OM,
l'ambition sans les moyens Vite fait bien fait, c'est ainsi que Marseille entendait mener son mercato estival. Les recrues potentielles rapidement ciblées, les dirigeants olympiens n'ont certes pas tardé à afficher leurs prétentions, jetant très tôt leur dévolu sur les Ben Arfa, Hilton, Koné et autre Kim. Seulement après deux semaines de négociations, l'OM nouveau peine à se dessiner. Faute de moyens...
Eric Gerets a une idée très précise - mais onéreuse - de l'OM de demain. (Reuters) Eric Gerets a une idée très précise - mais onéreuse - de l'OM de demain. (Reuters)
Il reste trois semaines à l'OM pour répondre efficacement aux doléances d'Eric Gerets. Soucieux de vivre sa première intersaison olympienne le plus sereinement possible, le technicien belge avait demandé aux dirigeants phocéens de régler la grande majorité des dossiers estivaux avant le 25 juin, date de la rentrée des classes à la Commanderie. Or les délais n'ont jamais paru aussi courts, alors que seul le défenseur marocain Amine Erbati est venu pour l'heure gonfler l'effectif de l'ancien coach de Galatasaray - sous réserve de la signature post-visite médicale.
Après quinze jours de rumeurs et de négociations plus ou moins officielles, le marché des transferts ne s'est toujours pas emballé sur Marseille. Si ce n'est dans le sens des départs. Samir Nasri, manifestement en mal d'affection, ayant choisi de fouler l'herbe plus verte d'Arsenal malgré sa toute fraîche prolongation de contrat. Là encore, rien n'est signé mais le doute n'est plus permis. Et ce sont près de 17 millions d'euros qui devraient garnir très prochainement les caisses d'un OM à court de moyens plus que d'arguments.
Car sur le plan de la popularité, Marseille n'a assurément pas à se plaindre. La perspective du tour préliminaire de la Ligue des champions est un atout de plus dans la manche d'un club au naturel rayonnant. De fait, aucune des cibles olympiennes de cette intersaison ne semble rétive à l'idée d'évoluer en Ciel et Blanc lors du prochain exercice. Hatem Ben Arfa, Vitorino Hilton ou encore Kim, tous paraissent aujourd'hui enclins à relever le défi marseillais. Pour peu que leur propriétaire respectif daigne lâcher la bride.
Un budget revu à la baisse
Et c'est précisément là que le bât blesse actuellement. L'OM, un tantinet près de ses sous, se heurtant à des interlocuteurs pour leur part un tantinet gourmands. Doté d'un budget de 85 millions d'euros pour mener à bien ses projets d'envergure - soit 30 millions de moins que la saison passée, qualification incertaine en Ligue des Champions oblige - le club phocéen ne peut guère se permettre de folies, à moins d'un dégraissage massif. Dans cette optique, Kanga Akalé sera certainement retourné à l'envoyeur lensois, Wilson Oruma, en fin de contrat, invité à plier bagages, Vincent Gragnic à nouveau prêté... Quant aux Cédric Carrasso, Jacques Faty, Karim Ziani ou Boudewijn Zenden, rien ne semble les encourager à rester sur leurs positions cet été.
Il faut dire que l'OM se veut ambitieux sous la houlette de son nouveau sorcier belge. Des appétences qui se traduisent naturellement dans le standing des joueurs escomptés. Seulement lorsque Lyon demande 20 millions d'euros pour Ben Arfa, Pape Diouf se fixe une barre virtuelle à 15 millions. Un rapport également vrai pour Hilton - estimé à 6 millions par Lens et dont Marseille aimerait faire l'acquisition pour 4 millions - pour Kim - évalué par Nancy à 9 millions, soit trois de plus que la proposition olympienne - ou pour un Bakari Koné que Maurice Cohen, le président niçois, n'entend pas céder à moins de 12 millions d'euros.
Hilton et Alloudi, ça se précise
La concurrence étant néanmoins farouche à pareille époque, l'OM devrait consentir à revoir ses offres à la hausse d'ici peu. Mercredi, dans les colonnes de La Provence Eric Gerets évoquait Vitorino Hilton en des termes plutôt optimistes quant au dénouement des négociations: "Il sait parfaitement diriger une défense. On avait besoin de joueurs dotés d'une bonne relance en défense. Avec Erbati et Hilton, nous serons suffisamment armés dans ce domaine. Lui aussi contrôle l'adversaire avec efficacité. Il fera remonter le ballon proprement."
Pape Diouf ayant par ailleurs confessé son intention de conserver Djibril Cissé comme Modeste M\'Bami, deux joueurs au fort potentiel marchand ("Même s'ils manifestent des velléités de départ, ils sont sous contrat et c'est au club qu'appartient la décision finale"), l'OM pourrait avoir recours au prêt de certains de ses éléments pour se donner davantage de poids dans les transactions. Si le Gym, intéressé par Cédric Carrasso, exclut à l'heure actuelle toute coïncidence de dossiers pour favoriser un éventuel transfert de Baki Koné, l'ASNL aurait proposé aux Marseillais d'inclure le prêt de Karim Ziani dans le marché pour abaisser le coût de Kim à 5 millions d'euros.
Une initiative qui ne serait pas pour déplaire à des Phocéens en panne d'arguments financiers et pour lesquels la plus sérieuse piste offensive réside aujourd'hui dans l'international marocain Sofiane Alloudi. Formé au Raja Casablanca, cet attaquant polyvalent d'Al Aïn, apparu à son avantage en novembre dernier au Stade de France face aux Bleus, bénéficierait d'un bon de sortie contre la somme de 3 millions d'euros. Pas une bagatelle certes, mais à la portée d'un OM qui semble réserver sa plus grosse enveloppe pour le remplaçant attendu de Samir Nasri. Celui qui incarnerait la priorité absolue d'Eric Gerets, pour ne pas citer Hatem Ben Arfa...