jouera, contre Bordeaux, un match essentiel pour confirmer sa troisième place au classement
de la L 1, synonyme de qualification pour la Ligue des champions. L’occasion pour le président du club de dresser un
premier bilan de la saison et d’aborder le mercato à venir. Pour lui, malgré les offres que pourrait recevoir Éric Gerets, d’Allemagne et de Turquie notamment, l’entraîneur belge honorera sa deuxième année de contrat à l’OM. Nasri et Cissé, en
revanche, pourraient aussi bien partir que rester.
« DIMANCHE SOIR, Bordeaux, qui lutte pour le titre, se déplace à Marseille, à la recherche d’une qualification pour la Ligue des champions. Estimez-vous que ces deux équipes sont à leur place dans ce Championnat ?
– À la fin d’un Championnat, chaque équipe a le classement qu’elle mérite. Si Bordeaux est deuxième et nous troisièmes, c’et que, quelque part, il y a équité.
–Vous ne regrettez pasde ne pas être classé plus haut ?
– Si l’on considère notre parcours, le regret le plus fort qu’on peut avoir, c’est de ne pas avoir entamé notre saison
ne serait-ce que moyennement. Et non pas de la manière catastrophique qui a été la nôtre. Avec un départ
moyen, nous aurions été en mesure de lutter non pas pour la deuxième place mais peut-être même pour le titre.
– D’où cette question : pourquoi avoir attendu septembre pour engager Éric Gerets ?
– On sortait d’une saison plus que satisfaisante, en dépit de la défaite en finale de la Coupe de France (contre
Sochaux 2-2, 4-5 aux t.a.b.). Albert Émon devait avoir la chance d’être reconduit à la tête de l’équipe qui
s’était qualifiée en Ligue des champions.
Mais, très rapidement, on s’est aperçus que les choses n’étaient pas ce que l’on attendait. Albert était arrivé à ce que l’on appelle une fin de cycle. Et il avait sans doute montré ses limites dans la capacité à fédérerun groupede joueurs pouvant légitimement se réclamer titulaires. Éric Gerets, lui, a fait preuve d’une expérience plus importante.Onpeut penser qu’avec lui notre parcours aurait été encore meilleur. Mais avais-je le droit, moralement
t légitimement, de limoger Albert Émon à l’intersaison ? Je ne le pense pas. Aujourd’hui encore. D’autant que cela aurait été, à ce moment-là, à contre-courant de l’opinion.
–Pensez-vous pouvoir conserver Éric Gerets, au sujet duquel on évoque une offre de Schalke 04 etune autre, qui serait très avantageuse financièrement, de la part de Besiktas ?
– De mon point de vue, aucun doute là-dessus : il sera là la saison prochaine. Je n’aimêmepas eu àme poser
la question, tant la relation que j’ai avec lui est faite de confiance.Aupoint que, à partir du moment où on sait, lui
et moi, qu’il a encore une année de contrat, ce n’est même pas une matière à discussion. Pour moi, c’est
clair, Éric Gerets restera. Car c’est un homme qui a le sens de l’engagement. Ce n’est pas seulement l’entraîneur qui
a exercé sur moi une forme de séduction, mais l’homme aussi, qui est d’une grande dimension. Pour moi, ce n’est
pas l’argument financier qui pourrait décider Éric Gerets à nous quitter.
« Ben Arfa ? C’est
un joueur d’une très grande qualité »
– L’entraîneur a, en tout cas, ouvert une première piste pour le mercato, en affirmant, après le match à Monaco (3-2), qu’il manquait un patron derrière.
– Nous en discutons de manière collégiale. On estime que cette équipe mérite d’être renforcée dans toutes les lignes, à partir d’un noyau dur de dix huit joueurs. Mais nous n’avons pas encore arrêté une véritable stratégie.
Si nous allons en Ligue des champions, ce sera évidemment un élément de réflexion.
–Commentexaminez-vous le cas Ziani ? Aura-t-il ou non une deuxième chance après sa première saison ratée ?
– Les deux hypothèses sont retenues. ÀMarseille, on a souvent besoin d’une saison d’adaptation. Mais le joueur peut aussi être impatient et souhaiter partir. Nous verrons en fonction des offres et de sa position.
– Et pour Zenden ?
– Est-ce qu’il a toujours eu sa chance ? On a le droit d’être un peu déçu. Mais l’homme et son état d’esprit son t'exemplaires. N’y a-t-il pas là une vraie compensation ?
– Nasri va-t-il rester ?–
La question est ouverte. Ce n’est pas révéler un secret que de dire que Samir a exprimé son désir de connaître autre
chose. Il ne me l’a pas dit. Mais gérer, c’est prévoir. Je ne connais pas la réponse. Notre souhait est qu’il reste
en tant qu’élément de base.
– Sa clause libératoire serait
d’une vingtaine de millions
d’euros…
– C’est autour de cette somme que nous sommes en train de négocier.
– Un échange Nasri - Ben Arfa vous tente-t-il ?–
Ce n’est pas, pour nous, un projet. Peut-être que cette idée ne déplaît pas à Jean-Michel Aulas. Si l’on examine
cette hypothèse, on peut penser qu’il y ajouterait un chèque conséquent en complément…
– Et Ben Arfa sans échange avec Nasri ?
– C’est un joueur d’une très grande qualité et nous restons attentifs à tous les joueurs de talent en France.
– Djibril Cissé jouera-t-il à Marseille la saison prochaine ?
Là aussi, la question ne peut pas être totalement tranchée. Je souhaite le conserver car il est passionnant, en
tant que joueur et en tant qu’homme. Nous verrons, en fin de saison, son degré de motivation pour rester ou
pas.
– C’est pour cette raison que voussuivez la piste Gomis, l’attaquant de Saint-Étienne ?
– Pas seulement lui. Il y a d’autres joueurs de son âge, de sa qualité. Mais il nous intéresse, c’est évident.
– En cas de qualification pour la Ligue des champions, est-ce que Robert Louis-Dreyfus, propriétaire
du club, va se montrer…
– Généreux ? La question ne se pose pas dans ces termes-là. Depuis quatre ans, nous avons considérablement
réduit le déficit du club. La saison dernière, nous avons même eu un excédent appréciable. Apprenons à nous
passer de l’intervention de l’actionnaire, qui a été très présent.
– Si vous manquiez la Ligue des champions, ce serait une déception ?
– Bien sûr. On avait bâti l’équipe pour cela. Le parcours depuis l’arrivée d’Éric Gerets est, en tout cas, de nature à
nous rendre confiants pour la saison prochaine. »
pape dans léquipe papier du jour