La Commission européenne a rejeté très clairement mercredi la règle dite du "6+5" - au moins six joueurs nationaux alignés par club - préconisée par le président de la Fédération internationale de football (FIFA), car elle violerait les traités européens. "La Commission ne peut pas accepter cette règle", a indiqué le commissaire européen à l'Emploi, Vladimir Spidla. "Les joueurs professionnels sont des travailleurs et les principes de libre circulation doivent être respectés" pour eux aussi. "La règle du 6+5 constituerait une discrimination directe", a expliqué M. Spidla. "C'est le carton rouge à la règle du 6+5", a-t-il ajouté.
En revanche, la Commission s'est dite favorable à la règle proposée par l'Union européenne de football (UEFA) dite du "home-grown player", visant à contraindre les clubs à mettre sous contrat un minimum de joueurs locaux au sein d'un effectif, sans pour autant restreindre le nombre de joueurs étrangers. "Il faut se féliciter que l'UEFA ait opté pour une règle respectant la libre circulation des travailleurs lorsqu'il s'agit de promouvoir la formation des jeunes joueurs européens", a déclaré M. Spidla.
Les conclusions d'une étude réalisée dans la foulée de la publication du Livre blanc sur le sport par la Commission à l'été 2007 montrent qu'"il est possible de conclure que la règle sur les joueurs formés localement n'entraîne pas de discrimination directe sur la base de la nationalité", a-t-il ajouté.
Etant donné la mise en oeuvre progressive de ce règlement prévue par l'UEFA, ses effets "ne pourront être pleinement observés que dans quelques années", a cependant souligné la Commission. Elle procédera donc à "une nouvelle analyse" en 2012, a-t-elle fait savoir.