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De notre envoyé spécial à Ajaccio
L’analyse de cette rencontre sera rapide. Car il y a des choses plus sérieuses que le résultat d’un match. Hier soir, Colmar a eu l’occasion de prendre trois points. Youssouf Touré, idéalement servi par Basile Camerling, puis Salim Mezriche, seul à 20m du but devant un gardien très avancé, ont tiré sur Maury. Colmar a dominé la première mi-temps mais rejoint les vestiaires à hauteur du Gazelec. « Ça doit être 2-0 et il n’y a plus de match », lance Doumé Lihrmann, très déçu.
En seconde période, les Corses poussent, sans être vraiment dangereux, mais à l’énergie, ils trouvent l’ouverture sur un coup de pied arrêté. « Ils nous ont fait basculer dans un non-match », poursuit le directeur sportif. « Ils nous ont fait sortir du match, tout bascule à la mi-temps en fait », complète Damien Ott. 1-0, donc, grâce à un joli but de Verdier. Remballez, c’est pesé ? Pas tout à fait.
Le cou tuméfié, le visage en sang, le gardien colmarien est allé faire constater son état par l’arbitre
Réduire cette rencontre à un simple match de foot serait trop indulgent pour la poignée de tristes sires qui ont pourri la rencontre. On passera sur les simulations multiples mais pas vraiment variées de Filippi et de quelques-uns de ses coéquipiers, qui se jetaient au sol les uns après les autres dans une chorégraphie bien exécutée. On oubliera l’abruti qui a passé la rencontre derrière le banc colmarien à insulter Damien Ott. La zone pourtant interdite au public.
Par contre, comment passer sous silence le coup de sang de Neili Rahal, coupable d’une agression caractérisée, les deux pieds en avant sur Sébastien Robert. Le cou tuméfié, le visage en sang, le gardien colmarien est allé faire constater son état par l’arbitre. L’état de sa clavicule – qui devait être examinée par le médecin du club- le laissait craindre un mois d’arrêt ! Certes, M. Schmitt l’a expulsé, mais il a sévi bien trop tard.
Basile Camerling, griffé, poussé, frappé pendant 90 minutes, portait également sur son corps le témoignage du traitement de faveur dont il a bénéficié. Filippi s’en est sorti sans avertissement. Heureusement l’attaquant colmarien a, réussi à garder son calme.
Enfin, la fédération française de football osera-t-elle élever la voix contre des voyous qui se croient tout permis sous prétexte qu’ils portent un gilet de la sécurité routière qui les transforme en stadier ? Pendant le match, Dédé Hermann affirme avoir été menacé physiquement par une personne présente autour de l’aire de jeu – donc un officiel – pour avoir osé qualifier de « honteux » le geste lamentable de Rahal.
L’un d’eux ne manquant pas d’asséner un coup de pied au passage
Après la rencontre, un début d’échauffourée a éclaté entre Dominique Lihrmann et un supporter. Loin de calmer le jeu, les stadiers ont repoussé manu militari les Colmariens dans leur vestiaire, l’un d’eux ne manquant pas d’asséner un coup de pied au passage. Le tout sous les huées et les insultes de la quinzaine de « supporters » encore dans les tribunes.
L’intimidation, la provocation font partie du jeu. L’agression physique, en toute impunité, beaucoup moins. Et dire qu’ils n’étaient que 500 hier soir dans les tribunes de Mezzavia. Dont une toute petite minorité d’abrutis – l’accueil a par ailleurs été exceptionnel –, présents sur comme au bord de la pelouse. Malheureusement, ce sont eux qui font le plus de bruit.
Cyril Tromson
DNA