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Barthez : « J'ai encore envie »
A trois semaines de la clôture du marché des transferts, Fabien Barthez est toujours sans club. Il a quitté Marseille fin mai et n'a plus joué depuis la finale de la Coupe du monde, le 9 juillet dernier. En vacances à Monaco après avoir passé du temps à Toulouse, le gardien des Bleus se livre très longuement et comme rarement mardi dans L'Equipe. Il revient sur la période trouble qu'il est en train de vivre, oscillant entre l'envie déclarée d'un dernier challenge en club et l'idée que sa retraite sportive est peut-être pour demain. S'il n'a toujours pas digéré la finale de la Coupe du monde, il assure penser encore à l'équipe de France.
35 ans, Fabien Barthez est en vacances depuis un mois mais rêve de remettre le pied à l'étrier. Il se dit apte à jouer encore deux ans au plus haut niveau dans un club ayant un dernier challenge à lui offrir. Serein, il ne s'inquiète pas de ne voir aucune offre arriver. « Je n'ai aucune appréhension. Je n'attends rien, peut-être parce que je n'ai plus rien à attendre.( ...) je suis dans une situation où j'ai plus à donner qu'à recevoir. (...) Maintenant, je voudrais partager. » Il aurait aimé partager son vécu avec les jeunes joueurs du Toulouse FC, son club désormais entraîné par son père spirituel Elie Baup, mais la proposition des dirigeants n'est jamais venue. « Toulouse, c'était l'idéal. (...) Tout semblait réuni. (...) C'était pour moi super excitant. Il y a tant à faire. (...) Mais on n'est pas seul à choisir. » Si le bon feeling passe avec un dirigeant de club, il est prêt à repartir. « J'ai refusé un club. Ce que je veux, c'est une aventure humaine avec un entraîneur qui me ferait confiance à 200 % comme à Marseille et en équipe de France. »
« Je ne renoncerai pas à l'équipe de France »
Tout aussi expérimenté qu'il est, Fabien Barthez avoue n'avoir toujours pas digéré l'issue de la finale de la Coupe du monde. Un épisode douloureux qui le hante encore. « Je culpabilise énormément. Ça s'est joué à si peu de chose... Il me faut tourner la page, soit en partant dans un club, soit en passant à autre chose. » Face aux Italiens, il regrette de ne pas avoir été décisif. « Je me reproche de n'avoir pas fait la différence. J'ai toujours été comme ça. Les cinq penalties étaient bien frappés, c'est vrai. Et Buffon n'en a pas arrêté non plus. Mais avoir une deuxième Coupe du monde à portée de la main et ne pas la saisir, c'est terrible. » S'il atteste comme d'autres avant lui que les Bleus n'ont jamais vraiment douté durant les matches de poule, il confirme la thèse d'une vraie montée en puissance contre l'Espagne en huitième de finale et un sentiment de plénitude avant de jouer le Brésil. «Les Espagnols, on les broie. (...) La certitude, c'est qu'on montait en puissance. Contre le Brésil, on savait qu'on allait passer. On était vachement détendus. On ressent ça sur le moment, c'est compliqué à expliquer. »
Interrogé sur la grande rivalité avec le Lyonnais Grégory Coupet, Barthez reconnaît qu'il ne serait pas allé à la Coupe du monde dans la peau d'un numéro 2. « Je n'y serais pas allé. Raymond Domenech et Bruno Martini le savaient. Je ne me voyais pas sur le banc parce que je ne sais pas le faire. Si Greg avait été titulaire et s'il s'était blessé, franchement, je ne sais pas si j'aurais eu les moyens de le suppléer. » Par contre, il est catégorique : il n'y a pas eu de coup de pouce des anciens dont Zidane pour convaincre Domenech de l'installer comme numéro un. « Pas d'intervention de qui que ce soit. Quand on joue en minimes, en cadets, les parents sont autour et peuvent influer. Mais là, c'est la Coupe du monde ! Les affinités n'entrent plus du tout en compte ! Faut pas tout mélanger. Le terrain, c'est le terrain. » Enfin, Fabulous Fab n'a toujours pas tiré un trait sur l'équipe de France. S'il trouve un club, il veut rester sélectionnable. « Tant que je jouerai au foot, je ne renoncerai pas à l'équipe de France ». Coupet va apprécier.
voila