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L'Olympique de Marseille y détient de nombreuses villas de luxe pour ses joueurs et ses dirigeants. Dans les calanques, les propriétés font rêver.
Les agents immobiliers de Cassis n'en sont toujours pas revenus. Ici, un propriétaire a refusé une offre d'achat pour une villa les pieds dans l'eau à... 12 millions d'euros. Il l'a même retirée du marché. Or des biens comme celui-là sont rarissimes à la vente. Il y a bien eu la cession, il y a deux ans, d'une villa de la dynastie Hersant pour, semble-t-il, 7,5 millions d'euros, mais le prix moyen des transactions est beaucoup plus faible. « A proximité du centre-ville, sur des terrains de 500 à 1 500 mètres carrés, les prix varient entre 800 000 et 1,5 million d'euros », précise Anne-Sophie Dendewicz, de l'agence Confidential Real Estate. Sur les secteurs les plus luxueux – la presqu'île et le Bestouan –, ils peuvent certes grimper à 5 millions d'euros, selon la proximité de la mer. Mais il n'y a pas ce genre de biens en vente en ce moment.
Marché serré. Le club de football de l'Olympique de Marseille, qui détient de nombreuses villas de luxe pour y loger ses joueurs et ses dirigeants, n'a pas pour objectif de réduire son portefeuille. Le profil des vendeurs est plutôt celui de retraités qui veulent se rapprocher de leurs enfants ou de personnes âgées qui ne peuvent plus assurer l'entretien de leur villa. « Le marché de Cassis est vraiment très serré. Il y a plus d'acheteurs que de vendeurs », commente Anne-Sophie Dendewicz. Et la loi d'airain qui veut qu'en ce cas les prix augmentent ne fonctionne pas. En effet, les acquéreurs potentiels ne sont pas pressés et, sauf en cas de coup de coeur, ne sont pas disposés à acheter des biens surévalués. « La clientèle est souvent française, aisée. Ce sont essentiellement des Lyonnais ou des Parisiens qui cherchent une résidence secondaire tant qu'ils sont en activité, avec l'idée d'y prendre leur retraite le moment venu », explique Anne-Sophie Dendewicz.
Cassis offre un charme et un climat particuliers, auxquels s'ajoutent la sérénité et la sécurité, – « un atout essentiel pour nos clients », confie-t-elle. La ville est en outre bien desservie par une autoroute et pas très éloignée de l'aéroport de Marseille-Marignane. L'agence Confidential Real Estate vient de vendre une bastide de 270 mètres carrés habitables, dotée d'un terrain de 1 600 mètres carrés, en plein centre-ville, pour 1,785 million d'euros. Elle a aussi en ce moment dans son portefeuille une autre bastide de 1930, « dans son jus », d'une surface de 350 mètres carrés et trois niveaux. Sa situation exceptionnelle offre une vue à plus de 180 degrés sur le port, la plage, le château, le cap Canaille et la mer. Cette propriété comprend aussi une maison de gardien de 30 mètres carrés. L'ensemble est proposé à 3,1 millions d'euros. Autre villa de rêve : une maison de 400 mètres carrés, avec piscine à débordement, garage implanté sur un terrain de 1 750 mètres carrés et maison annexe de 2 pièces. Orientée plein sud, elle bénéficie d'une vue extraordinaire sur la rade de Cassis. La partie paysagée est arrosée par un forage. Prix affiché : 1,9 million d'euros. Cachet. À Cassis, une bastide 1930 de 9 chambres, vue sur la mer, à 3 100 000 EUR. Esprit Côte d'Azur. Entre Bandol et Arcachon, les villas de luxe sont prises d'assaut par les touristes étrangers. Rêve. À Bandol, une villa de 126 mètres carrés, sur 1 300 mètres carrés de terrain, à 1 246 000 EUR. Panorama. Sur les hauteurs de Cassis, une maison de 400 mètres carrés, avec piscine à débordement et vue sur la rade.
L'étroitesse du marché cassidain bénéficie aux villes voisines, notamment La Ciotat. Depuis une vingtaine d'années et avec la fermeture des chantiers navals, l'ancienne cité ouvrière a changé son image. Tout près de là, à Saint-Cyr-les-Lecques, une villa exceptionnelle de 8 pièces, 300 mètres carrés et 2 300 mètres carrés de terrain, avec piscine à débordement, en front de mer, dans un domaine fermé et gardé, est affichée au prix de 5,2 millions d'euros par l'agence Canat et Warton. Elle propose aussi une bastide typiquement provençale de 500 mètres carrés, à 1 kilomètre du village de Saint-Cyr-sur-Mer, avec 2 salons et 6 suites équipées chacune d'une salle de bains. Une piscine traditionnelle, un bel étang naturel, le tout au milieu d'une végétation provençale d'arbres centenaires sur 15 hectares, portent la demeure au prix de 2,49 millions euros. « Les acheteurs pensent à leurs vieux jours, ajoute la représentante de l'agence, Catherine Morand. Les biens de plain-pied sont encore plus recherchés. »
Après La Ciotat, en revanche, en allant vers Saint-Cyr et Bandol, la nature du marché immobilier est différente. Ici, on est déjà plus dans un esprit Côte d'Azur. A Saint-Cyr, par exemple, dans le domaine d'Estelle, une villa d'architecte de 320 mètres carrés est proposée par l'agence Sotheby's autour de 3 millions d'euros. Sur les hauteurs de Bandol, Varimmo Norman Parker met en vente une villa de 126 mètres carrés et 1 300 mètres carrés de terrain, orientée sud, avec vue sur mer et piscine, à 1,246 million d'euros. « Notre clientèle est surtout étrangère, précise Danielle Coulbault, responsable de l'agence. Des Russes, des Américains, des Brésiliens, des Suisses... Les natifs de Bandol ont plus de mal à devenir propriétaires. » Bonne nouvelle, toutefois : après avoir augmenté, les prix se sont stabilisés. C'est peut-être le moment d'acheter§
Par Thierry Noir
Le Point