JACK KACHKAR EST ARRIVÉ
mardi dernier à Paris, avant de se
rendre à Marseille dans un jet privé
de 12 places, un « Gulfstream »
acheté 15,4 M et qui lui coûte
3 M d’entretien annuel. « Moins
que ma femme », assure-t-il, rigolard,
en bon businessman nord-américain
qu’il est devenu. La preuve
d’un train de vie élevé, produit d’une
« success story » au parcours planétaire.
Né à Damas (Syrie) de parents
arméniens, il a été élevé au Liban
avant de partir au Canada dès l’âge
de cinq ans. Mais c’est de Budapest
(Hongrie) que tout a démarré.
En 1992, Kachkar y obtient son
diplôme de médecin et épouse une
Russe fortunée, Viktoria Benkovitch,
qui finance pour 100 000 dollars
(77 377 ) son projet d’édition de
livres de médecine à destination du
marché nord-américain. Un créneau
avantageux en raison des faibles
coûts de fabrication sur place. Fin
1993, il cède sa société pour 1,5M.
À l’époque, un vaste plan de privatisation
démarre en Hongrie, le pays
se lançant à fond dans le libéralisme.
Kachkar investit une partie des
1,5 M dans l’achat de cliniques et
dans l’immobilier et, avec l’autre
partie, achète des actions dans des
sociétés cotées au NASDAQ (la
Bourse new-yorkaise spécialisée
dans les nouvelles technologies de
communication), comme Microsoft,
Oracle (logiciels), Dell (ordinateurs).
À l’époque, les cours flambent, certains
sont multipliés par cent
avant… le krach boursier de 2001.
Coup de chance pour Kachkar : alors
que les prix montent encore, en
1997, il a vendu toutes ses actions
afin de se lancer dans l’immobilier. Il
investit un peu partout dans le
monde, en particulier aux États-
Unis. L’idée lui vient alors de rassembler
ses fonds dans une fondation en
Suisse, afin d’échapper à l’impôt.
Une spécialité, chez lui, puisqu’il a
notamment profité de l’essor libéral
en Hongrie pour ne pas payer
d’impôts sur ses investissements sur
place. Même chose pour ses revenus
au NASDAQ, puisqu’une loi canadienne
dispense de l’impôt lorsqu’on
n’y réside pas.
Son patrimoine de 386,3 M est
donc abrité en Suisse, dans la
Shelton Foundation, créée en 1990.
Une fondation qui comprend deux
actifs, les sociétés cotées en Bourse
(10 %dutotal) et celles qui nele sont
pas (90 %). La partie cotée en Bourse
est logée dans une holding, la JEM
Family Trust (38,6 M) (voir cicontre).
Cette dernière détient deux
sociétés, Inyx et Karver International.
Pourquoi Karver ? Explication
de l’homme d’affaires canadien :
« Kar » comme Kachkar et « ver »
comme…la couleur des dollars. Karver
International (7,7 M) est une
société d’investissements dans les
services de santé. Inyx, elle, est une
société en développement, selon
Kachkar, qui explique ainsi pourquoi
la société a eu 92,7M de passif en
2005. Un passif lié à l’achat de trois
sociétés, financé avec un prêt de
77,2 M. Des sociétés achetées,
selon lui, à un bon prix, comme
Aventis Puerto Rico, payée 30,9M,
alors qu’elle valait 57,9 M, selon
Kachkar. Il affirme avoir profité de la
difficile fusion entre les deux sociétés
françaises Sanofi et Aventis (produits
pharmaceutiques). Pour lui, les
comptes qui seront publiés ces prochaines
semaines pour l’année 2006
seront beaucoup plus favorables à
Inyx, dont il estime aujourd’hui la
valeur à 115,9 M. Il en détient
40 %, le reste demeurant sur le marché,
en Bourse.
Quand on se penche sur l’honorabilité
de ses comptes et de ses affaires,
Jack Kachkar fait valoir qu’il distribue,
sur le marché nord-américain,
des médicaments produits par trois
laboratoires européens : Merck
(Allemagne), AstraZeneca (Suède) et
Sanofi-Aventis (France). Avant
l’autorisation de mise sur le marché,
ces opérations ont fait l’objet de six
mois d’enquêtes approfondies, en
particulier de la part de la SEC,
l’agence américaine qui vérifie le
respect des lois fédérales par les
sociétés. L’autre volet de la Shelton
Foundation comprend une autre holding,
Karver Capital Holding, la plus
importante (347,7 M). Cette dernière
coiffe des sociétés du secteur
des matières premières (or, pétrole
et cuivre, avec la Cuprum Mining
Corporation), de l’immobilier, ainsi
qu’une chaîne de distribution de
vêtements haut de gamme, Floriane,
présente un peu partout dans le
monde, notamment en France, la
licence ayant été reprise par le
groupe Zannier.
Jack Kachkar a donc construit sa fortune
en quinze ans et acquis une surface
financière qui lui permet d’obtenir
de la Goldman Sachs, la
prestigieuse banque d’investissements
américaine, une garantie de
115Mpour son projet de rachat de
l’OM. Il lui reste à connaître, s’il parvient
à ses fins, la même réussite
dans une activité nouvelle pour lui.
peut être la difference est elle due a son appreciation de la valeur Inyx ( 115 millions pour lui, 38 M€ pour L'Equipe ) ?
En tout cas, ce portrait est celui d'un businessman qui ne s'est guère trompé jusqu'a ce jour et qui ets surtout en pleine croissance.