Pour en revenir à River/Boca. L'histoire de River Plate est la suivante : River incarne dans son jeu et dans son histoire le mépris des élites argentines pour le peuple initiant dès les années 30 le pouvoir de l'argent dans le football achetant des joueurs en lingots d'or et s'installant dans le quartier bourgeois de Palermo. Alors oui sont sortis de River des Sivori, des di Stefano, des Ortega et Crespo (seuls joueurs véritablement formés par le club) mais sinon c'est un peu le Real Madrid argentin avec un jeu tourné vers l'attaque payé à prix d'or avec la spécificité de contester systématiquement les résultats et de truander quand la qualité de l'équipe ne suffit pas.
Boca, c'est une équipe de tacherons, longtemps équipe de prolos issus du quartier autour avant qu'elle ne devienne la puissance qu'on connait aujourd'hui. Boca c'est l'histoire de la rigueur défensive argentine, de la hargne (la grinta est un concept italien, en Argentine c'est la garra, la rage), du mimétisme parfait entre des joueurs et les tribunes. Cette équipe ne peut exister ni évoluer sans ses supporters (ils ont d'ailleurs inventé le concept de 12e homme, la doce). Boca c'est surtout l'obligation de dignité, de mourir sur le terrain en cas de défaite. Ce qui fait qu'une équipe souvent médiocre, composée historiquement pour moitié de bouchers est aujourd'hui recordman planétaire du nombre de titres internationaux gagnés. (ce qui fait que j'ai vraiment du mal à digérer l'attitude des joueurs de l'OM mardi soir, pour moi ce n'est pas possible de baisser culotte de cette façon).
C'est trop long ? Ou tu sais déjà tout et tu vas m'expliquer le foot argentin ?
River ne porte haut que la couleur de son chéquier, qui est vide aujourd'hui et les conduit à la place qu'ils méritent, soit 15e. Passarella étant effectivement l'archétype du DT argentin adepte du beau jeu.