Transformé par Ricardo, le gentil Marc Planus se découvre de nouvelles facettes. Déçu par les performances des Girondins, le défenseur n’hésite pas à tirer la sonnette d’alarme. Non sans agacement.
« Je n’ai pas de chaussures jaunes. Je n’ai pas de crête, ni de tatouages. Mais moi au moins, je suis régulier. Je n’ai pas besoin d’artifices pour me faire remarquer. » Marc Planus n’y va pas de mainmorte. Mais au moins, il dit ce qu’il a sur le cœur. En s’attaquant sans le nommer à Djibril Cissé, le défenseur des Girondins est sorti de la réserve à laquelle il nous a habitués. Et ce n’est pas fini. Concernant son club, il assène : « J’espère que tout le monde tire dans le même sens. Je suis sûr que l’équipe a du potentiel mais il nous manque un truc. Sûrement de la concentration ou de la volonté. Moi, je ne peux pas accepter l’idée d’être tiré vers le bas. »
N’en jetez plus ! Marc Planus, symbole d’un club avec qui il a tout connu (du titre de champion aux spectres de la relégation), a décidé de monter la sono. Pour le bien des Girondins. Dans l’équipe, il est l’un des seuls à remuer tout le monde. Quand les choses vont mal, on le voit replacer, interpeller et corriger ses coéquipiers. Ce n’est pas un hasard si sa longue absence (pied puis genou) a déstabilisé la défense de Ricardo qui, peu à peu, a appris à l’aimer. La saison dernière, le Brésilien n’avait qu’une confiance limitée en son défenseur. Il lui reprochait de défendre trop bas et surtout de connaître des sautes de concentration. Quand il était joueur, Ricardo n’avait rien d’un rigolo. Son regard impressionnait ses adversaires. Sa virilité aussi. Sous les conseils du Brésilien, Planus a peu à peu changé. « Ricardo a été le meilleur défenseur du monde et il a beaucoup à transmettre, explique-t-il. Sous ses ordres, j’ai mûri. Il m’a appris à devenir impassible sur un terrain. A avoir le masque. Il m’a dit que si je montrais mes faiblesses, les adversaires en profiteraient. Alors, je fais ce qu’il me dit. Et cela a l’air de marcher… »
Sa régularité en fait désormais un cadre. S’il n’a pas la notoriété de Mavuba, Micoud ou Darcheville, Planus est pourtant l’un des rares intouchables de l’équipe. Le seul peut-être, avec Ramé, à avoir sa place garantie le samedi soir. En plus, c’est un amoureux du Scapulaire : il y a quelques mois, il confiait vouloir rester bordelais « à vie » pour jouer devant sa famille et ses amis. Visiblement, ce cri du cœur est resté lettre morte. Alors que son contrat finit en 2008, il n’a toujours pas été approché par ses dirigeants, qui prennent bien leur temps. Du coup, il entrouvre la porte, avec regrets. « J’ai envie de rester mais jamais je n’irai quémander quelque chose aux Girondins. J’ai trop donné à ce club. S’ils veulent me voir, les dirigeants savent où je suis. » Fin de la mise au point.
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