par Dragan » 10 Fév 2022, 13:06
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LE CONTRAT RÉVOLUTIONNAIRE ANNONCÉ PAR AL-KHELAÏFI POUR LA LIGUE DES CHAMPIONS
L'UEFA et l'ECA, présidée par Nasser Al-Khelaïfi, ont annoncé la signature de nouveaux contrats commerciaux pour la vente des droits TV et marketing de la Ligue des champions, de la Ligue Europa et des autres compétitions de clubs. Les recettes attendues sont de 15 milliards d'euros, ce qui représente une hausse de 40%. Au passage, les clubs ont obtenu un renforcement de leur pouvoir.
Les clubs engagés en Ligue des champions renforcent leur influence et s'assurent de gagner plus d'argent à partir de 2024. C'est la conclusion à retenir des communiqués très institutionnels faits cete semaine par l'UEFA et l'ECA, l'association européenne des clubs présidée par Nasser Al-Khelaïfi. Les deux organismes ont annoncé avoir désigné deux sociétés (TEAM Marketing et Relevent Sports Group) pour vendre les droits TV et les contrats de sponsoring de toutes les compétitions continentales de clubs au cours de la période 2024-2027.
Davantage de revenus
Pour la période en cours, 2021-2024, les revenus commerciaux de l'ensemble des compétitions sont estimées par l'UEFA à 3,5 milliards d'euros par saison. D'après The Times, l'UEFA et l'ECA s'attendent à engranger 5 milliards d'euros par an avec l'accord 2024-2027. Ce qui représente une augmentation des recettes d'environ 40%. "Ces contrats garantiront une augmentation des recettes pour les clubs participants ainsi que des versements de solidarité plus importants aux équipes qui ne se sont pas qualifiées pour participer aux compétitions interclubs européennes", affirme l'instance dirigeante du football européen, soucieux du "besoin de stabilité financière".
La diffusion des matchs bouleversée?
Cette hausse estimée des revenus est rendue possible, notamment, par le nouveau format de la Ligue des champions (qui concerne aussi la C3 et la C4). À partir de la saison 2024-2025, le nombre d'équipes qualifiées passe de 32 à 36. La phase à huit groupes est supprimée, au profit d'une sorte de championnat dans lequel chaque équipe jouera dix fois. Ainsi, le nombre global de matchs explose: 180 au lieu de 96.
Des "possibilités commerciales importantes", comme souligné par l'UEFA, se sont créées avec ce changement de format. Avant la conclusion de ce deal, des sources laissaient entendre au Financial Times que le recours aux services de streaming pour la diffusion des rencontres pourrait être développé. Une idée qui tombe à l'heure où les géants du numérique, tels qu'Amazon et Netflix, ne cessent d'avancer dans le monde du sport.
Cette piste de travail devrait aussi tout particulièrement intéresser Relevent Sports Group, qui s'occupe de la vente des droits TV aux États-Unis, pays où le principe du pay-per-view (paiement à l'unité d'un événement sportif) est bien ancré dans les usages. La possibilité que les clubs puissent commercialiser des images après les matchs était aussi suggérée. D'une manière générale, les téléspectateurs, y compris ceux en France, ne sont pas à l'abri d'une nouvelle dispersion de la diffusion des matchs.
Droit de regard renforcé pour les clubs
Pour Nasser Al-Khelaïfi, président de l'ECA depuis le printemps dernier, ces nouveaux contrats commerciaux réprésentent un "changement tectonique" pour les clubs. Pas seulement pour les gains financiers précédemment décrits, mais aussi par rapport à la gouvernance. Car le patron du Paris Saint-Germain a obtenu que les clubs soient "partenaires égaux" de l'UEFA dans ce processus.
Les clubs, jusqu'à présent, étaient seulement conseillers dans la gestion des droits TV et marketing. Le dernier mot revenait à l'instance. Mais comme le souligne le New York Times, leur droit de regard devrait devenir plus important. Lors des négociations, le souhait des clubs pour que les naming de stade puissent être utilisés pendant les compétitions a été évoqué dans la presse étrangère. Ce qui permettrait, par exemple, au Bayern Munich de jouer ses matchs européens à l'Allianz Arena et non pas la Fußball Arena München, le nom générique imposé actuellement par l'UEFA.
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En fin de compte, toutes ces évolutions constituent une réponse concrète au projet mort-né de Super League (mais officiellement simplement suspendu). Deux principaux arguments étaient avancés par les sécessionnistes: le manque d'augmentation des revenus commerciaux (la Super League devait rapporter 6 milliards d'euros par an avec l'aide de la banque JPMorgan), mais aussi le manque d'implication des clubs dans ce domaine. Pour l'heure, Florentino Pérez et Andrea Agnelli, les deux principaux pourfendeurs de l'UEFA, n'ont pas réagi.
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang
Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha
Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola