Foot - L1 - OM - Diouf et la France qui «exclut»
«Je suis le seul président noir d'un club en Europe. C'est un constat pénible, à l'image de la société européenne et, surtout, française, qui exclut les minorités ethniques.» Au fil d'un long et passionnant portrait que lui consacre l'hebdomadaire Jeune Afrique daté 14-20 décembre, Pape Diouf, le président de l'Olympique de Marseille, livre un diagnostic passablement désabusé sur l'intégration à la française.
«L'intégration en France est un problème mal posé, détaille-t-il. J'ai beau m'intégrer, épouser tous les tics locaux, il y aura toujours des gens pour qui je serai le Noir débarqué d'Afrique. Pareil pour mes enfants (Pape Diouf en a cinq, âgés de 3 à 31 ans, NDR). Ils grandissent avec leurs copains blancs, et puis, à 18 ans, font un voyage et se rendent compte qu'on regarde deux fois leur passeport et pas celui du copain.» Né au Tchad en 1951, le Franco-Sénégalais a été journaliste, agent de joueurs avant de devenir dirigeant de club. S'il n'envisage pas encore de partir de l'OM, il s'interroge sur la suite de sa carrière. «Je ne sais pas. Je pense à la retraite, à profiter de la vie, lire, me rapprocher du Sénégal ou donner des cours de journalisme.» Entre autres anecdotes, Pape Diouf raconte à Jeune Afrique d'où vient son prénom : «Je portais le même prénom que mon grand-père, Mababa. En pratique, on se fait alors appeler Papa. Dans le langage courant, Pape est resté.»
je savais pas trop où le mettre