calabrais, sur le deuxième article, le type est de mauvaise foi. La bonne solution est d'arrêter le match dès l'action litigieuse, donc sans laisser le temps à une autre action de se développer, éventuellement en laissant une sorte de règle de l'avantage à l'équipe étant susceptible d'avoir marqué. On n'annihile pas une occasion de but en contre-attaque en sifflant alors que le ballon est encore dans la surface de réparation... L'idéal serait évidemment la puce, même s'il semble effectivement qu'il y ait des pb techniques à cette heure non résolus.
Sur le premier, l'argument qui consiste à dire "oui, mais il y a des cas où le recours à la vidéo n'arrangerait rien", voire, en citant (il ne le fait pas cette fois-ci) le fameux Brésil-Norvège de 98, "le recours à la vidéo peut amener à prendre une mauvaise décision alors que sans, celle-ci eût été correcte", cet argument est d'une bêtise sans nom, égale à celle consistant à dire que la vidéo réglerait tous les problèmes. Si la vidéo permet de réduire significativement les erreurs, alors c'est une bonne chose, c'est pas plus compliqué que ça.
Son contre-exemple sur le rugby ne tient pas la route. La finale est faussée parce qu'on a respecté les règles ?
Les cdf jouent en permanence sur le paradoxe du têtard, un truc célèbre d'épistémologie : le têtard ne peut jamais devenir grenouille, parce que si l'on voit bien que le 15 du mois, c'est un têtard et le 15 du mois suivant, c'est une grenouille, il aurait bien fallu qu'il passe à un moment précis de l'état à l'autre, d'un jour à l'autre, d'une seconde à l'autre, ce qui est absurde. De même pour un hors-jeu : on est hors-jeu de trois mètres, c'est clair. De 30 cm, ça l'est beaucoup moins. De 3 cm, ça n'a plus aucun sens. Quelle partie du corps, au sol, pas au sol, tout ce qu'on voudra. On peut édicter des règles à l'infini, passer de la vidéo à la vidéo avec grossissement, il est patent que ça en deviendrait ridicule.
D'ailleurs, dans le même esprit, le jour où l'on est passé au millième de seconde en vélo sur piste, tous les journalistes spécialisés ont trouvé que c'était un progrès technologiques formidable, alors que j'ai surtout pensé à une régression sportive. Il se trouve d'ailleurs qu'Arnaud Tournant a perdu un championnat du monde du kilomètre pour un millième de seconde, écart négligeable par rapport à l'aléatoire du temps de réaction, par exemple. En vélo, la solution serait simple : se contenter du centième (en fait du dixième, sans doute) et déclarer des ex-aequo.
Là où il s'agit d'un sophisme, c'est que les cahiers utilisent cette dénonciation que je partage pour condamner la vidéo. Un recours à la vidéo avec une ligne de 10 cm de large comme sur canal pour éviter les erreurs de parallaxe que fait automatiquement l'arbitre (marrant, ça, le mot parallaxe est inconnu des cahiers...), avec hors-jeu si et seulement si le décalage dépasse cette ligne, serait beaucoup plus juste et sûr que l'oeil de l'arbitre. On n'échapperait pas au paradoxe du continu, mais celui-ci est
intrinsèque à la continuité de l'espace (bordel de merde !) et se retrouve, avec une incertitude encore bien plus grande, dans l'évaluation faite par l'oeil humain.
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury