Mon avis, c'est que Diouf a clairement "piloté" ces papiers récents de la Provence pour régler ses comptes avec le CU et leur faire payer la banderole "Dirigeants dehors" de l'automne dernier.
En plus les responsables du club et les dirigeants politiques locaux y voient une belle occasion de commencer un travail d'élimination du mouvement ultra marseillais, genant pour plein de raisons (amendes pour les fumis, gestion de la billeterie des virages, contestation...).
Maintenant pour répondre à
Gob et
JPP REVIENS notamment, vous avez parfaitement raison de stigmatiser les dérives des groupes marseillais. Mais malgré tous leurs défauts, ils restent quand même les garants d'un vrai soutien populaire à l'OM, par les chants, les animations...
Il ne s'agit pas de faire une hiérarchie entre supporters de l'OM et dire que seuls les ultras sont les "vrais" supporters, mais sans eux, en parlant franchement, l'ambiance du Vél serait identique à celle du Camp Nou, un public de passionné qui applaudit les joueurs, chante 2-3 fois dans le match et siffle quand l'adversaire a la balle.
Avant les Ultras, le Vél était un stade "à la Furiani" avec des grosses pressions sur l'adversaire, quelques débordements, quelques drapeaux et fumis, quelques grosses poussées...et nada. Le stade était déserté en cas de mauvais résultats et l'ambiance était d'un néant total. Dans le contexte ultra-sécuritaire et répressif d'aujourd'hui, on aurait que le néant en terme d'ambiance.
Les Ultras ont importé d'Italie le soutien organisé, les spectacles, les gestuelles, la fidélité quelques soient les résultats de l'équipe, la volonté d'être garants de l'identité du club et de la ville face au foot-business. Vivre à 100% pour son club, , "exclusivement" pour lui, on lui consacre tout son temps libre pour les animations, la préparation des tracts, des déplacements...Bien sûr, pas besoin d'être ultra pour être un acharné de son club, mais l'ultra en fait un mode de vie à part entière, pour lui le "match" des tribunes est au moins aussi important que celui du terrain, il faut montrer que son club, sa ville, son stade sont les meilleurs, produisent les meilleurs spectacles et la meilleure ambiance.
Voilà pour cette tentative d'explication partielle et schématique.
Le CU a voulu par cette banderole défendre une certaine idée du supportérisme et du football, ou la passion sincère et spontanée ont encore un sens, un football qui ne se coupe pas de sa base populaire.
Il faut voir au-delà du cas particulier des Boys. Quelqu'aient été leurs idées ou leurs actes, c'est la liberté d'expression, le droit à un jugement équitable, l'idée qu'on peut se faire d'un football populaire qu'il faut défendre aujourd'hui.
Comme Voltaire, même si l'on désapprouve les idées ou paroles de qqun, on doit se battre pour qu'il puisse les exprimer, aussi connes et au premier degré soient-elles.