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Bienvenue dans l'univers pollué du football français en général, olympien en particulier. Cet environnement se nourrit de dénonciations, de manipulations et d'autres coups bas pour assouvir une vengeance ou favoriser une destinée. Hier matin, le quotidien L'Équipe a relayé une information du site bakchih.com, qui en l'espace d'une journée s'est fait une publicité gratuite de premier ordre.
De quoi s'agit-il ? D'un fax daté du 14 mai 2004 à l'en-tête de Mondial Promotion (ndlr : la société de Pape Diouf du temps où il était agent) à l'attention de Pierre Frelot, lequel a racheté les parts dans la société du président olympien. Le contenu de la lettre met en avant l'intérêt personnel de Pape Diouf, soucieux de bénéficier, sur un compte en Afrique, d'un pourcentage de la commission liée au transfert de Didier Drogba.
L'information brute a nécessité plusieurs heures de vérification. Après analyse du fax et sans nous attarder sur la police de caractère utilisée, qui chagrinait des proches de l'enquête, on constate certaines anomalies. D'abord, des fautes d'orthographe : difficile à croire sous la griffe de Pape Diouf, habile dans le maniement de la langue française. Plus surprenant, à l'endroit où est apposée la signature, on relève des traces visibles à l'oeil nu, amenant à penser que le paraphe du président a été découpé sur un autre document, puis collé ou scanné sur cet emplacement avant que celui-ci ne soit photocopié.
Enfin, dernière vérification de taille : le document est dans les mains de la justice depuis plusieurs mois. Arrivé anonymement sur le bureau du juge Renaud VanRuymbeke, chargé de l'enquête sur le PSG, ainsi qu'à diverses autorités judiciaires, il a été transféré vers le parquet de Marseille. De sources judiciaires proches du dossier, il nous a été confirmé, hier après-midi, que le document a bel et bien été examiné. Il s'est avéré que la grossièreté de celui-ci a conduit le Parquet à ne pas donner suite.
Autrement dit, le document est un faux. Pape Diouf a déposé plainte dès mercredi soir. L'enquête a été confiée à la Division économique et financière de la DIPJ de Marseille. Le président souligne encore ne jamais avoir mentionné "Agent FFF" au bas de ses courriers. "Ensuite, dit-il, il faudrait que je sois idiot ou con pour rédiger une telle lettre quelques jours avant mon intronisation au club."
Tous ces remous amènent plusieurs questions. À qui profitent-ils, alors que le conseil de surveillance se réunit ce matin à 11h à Paris ? "Beaucoup de choses ont pris une tournure diffamatoire et des faux ont déjà été produits depuis que je me suis opposé au départ de Franck Ribéry à l'été 2006, souligne Diouf. Depuis, certains dont son ancien agent (Ndlr: Bruno Heiderscheid) m'en veulent, car j'ai défendu les intérêts du club. Je m'interroge aussi sur la proximité de la parution de cette information, le jour où Thierry de la Brosse annonce qu'il quitte la direction générale de l'OM !"
Il n'en dira pas plus. Un vieux contentieux oppose Diouf à De la Brosse : "Il n'exprime pas les vraies raisons de son départ. Il y a diversion. Si il y a eu malversation comme il le prétend, l'auteur n'est pas celui qu'il veut désigner. Les preuves existent." Le conflit entre les deux hommes est nourri depuis plusieurs mois. Il y a eu par exemple l'histoire du FAP, ou encore la signature de la convention pour le centre de formation.
Il y a surtout cet étonnant conseil de surveillance du mois de novembre dans la salle de réunion à La Commanderie. Ce jour-là, selon des informations vérifiées par nos soins depuis cette date auprès de divers participants, Pape Diouf a demandé la démission de Thierry de la Brosse en exposant un autre document dont la fiabilité ne serait pas avérée. Décidément, les faux nourrissent le quotidien des réunions de l'OM. Seuls les départs sont vrais. Et peu de monde contestera le bien-fondé de certains...