Kachkar s’est régalé
Fan de foot, le candidat repreneur de l’OM a donné libre court à sa passion
mercredi soir. Il confie son amour du jeu.
de notre envoyé spécial
AU MOMENT DU BUT victorieux de Mamadou
Niang contre Lyon (2-1), Jack Kachkar, dans une tribune
d’honneur amusée par son côté ingénu, avait
les yeux ronds comme un enfant à qui on donne un
gros cadeau. Un moment fort pour lui au cours d’une
soirée où le candidat repreneur de l’OM s’est immergé
sans retenue dans l’ambiance du Stade-Vélodrome.
Double tour d’honneur sur la pelouse une
heure avant la rencontre et, pour finir, il s’est lâché
dans le vestiaire marseillais, en grimpant sur une
table pour danser avec les joueurs.
Avant la rencontre, il nous avait confié sa passion du
foot. « Tout petit, mon père, un grand fan de foot,
m’a offert un ballon et, lorsque j’avais sept ans, il m’a
inscrit dans une école de foot. À Edmonton, je jouais
dans le quartier, l’été dehors et l’hiver en salle parce
que il y avait trop de neige. Pendant mes études,
j’évoluais dans l’équipe de l’université d’Edmonton,
on a gagné le Championnat et perdu une fois en
finale. J’étais, je pense, un bon joueur, mais, à seize
ans, je me suis blessé à un genou et j’ai dû arrêter de
jouer. J’évoluais en tant que milieu relayeur, avec des
tâches défensives et offensives, dans la même position
que Steven Gerrard à Liverpool. Mais je ne veux
évidemment pas me comparer à lui ! C’est un grand
et j’adore le voir jouer. »
Mercredi soir, Jack Kachkar venait pour la deuxième
fois au Stade-Vélodrome : « Robert Louis-Dreyfus
m’avait invité dans sa loge au mois d’août dernier
contre Le Mans (2-0). Là, comme mercredi soir, je
regardais d’abord les supporters, ils sont incroyables
par leur capacité à créer cette atmosphère. Je suis les
matches avec beaucoup d’émotion, de passion.
Avant le match de Lyon, j’étais très excité de rencontrer
cette équipe qui domine le Championnat. Tous
ceux qui m’aident dans la transaction pour racheter
le club étaient là, c’était vraiment une grande soirée.
»
Samedi dernier, il était déjà au Mans (0-2), afin de
parfaire son apprentissage du club : « J’aime beaucoup
le sport, l’esprit de compétition et c’est
incroyable pour moi que d’être quelque part acteur
dans ce domaine. C’est un rêve qui devient réalité.
Vous savez, je peux tout laisser tomber pour regarder
un match de foot, d’ailleurs cela énerve mes collègues.
Notamment lorsque, en ce moment, l’Olympique
de Marseille requiert beaucoup de mon
temps ! »
« J’ai dit à Cana que,
mon fils et moi,
nous étions ses fans »
Cela fait déjà un moment qu’il a pris sa décision
d’investir dans le football européen : « Chez moi, à
Miami, je reçois des chaînes câblées qui passent,
entre autres, des matches anglais et français. C’est
comme cela que je me suis rendu compte de la valeur
des joueurs évoluant dans le Championnatde France,
vu le nombre qui sont partis et réussissent en Angleterre.
»
Kachkar n’est pas seulement passionné par
l’ambiance, il scrute aussi le jeu : « J’aime le football
anglais pour son rythme élevé, mais aussi celui pratiqué
enEurope pour le sens dela stratégie et des changements
d’option. Par exemple, lorsque l’Italie a
décidé d’être plus offensive à la Coupe du monde,
personne n’attendait cela d’eux. J’étais en Allemagne
et, pour moi, le plus beau match a été la demi
demifinale
Allemagne-Italie (0-2 a.p.). Parce que, des
deux côtés, il n’y avait pas de calcul. J’aime le jeu
offensif, pour moi, c’est très important. » Et l’homme
d’affaires se penche sur la stratégie : « Dans un
match, je regarde d’abord qui prend le contrôle au
milieu du terrain parce que c’est la clé du jeu. On a
perdu au Mans parce qu’on a perdu le contrôle dans
cette zone. Tous les matches qu’on a gagnés cette
saison, c’était parce que nous avons été supérieurs
dans ce domaine. Les matches se gagnent au milieu.
Vous pouvez avoir de grands attaquants, rien n’est
possible si vous perdez cette bataille. Cette équipe de
l’OM sera grande si elle contrôle le milieu de terrain
parce qu’il y a de grands attaquants, de mêmeque de
bons défenseurs. »
Amoureux du jeu, il confesse ses préférences en
matière de joueurs : « Globalement, mon préféré,
c’est Zizou, Zidane. Ce qu’il était capable de faire
avec le ballon était incroyable, il arrivait toujours à le
conserver. C’est mon préféré. » Et, pour Jack Kachkar,
« il est logique que le Ballon d’Or soit allé à Cannavaro.
Ce qu’il a fait à la Coupe du monde a été vraiment
impressionnant. J’étais au stade pour trois ou
quatre matches de l’Italie à la Coupe du monde, en
particulier en demi-finales et en finale. Il avait toujours
le placement parfait, comme Maldini, que
j’aime beaucoup aussi. » Son fils de quatorze ans est
fan de l’OM, assure-t-il, en particulier de Lorik Cana.
Un choix que son père affirme partager « parce qu’il
travaille beaucoup, il court tout le temps, il a du coeur.
J’aime aussi le voir jouer, je lui ai dit que, mon fils et
moi, nous étions ses fans. Il n’est pas le plus talentueux,
mais il donne tout, il est passionné par ce qu’il
fait, un peu comme moi, en fait ! »
DOMINIQUE ROUSSEAU