par EL MAGNIFICO » 11 Oct 2006, 16:13
EURO ESPOIRS 2007 - BARRAGES
Avec Samir Nasri à la baguette
Tenus en échec à l'aller par Israël (1-1), les Bleuets tenteront de décrocher leur billet pour la phase finale ce soir à Tel-Aviv. René Girard mise beaucoup sur l'Olympien titularisé au poste de meneur de jeu.
S'il n'a pas tout réglé, le coup de canon de Ronald Zubar, samedi dernier à Caen, aura au moins permis aux Bleuets de ne pas se présenter, tout à l'heure à Herzelya, au nord de Tel-Aviv, dans une situation franchement défavorable. L'égalisation de l'habituel défenseur axial de l'OM aura eu ainsi le mérite de limiter la casse devant une sélection israélienne bien plus intrépide que prévu.
Cela étant, l'équipe de France Espoirs n'est pas plus avancée que ça au moment d'entamer le second acte, sur terrain adverse, cette fois. Et c'est encore du côté d'un Olympien qu'il faudra sans doute aller chercher de la lumière ce soir.
Après Zubar dans le rôle du dynamiteur providentiel, on attend beaucoup de Nasri dans celui d'animateur inspiré. René Girard a ainsi décidé de le titulariser pour cette rencontre décisive, contrairement à l'aller, au stade Michel-d'Ornano où le Marseillais n'était entré qu'au début de la 2ème mi-temps.
Cela avait été suffisant pour raviver un jeu tricolore trop stéréotypé jusque-là. Nasri fut si entreprenant en un peu plus d'une demi-heure seulement que Girard a peut-être regretté de ne pas l'avoir aligné d'emblée.
Ce sera donc chose faite ce soir.
"Samir se trouve dans une très bonne période, constate le sélectionneur des Bleuets qui avait choisi de ne pas le titulariser à l'aller pour laisser toute la latitude nécessaire à Benzema en pointe. Pour ce match retour, il va nous apporter ce que j'attends, à savoir de la maîtrise, la conservation du ballon. 11 joue juste, il fait jouer l'équipe, c'est un élément déterminant."
Girard : "Il est le foot français de demain"
Pas uniquement en sélection, on le sait. A l'OM, Nasri a incontestablement pris du coffre. On ne va pas refaire ici le coup de "la nouvelle star" promise à un avenir en or massif avant même d'avoir concrètement prouvé son potentiel... Mais il ne serait pas non plus osé de reconnaître que le garçon, élevé trop hâtivement au rang de futur cadre olympien durant l'hiver 2004-2005, s'est sacrément bonifié en l'espace de deux saisons. Le jeune Marseillais suit une progression linéaire.
Il y a deux ans, à la même époque, il était ainsi à quelques jours de sa toute première titularisation en pro, face à Saint-Etienne (1-1). Aujourd'hui, Nasri affiche 62 matches de L1 au compteur, dont la moitié comme titulaire. Sans oublier une expérience déjà solide en coupe d'Europe (14 matches). Sa dernière sortie en club, voici dix jours face à Toulouse (3-0), sera venue souligner d'évidents progrès, le natif de La Belle-de-Mai ayant pris le jeu olympien en charge en l'absence de Ribéry, suspendu.
"Il a des qualités et un volume de jeu au-dessus de la moyenne, confirme Girard. Il est en train de franchir un cap. Jusqu'à présent, il était apparu inconstant sans doute parce qu'il était plus jeune. Désormais, il est capable de répéter des performances de gros calibre."
Le résultat d'une plus grande maturité, évidemment. Maturité ? C'est d'ailleurs ce que retiendrait d'abord René Girard s'agissant d'"un garçon très intéressant, intelligent, qui cherche à comprendre, qui a envie de réussir. Il évolue dans un club à pression et ce n'est pas simple pour un jeune, mais il gère ça très bien. A son âge, beaucoup seraient dépassés par les événements; pas lui. Sans grand risque de se tromper, je dirai qu'il représente le football français de demain."
Maintenant, ce même Nasri (19 ans depuis juin) a beau être monté d'un cran, il n'est pas encore au bout de son apprentissage. "Il a encore de la marge. Techniquement, il doit continuer à simplifier son jeu, à jouer juste sans en rajouter comme il le fait très bien actuellement, juge Girard. L'important pour lui, c'est de continuer à s'aguerrir. Il a la chance de jouer régulièrement en L1, dans un grand club. La sagesse voudrait qu'il s'y affirme encore. On a vu tellement de jeunes partir à l'étranger pour y faire banquette. Mais en le voyant, on le sent lucide. Il a la tête sur les épaules."
Comme un vrai patron. Celui qui ferait tant les affaires des Bleuets ce soir...
Laurent BLANCHARD
la provence
R.I.P COLIN
La SPL c'est du LOURD@Beenie