro, qu'il a connu une saison plus difficile à Chelsea, mais il garde à mes yeux un potentiel exceptionnel. Personnellement, je continue de croire en lui, de croire en ses capacités.
La sélection A' a-t-elle encore de l'avenir ?
Non. Elle avait sa raison d'être la saison passée à l'approche de l'Euro mais plus maintenant. Nous sommes dans une toute autre logique désormais. Et puis de toutes façons, entre les blessés et les joueurs à court de forme, il n'y avait pas matière aujourd'hui à composer deux sélections.
On compte deux nouveaux dans votre sélection, Rod Fanni et Yoann Gourcuff, deux joueurs que l'on n'a jamais vu ne serait-ce que sous le maillot des A'. Pourquoi ces sélections ?
Là aussi, c'était l'occasion... Rod a montré de bonnes choses au bon moment. Il est puissant, athlétique, c'est un profil très intéressant pour l'avenir. Quant à Yoann, maintenant qu'il joue dans un grand club... (sourire) J'ai parlé avec Laurent (Blanc, ndlr) et je peux vous dire qu'il croit vraiment en lui. Il peut être un très bon soutien pour les attaquants. A lui de saisir sa chance...
Etant donné que vous n'excluez pas le retour de plusieurs anciens dans cet effectif assez jeune, ne craignez-vous pas ce fameux conflit de génération qui a miné les Bleus à l'Euro ?
Il n'y a pas eu de conflit de génération à l'Euro. Ce qui s'est passé est assez banal. Il y avait des petites failles qui sont devenues des crevasses au fil des mauvais résultats. C'est ce qui arrive dans la vie et ça marche dans les deux sens. Une victoire aurait à nouveau consolidé le groupe.
"J'ai toujours rendu des compte à la Fédération"
Avez-vous choisi votre nouveau capitaine ?
Il faut que j'en discute avec les anciens. On ne désigne pas un capitaine comme ça. Il faut que le joueur choisi puisse assumer ce rôle. Il faut que ce soit un vrai patron sur le terrain.
Ce sera forcément un ancien comme William Gallas ou Thierry Henry ou une surprise est-elle envisageable ?
C'est une bonne question... (sourire)
Quels vont être les rôles d'Alain Boghossian et Pierre Mankowski à vos côtés ?
Comme je le faisais avec Pierre Mankowski, je vais pouvoir m'appuyer sur Alain Boghossian dans le cadre des entraînements notamment. Je pourrai ainsi davantage superviser. Leurs interventions auprès du groupe dépendront de la nature des exercices mais il est certain que le renfort d'Alain va nous soulager. Nous avions l'habitude de travailler en effectif réduit, or la plupart des sélections ont élargi leur staff depuis longtemps déjà. C'est dans la logique des choses.
Avez-vous le sentiment d'être sous surveillance désormais ?
Je ne sais pas ce que ça signifie être sous surveillance. J'ai toujours rendu des comptes, après chaque match, auprès du président Escalettes, du Conseil fédéral... Nous avons toujours procédé ainsi. L'arrivée d'Alain va simplement m'épargner une trop grande dispersion dans la gestion de l'équipe. Je n'ai jamais imposé mes choix, même si les décisions au final m'appartiennent. Si je suis suffisamment convaincant, on m'écoute, c'est aussi simple que ça. Mais l'équipe de France n'est en aucun cas ma propriété et je ne l'ai jamais prise comme telle.
Malgré tout, ne vous sentez-vous pas en sursis à la tête de l'équipe de France ?
Non, je ne fonctionne pas comme ça. Ce qui m'importe, c'est toujours le match qui se présente. Je ne vis pas dans une angoisse permanente, focalisé sur mon avenir ou mon triste sort. C'est mon devoir de ne pas penser à mon statut personnel, ne serait-ce que vis à vis des joueurs. C'est comme un attaquant qui pense aux conséquences d'un éventuel échec avant même d'avoir tiré. Je ne veux pas rater le cadre parce que j'ai trop réfléch