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Foot - UEFA; L'OM et le PSG rattrapés par le fair-play financier
En dehors des clous du fair-play financier, Marseille et le PSG sont sous le coup d'amendes. Ils ont trois ans pour redresser progressivement la barre sous peine d'être plus durement pénalisés. Après avoir fait l'objet, pendant quelques semaines, d'une surveillance accrue de l'UEFA en raison de leurs déficits, le PSG et l'OM sont désormais directement visés par des sanctions.
Selon nos informations, l'instance de contrôle financier des clubs (ICFC) de la Confédération européenne a adressé, il y a quelques jours, un « accord de règlement » (en réalité des sanctions graduées dans le temps) aux deux clubs français engagés cette saison en Ligue des champions.lire aussiL'UEFA présente sa nouvelle version du fair-play financierCes pénalités sont financières et pourraient être éventuellement de nature sportive s'ils ne redressent pas la barre dans lors des prochaines saisons.
Le PSG, dont le déficit dépasse les 30 millions d'euros autorisés sur trois exercices comptables (la règle sera plus permissive à partir de cette saison), et l'OM (moins loin du compte que son rival parisien) ont l'obligation de revenir progressivement dans les clous sous peine d'écoper de sanctions plus sévères dans un avenir proche.
Le PSG et l'OM peuvent refuser la proposition de sanctions de l'UEFA
Comme l'avait révélé L'Équipe le 16 juin dernier, le PSG et l'OM, ainsi qu'une trentaine de clubs européens, avaient dû répondre à une « demande d'informations » supplémentaires sur leurs comptes de la part des experts du fair-play financier. À l'issue de ces échanges, l'ICFC n'a pas été convaincue par les dossiers des deux clubs français (une dizaine de clubs engagés en Coupe d'Europe sont concernés au total) et a décidé de leur adresser cet accord de règlement, avec des sanctions, pour l'heure financières, à la clé.
Le PSG et l'OM ne peuvent pas tenter d'adoucir les pénalités qui les touchent. Mais ils peuvent refuser cet accord de règlement sur plusieurs saisons (ils doivent donner leur réponse la semaine prochaine). Dans cette hypothèse, ils ne seraient évidemment pas tirés d'affaire et l'ICFC prendrait très certainement des sanctions fermes à leur égard, sans doute plus importantes que celles qui les visent aujourd'hui. En cas de nouveau désaccord, Paris et Marseille pourraient contester cette décision de la première instance de l'ICFC, en appel, devant la deuxième instance. Et se tourner ensuite vers le TAS (Tribunal arbitral du sport) s'ils n'obtiennent toujours pas satisfaction.
La défense du PSG suite aux conclusions de l'ICFC
« Personne d'autre n'a eu de Mediapro. Il y a eu l'arrêt du Championnat (en avril 2020, à cause du Covid-19) et la Ligue 1 a des charges sociales beaucoup plus élevées qu'ailleurs. »Au PSG, on confirme être l'objet de cet accord de règlement. Mais le club de la capitale « désapprouve les analyses » faites par les experts de l'UEFA et estime qu'il est possible de les infléchir. Ce qui paraît illusoire. Côté parisien, on estime que le football français a été désavantagé : « Personne d'autre n'a eu de Mediapro (le groupe sino-espagnol avait permis aux droits TV du foot français de dépasser le milliard d'euros, pour la période 2020-2024, avant de renoncer). Il y a eu l'arrêt du Championnat (en avril 2020, à cause du Covid-19) et la Ligue 1 a des charges sociales beaucoup plus élevées qu'ailleurs ». Reste que le PSG, s'il accepte cet accord de règlement, devra revenir très vite dans le droit chemin sous peine de s'exposer à des sanctions sportives qui peuvent aller jusqu'à l'exclusion, avec ou sans sursis, des compétitions européennes.
Dans le passé, le club parisien s'est déjà trouvé sur la sellette et a été épinglé, une première fois, en 2014. Il fut alors contraint de signer avec l'ICFC un accord de règlement prévoyant notamment une amende de 60 millions d'euros, dont 40 millions avec sursis.En juin 2018, plongée pendant des mois dans les comptes parisiens pour juger de la valeur réelle des contrats de sponsoring du PSG, la chambre d'instruction de l'ICFC avait classé le dossier « sans suite ». Mais la chambre de jugement (celle qui tranchait, à l'époque, en dernier ressort) avait désavoué, quelques semaines plus tard, sa petite camarade de l'instruction en ordonnant « un réexamen » du dossier parisien. Au final, le TAS avait classé l'affaire, estimant que les délais avaient été dépassés. Mi-juin dernier, la Liga a également annoncé qu'elle avait déposé des plaintes auprès de l'UEFA contre le PSG et Manchester City, qui « enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier ».
L'OM encore concerné cette saison par des sanctions décidées en juin 2020
Côté marseillais, on refuse de commenter le courrier reçu de l'ICFC. S'il signe l'accord de règlement (ce qui est probable), l'OM sera également touché par des sanctions financières. Pour l'heure, elles sont raisonnables, mais pourraient grimper singulièrement si le club ne respecte pas le calendrier prévu pour un retour à l'équilibre.Dans un passé récent, l'OM a aussi fait l'objet d'une procédure de la part de l'ICFC. Pour n'avoir pas respecté un accord de règlement signé un an plus tôt, le club marseillais a été sanctionné, le 19 juin 2020. Il a écopé d'une amende de 3 millions d'euros, été amputé de 15 % de ses recettes en Coupe d'Europe en 2020-2021 et 2021-2022, et ne peut inscrire sur sa liste A que 23 joueurs au lieu de 25 pour les compétitions UEFA entre 2020 et 2023.
L'Equipe