L’OM affiche une réduction de son déficit
La direction de l’Olympique de Marseille a dernièrement publié le bilan financier de la SASP concernant l’exercice 2015-16. Lors du dernier exercice sous l’ère Louis-Dreyfus, le club phocéen est parvenu à considérablement réduire ses pertes sans avoir recours à une opération financière menée par son ancien actionnaire. Décryptage…
Dans quel état la famille Louis-Dreyfus a-t-elle vendu l’Olympique de Marseille à l’homme d’affaires américain Frank McCourt ? Selon le dernier bilan financier publié par le club phocéen, recouvrant l’exercice 2015-16, l’ancienne direction de l’OM était presque parvenue à atteindre l’équilibre budgétaire sans avoir recours à une opération actionnariale.
En effet, l’Olympique de Marseille a affiché un résultat net négatif de 1,186 M€ concernant l’exercice 2015-16, soit un niveau de pertes divisé par deux par rapport à la saison précédente. Un résultat d’autant plus spectaculaire que l’actionnaire olympien avait procédé à un abandon de créances à hauteur de 20 M€ lors de l’exercice 2014-15 afin de combler une partie du lourd déficit opérationnel affiché par le club.
Comment l’OM a-t-il pu connaître une amélioration de son résultat d’exercice alors que le club a connu une saison 2015-16 très difficile sur le plan sportif ? Pour rééquilibrer ses comptes, le club s’est appuyé sur deux axes majeurs. Tout d’abord, malgré la saison difficile vécue sur le plan sportif, l’OM a tout de même affiché une progression de ses revenus opérationnels. Ces derniers ont enregistré une hausse de près de 3% par rapport à l’exercice 2014-15 pour franchir à nouveau le seuil des 110 M€.
L’essentiel de cette progression de chiffre d’affaires provient des droits TV enregistrés par le club. La participation de l’OM à l’Europa League a non seulement effacé la baisse de recettes provenant du championnat ; mais elle a également permis au club d’enregistrer une progression de recettes audiovisuelles supérieure à 4 M€. Une hausse qui a également permis d’effacer la contraction des recettes de billetterie et de sponsoring subie par le club. Le club olympien a aussi pu compter sur une hausse de reprise de provisions de l’ordre de 1,5 M€, permettant de consolider sa progression de chiffre d’affaires.
La direction de l’OM n’a pas sollicité l’actionnaire pour combler les pertes du club
Au-delà de cette légère croissance de chiffre d’affaires, c’est surtout la politique sportive mise en place par l’ancienne direction exécutive du club qui est l’origine de la réduction des pertes financières. Les nombreuses ventes réalisées sur le marché des transferts entre juillet 2015 et juin 2016 ont permis au club d’encaisser 49,1 M€ de recettes nettes (64,7 M€ de recettes brutes). Un montant qui est en hausse de 14,2 M€ par rapport à l’exercice précédent alors que le club avait déjà beaucoup vendu.
Dans l’autre sens, l’austérité pratiquée par le club en matière d’achat de joueurs a provoqué une large réduction de la dotation aux amortissements liés à l’acquisition de nouveaux éléments. Ce poste de dépenses est ainsi passé de 21,085 M€ en 2014-15 à 12,923 M€ en 2015-16. En revanche, cette rigueur budgétaire n’a eu aucun impact sur la masse salariale du club. Ce poste de dépenses est resté stable au cours des deux derniers exercices, oscillant autour de la barre des 87,5 M€.
Si la dernière équipe directionnelle de l’OM sous l’ère Louis-Dreyfus est parvenue à réduire conséquemment les déficits, le club phocéen affiche en revanche toujours un haut niveau d’endettement brut en franchissant la barre des 172 M€ à l’issue de l’exercice 2015-16. Une hausse qui est notamment due à l’envolée des dettes financières détenues par le club. Néanmoins, les derniers emprunts contractés avaient certainement pour but de financer le début d’exercice 2016-17. D’ailleurs, le club a parallèlement augmenté ses disponibilités au 30 juin 2016, dépassant le seuil des 13 M€.
Ainsi, le bilan financier 2015-16 illustre clairement la volonté de l’actionnaire de se désengager rapidement du club. Une politique à court terme a été mise en place par l’ancienne équipe dirigeante, visant à rétablir l’équilibre comptable sans solliciter une nouvelle contribution actionnariale. Néanmoins, le nouvel actionnaire Frank McCourt va bien évidemment mettre un terme à cette cure d’austérité en pratiquant une politique de relance. Les investissements entrepris par le propriétaire américain dans le secteur sportif et le marketing doivent permettre à l’OM d’enclencher rapidement une nouvelle croissance de recettes opérationnelles. Une politique qui rappelle les débuts… de la famille Louis-Dreyfus à la tête du club phocéen !