"Ils ont tous attrapé la Zidanite !"
A bientôt 31 ans (il est né à Paris le 18 juin 1975), l’acteur starisé pour son talent de comique (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre) a été consacré au dernier festival de Cannes par le Prix d’interprétation (partagé avec Sami Bouajila, Roschdy Zem, Sami Naceri et Bernard Blancan) pour son rôle dramatique dans Indigènes, le film de Rachid Bouchareb. Véritable star du petit comme du grand écran, Jamel reste une figure incontournable du stand-up.
Comment vous dire ? Je me sens tellement privilégié. C’était comme d’assister à un moment historique. Au fur et à mesure que les choses se passent devant toi, tu te dis "c’est incroyable ce qui se passe, c’est magique". A un moment donné, tu entres dans l’Histoire. Chaque fois que Zinedine Zidane est touché par la grâce, c’est un moment historique.
Il était tellement en état de grâce que tous les autres l’ont copié. C’est ça l’effet Zidane ! Il met l’équipe tellement en confiance que tous tentent des choses. Vous avez vu ce qu’ont fait Ribéry, Henry ou Vieira ? C’était exceptionnel. Et Titi, quelle grâce ! C’est rare que les passes de Zidane arrivent jusqu’à Henry, mais quand elles arrivent, vous avez vu ce que ça donne ?!
Cette équipe incarne la France dans toute sa splendeur, dans ce qu’elle a de mieux, de plus grand, de plus noble. Quand la France fait cohésion, fait bloc, fait corps, ça donne ce qu’on a vu ce soir. On peut ne pas comprendre les choix de Raymond Domenech. Ils sont très bizarres mais ils payent. Il y a un truc évident on sent que les joueurs ont envie de jouer les uns avec les autres. On sent que Ribéry a envie de jouer avec Zidane, et Zidane adore ce mec.
"La Zidanite, une maladie contagieuse"
Je crois qu’ils ont tous attrapé la Zidanite, une maladie contagieuse. Quand l’Enfant Prodige (j’appelle Zizou l’Enfant Prodige) est en pleine forme et qu’il a envie de jouer, tous ceux qui sont dans son équipe sont gagnés par la Zidanite. Ce n’est pas très sympa pour les autres ce que je dis mais je suis tellement ‘Zidaniste’ qu’il faut excuser ma non-objectivité !
Au stade, j’avais l’impression d’être une carotte dans une cocotte minute. C’est un stade à ciel ouvert mais il n’y avait pas assez d’oxygène. C’était électrique. Tous les moments étaient disséqués, vous savez, quand personne ne veut rien rater.
Dès qu’on est arrivés à Francfort, j’ai compris qu’on vivait un grand moment. Quand tu arrives dans la ville, tu es dans l’ambiance. Il y a un vrai truc qui se passe dans le cœur et dans la tête : c’est ça l’effet Coupe du Monde, ça existe. C’est incroyable, tout le monde est content autour de nous, c’est un truc de fou. Mais laisse-tomber, c’est incroyable !
J’aime le ballon depuis 1976. Un an après ma naissance, il parait que je tapais déjà dans un ballon. Vous voyez ce que ça peut représenter pour moi ? Il y a des grands matches, et celui là en fait partie. Dans dix ans, on reparlera de ce match au même titre que ce France - Brésil d’anthologie à Guadalajara en 1986. Ça avait la même intensité ce soir.
Je n’ai jamais été inquiet contrairement à plein de gens. Moi, je suis un fervent supporter de Zinedine Zidane. Je vous l’ai déjà dit, s’il jouait à Guingamp, je serais pour Guingamp ! Je suis du côté de la soul ou de la grâce. Zidane a la soul et la grâce. Vous avez entendu ce qu’il a dit ce soir : ça lui a donné envie de ne pas arrêter le football !
"Je demande des excuses"
Vous voulez que je vous dise ce qui va se passer maintenant ? L’Allemagne va battre difficilement l’Italie, ça j’en suis convaincu. Elle est dans le même état de grâce que la France en 98. Avec exactement le même parcours psychologique. Et les Français ont battu le Brésil, ils sont capables d’aller jusqu’au bout. Je vois une finale France - Allemagne. Je ne serais pas objectif de dire que la France va gagner, mais je vais le dire quand même... Les Allemands sont tellement remontés à bloc que ça va être très difficile de les battre. Mais tout est possible avec Zizou.
Alors ça va donner : France - Portugal, 2-1 et France - Allemagne, 3-1. Avec deux passes décisives et un but de Zidane, un but de Ribéry et un but de Sagnol.
Je demande qu’on fasse de plates excuses. A tous les gens qui ont critiqué Zinedine Zidane pensant qu’il était trop vieux, tout comme Patrick Vieira, Lilian Thuram ou Claude Makélélé. Tous ces gens-là, je leur donne rendez-vous place des Grands Hommes ! Pour un duel à l'épée et des excuses ! Ça m’a tellement énervé d’entendre toutes ces critiques sur un mec comme Zinedine Zidane, qui a tant rendu service à la France.
Quand je l’ai vu jouer tout à l’heure et montrer à la plus grande équipe du monde qu’il est le plus grand joueur de tous les temps…ah la la la. Il n’y avait plus de Robinho, Ronaldo, Ronaldinho…tous les 'Ro' sont rentrés à la maison. Il ne restait plus que les 'Z' de Zinedine Zidane sur le terrain.
Quel match ! Je suis comblé. Un homme heureux !
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