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L'OM un peu plus fragilisé par les conséquences de la crise sanitaire du coronavirus
Lourdement déficitaire depuis plusieurs saisons et sous la menace d'une sanction de l'UEFA, l'OM va devoir faire face à des pertes importantes en raison de la crise économique due à la pandémie du Covid-19.
Depuis des mois plongés dans des calculs impossibles pour satisfaire les exigences de l'actionnaire, Frank McCourt, et celles de l'UEFA, les dirigeants de l'OM n'avaient pas besoin d'une crise sanitaire qui viendrait compliquer encore les équations. Le coronavirus va faire mal à tous les clubs français, évidemment, et il n'épargnera pas Marseille, déjà en mauvaise posture ces dernières saisons à l'heure de boucler les comptes. Un petit rappel des chiffres suffit à mesurer le chantier : sur l'exercice 2017-2018, l'OM accusait un déficit de 78,50 M€ ; sur la saison 2018-2019, il était passé à 91,40 M€.
L'été dernier, pourtant, Jacques-Henri Eyraud, président du club, annonçait clairement la priorité des mois à venir : l'équilibre financier. Comme il l'expliquait dans ces colonnes, en juillet : « Fair-play financier ou pas, notre trajectoire financière n'était plus soutenable. Un club n'est pas une danseuse ou un gadget, c'est une entreprise. » Dès lors, les objectifs étaient clairs : alléger la masse salariale le plus vite possible et limiter les dépenses au maximum.
Des projets qui seront mis à mal par la crise actuelle, forcément. Entre les droits télé qui s'envolent et les recettes de billetterie perdues, on évoque « des pertes très significatives », en interne. Et Eyraud, confiné chez lui, s'active pour limiter les dégâts et sauver ce qui peut l'être, au fil de nombreuses discussions entre présidents. Le souhait, évidemment, est de terminer la saison pour limiter la casse. En attendant, l'OM a placé ses quelque 300 salariés au chômage partiel, à l'exception d'environ un quart des employés du secteur administratif, qui travaillent à 30 % de leur temps complet.
Le respect du fair-play
Mot d'ordre des derniers mercatos, l'allègement de la masse salariale est aussi une préoccupation, alors que le flou règne autour du prochain marché estival. Quand commencera-t-il ? Quid des joueurs en fin de contrat (Sertic, Pelé) ? Aujourd'hui, les dossiers sont en stand-by. « On ne sait pas du tout comment cela va s'organiser, c'est compliqué d'avancer sur le sujet », explique un collaborateur.
Il faudra pourtant relancer les opérations, parce que l'UEFA veille et que son fair-play financier reste en vigueur, malgré la crise. Depuis le 5 mars, l'OM sait que son cas a été déféré devant la chambre de jugement de l'instance européenne, réputée pour son intransigeance. Les sanctions pourraient être lourdes et, jusqu'ici, le club n'a eu aucun signe de l'UEFA quant à un assouplissement éventuel des règles. Alors que l'OM n'a pas respecté ses engagements pour la saison en cours, il est toujours sous la menace.
