Marseille: Djibril Cissé, entre réussite et maladresse
dim 21 jan, 16h53
LE MANS (AFP) - En pleine réussite avec cinq buts inscrits depuis décembre dont trois contre Cambrai, le Marseillais Djibril Cissé, longtemps blessé, a retrouvé samedi en 16e de finale de Coupe de France contre Le Mans (1-0 a.p.) une maladresse et une malchance qu'il croyait disparues.
Dans la foulée du retour en grâce après sa grave blessure (fracture tibia-péroné), le double meilleur buteur de L1 n'avait pas tardé à retrouver sa vista "auxerroise", inscrivant pas moins de cinq buts en six matches. Deux en L1 contre Saint-Etienne et Rennes, et surtout un triplé en Coupe de France contre les amateurs de Cambrai.
Sans compter son but contre le Bayern Munich inscrit en amical lors de la Dubaï Cup pendant les fêtes, annonciateur d'une fin de saison prometteuse pour les fans de l'OM.
Patatras. La prestation de Cissé au Mans, où il a raté par maladresse ou par malchance tout ce qu'il tentait, a rappelé à tous les sceptiques que, depuis qu'il s'est exilé à Liverpool, l'attaquant a plus souvent fait parler de lui pour ses ratés que pour ses exploits.
Dans la Sarthe, l'ex-Auxerrois a ainsi laissé passer pas moins de cinq occasions énormes.
D'abord à la 13e minute. L'appel est parfait, la passe de Nasri aussi. Au duel avec le gardien, Cissé s'essaie à un extérieur du droit que Pelé envoie en corner.
Il a ensuite une deuxième chance sur coup franc, à la 23e minute. Son tir puissant à ras de terre prend le chemin du but, mais Pelé, toujours lui, se détend jusqu'à son poteau droit pour aller chercher le ballon.
Il faut ensuite attendre la prolongation pour assister à trois énormes loupés.
Dès la reprise (92e), il parvient, pour la première fois du match, à placer son "spécial": appel en profondeur côté droit suivi d'une demi-volée puissante du coup de pied. Le ballon frappe violemment la transversale.
A la 106e minute, un nouveau duel face à Pelé se présente à lui, côté gauche cette fois. L'attaquant manque son tir et frappe du tibia un ballon qui file en sortie de but.
Enfin, juste avant le but libérateur de Niang, dont il a pris la place à son retour de blessure, Cissé file au but (120e). Il parvient à dribbler Pelé et s'ouvre le chemin du but. C'est sans compter sur le retour de Thomas, qui n'a pourtant jamais été un TGV...
Jusque-là, le buteur aux chaussures jaunes avait impeccablement été pris par Fischer, expérimenté certes, mais sur le déclin avec ses neuf petites apparitions en L1 cette saison.
De quoi rappeler à l'international aux 30 sélections et neuf buts ses heures les plus sombres en équipe de France, quand il gâchait des mains entières d'occasions contre Chypre (octobre 2005) ou le Mexique (juin 2006).
A tel point que l'Olympien a souvent paru extérioriser sa tension et sa frustration dans le bourbier manceau qui l'a également vu pris au piège du hors-jeu (64, 118).
Mais, comble de malchance, Cissé, quand il avait enfin réussi à prendre le dessus sur son garde du corps (76e), a alors vu la poisse s'abattre sur ses épaules avec une passe parfaite pour Niang, seul face au but, qui trouvait malgré tout le moyen de dévisser sa reprise.
"Cissé n'a pas le niveau pour jouer à l'OM", "Il vendange pas mal" ou "il peut travailler ses 1 contre 1 cette semaine", écrivent même déjà dimanche les supporteurs dans les forums sur internet.
Après un triplé à Cambrai et un passage à vide au Mans, Cissé, qui paie peut être aussi le contrecoup physique de sa longue indisponibilité, doit maintenant trouver la bonne carburation et la constance. Au risque d'être parfois moins brillant.
ca se dit journaliste