L'« affaire » Jérôme Leroy ne fait que commencer
Entre Vahid Halilhodzic et Jérôme Leroy, le point de non-retour semble atteint. Le premier ne veut plus du second qui se raccroche à son contrat... Une piteuse affaire de plus pour un PSG qui pédale décidément dans le vide.
CAMP DES LOGES, 10 heures. Jérôme Leroy débarque avec ses partenaires au terrain d'entraînement. A-t-il alors une attitude provocatrice ? Sans lui dire un mot, Vahid Halilhodzic le regarde et pointe son majeur vers la sortie. Devant une assistance interloquée, le joueur repart aux vestiaires. Même lieu, 17 heures : c'est la deuxième manche. Avec caractère, Jérôme Leroy s'impose de lui-même à l'entraînement. Vahid Halilhodzic est obligé de l'accueillir pour éviter l'incident et les problèmes juridiques. Mais le bras de fer entre l'homme fort du PSG et le joueur emblématique du club ne peut en rester là.
En début de saison, Leroy avait en main une offre de Marseille, qui était disposé à mettre 1,5 million d'euros sur la table. Francis Graille s'est même rendu dans le Sud, sur le lieu de vacances de son milieu de terrain. Le président compte alors sur lui pour rebâtir le PSG. Halilhodzic aussi. Il en fait un de ses « sept shérifs du vestiaire. » Son contrat est prolongé de deux ans jusqu'en 2006. Titulaire contre Bastia (0-0), il devient remplaçant à Lille (0-1). Avant le match contre Metz (1-0), Halilhodzic le prévient : « Si tu ne joues pas bien, tu resteras en CFA. » Buteur décisif, Leroy croit le challenge relevé mais douche froide. Devant ses partenaires, Vahid lui lance : « Ton but, c'est de la chance. » Contre Monaco (2-4) et Montpellier (2-3), Leroy n'est pas à la hauteur des espérances du coach. Dimanche dernier, la sanction tombe à la surprise de Leroy. Francis Graille annonce à son agent que le PSG n'en veut plus ! Officiellement, le courant ne passe plus avec Vahid. Officieusement, il est accusé d'être un sous-marin de Luis Fernandez. Comme Potillon (prêté à la Real Sociedad) et Laurent Leroy (laissé libre).
Halilhodzic : « Il a nui à l'esprit de groupe. Le prochain, ce sera pareil » Jérôme Leroy, qui a tenu tête à Bernard Tapie à l'Olympique Marseille, n'entend pas baisser les yeux. Aux côtés du capitaine Déhu, il a défendu les intérêts des jeunes du groupe exclus du vestiaire et de plusieurs problèmes d'intendance. Il a l'impression qu'il paie pour son engagement. Le manager parisien justifie sa décision devant son effectif en expliquant que Leroy « a nui à l'esprit de groupe. Le prochain, ce sera pareil ». Après l'entraînement, hier matin, Leroy et Halilhodzic ont discuté. Pour rien. Le joueur lui a expliqué qu'il viendrait l'après-midi, menaçant même de se faire accompagner de son avocat et d'un huissier pour constater qu'on l'empêchait d'exercer son métier. Dans la foulée, Halilhodzic s'est entretenu avec Francis Graille. Les deux hommes ne veulent d'aucune façon verser jusqu'à 3 millions d'euros (l'équivalent de ses trois ans de salaires) au joueur en échange de sa liberté. Pour la seconde séance de la journée, Jérôme Leroy était donc là. Et cette fois, Halilhodzic a été contraint de l'accepter. Mais même s'il a repris l'entraînement, Jérôme Leroy n'entre toujours plus dans ses plans. Il est difficile d'imaginer que la situation s'arrange. Les dirigeants parisiens ont proposé à leur joueur de le laisser libre sans lui verser les indemnités de ses dernières années de contrat. Il a évidemment refusé. Guingamp demeure une possible terre d'accueil...