Là ou certain club t'en font des tonnes en te présentant le nouveau maillot porté par le joueur majeur du club dans leur stade, Lorient a choisi une toute autre approche.
Remarquez la touche artistique de cette photo.
Lorient fait sa présentation de maillot dans une boutique dont la vitrine donne sur une rue commerçante de village avec une renault clio blanche en arriere plan. Au passage on remarquera que l'arriere plan est maculé d'un blanc lumineux. D'aucun diront que c'était pour cacher les devantures des boutiques concurrente, l'oeil averti y verra plutot un sens caché plus profond. Comment ne pas y voir là une ode à la pureté du club ? Lorient revient en Ligue 1 et apporte avec lui la lumière sur notre sombre championnat semble crier le photographe.
Le maillot merlu est lui présenté sur un mannequin et ici encore la touche lyrique est certes caché mais décelable par l'oeil averti. Lorient jette là un pavé dans la mare car la photo semble nous dire : "Non à l'exploitation de l'homme par l'homme. Nous vivons dans un monde d'image où un homme est élevé au rang de dieu simplemment car il tape dans un ballon et cela doit changer."
Lorient met ainsi ici en avant l'équipe, le groupe entier et non l'individualisme. On comprend donc mieux ici l'utilisation du mannequin, symbole de l'impersonnalité par excellence. Ainsi peu importe les joueurs qui portent la tenue merlu, la vraie star à Lorient c'est le club.
On aura vite fait de se moquer de Errea, de dire que Gilbert Montagné s'est lançé dans l'équipement sportif, ou encore que le seul avantage du maillot c'est qu'en vélo la nuit on sera bien vu, mais se serait faire preuve d'ignorance. Le travail de l'artiste est bel et bien présent. L'apparence ne compte pas, stoppe à cette idée de la beauté à tout prix délivré par les magazines. La main Lorientaise lève son majeur en direction de ce dictat et crie haut et fort que non la beauté n'est pas une fin en soi !
On remarquera aussi l'aspect débraillé de la présentation. Le cordon qui dépasse du short, le maillot ni vraimment rentré, ni vraimment sorti qui n'est pas sans rappeller la période grunge porté par des groupes tel Nirvana...
Totallement encré dans son époque Lorient a compri que pour contrer le football businness il fallait proposer au public une alternative à cette loi capitaliste du "toujours plus". Toujours plus d'argent, de spectacle créant inévitablement un fossé de plus en plus grand entre club riche et pauvre.
Lorient entend ainsi faire bonne figure en montrant qu'un club à beau faire parti de l'élite, il peut respecter ses racines et avoir le comportement d'un club de DH.
Bravo Lorient.