par FabMars » 04 Juin 2006, 08:11
Tous les ans à la même époque, je me surprends à rêver. Oui, depuis plusieurs années, vers la fin du moi de Mai, mon imagination débordante se remet à fonctionner. Je rêve de compositions d’équipes fabuleuses avec un attaquant nommé Drogba, d’un défenseur central autoritaire et doué venant épauler un Civelli prometteur, de conserver nos meilleurs éléments comme Taïwo ou Nasri et les voir progresser. Les saisons se suivent et se ressemblent… Aucun titre gagné, des passages à vides récurrents, des défaites humiliantes, des échecs cuisants, des polémiques salissantes... Bien sûr, nous avons le droit à de pâles lueurs d’espoirs tous les ans qui entretiennent tant bien que mal la flamme de la passion Marseillaise. Toutes les finales perdues, toutes les victoires, tous les possibilités de podium, tous les « génies » endossant la tunique ciel et blanche et qui arborent, « fièrement » pour l’occasion, l’écusson « droit au but » ont le mérite de faire vivoter la ferveur Marseillaise.
Je prends comme exemple la saison qui vient juste de s’achever. A la trêve, tout était encore possible. L’équipe sans déchaîner les passions ni les foules se maintenait à distance respectable du wagon de tête. Le début de saison catastrophique était compensé par un automne prolifique et un mois de Décembre qui ne l’était pas moins. Par ailleurs, les renforts offensifs nous permettaient d’espérer mieux que le ventre mou du tableau. D’ailleurs, la suite le prouva. La fin de saison était même fantastique : lutte pour le podium, finale de coupe de France mais surtout un jeu plaisant offert aux supporters…
Hélas, aucun de nos objectifs ne fut atteint. Nous avons échoué au stade de France face à l’ennemi Parisien et perdu tous nos espoirs de ligue des champions en perdant des points face à l’antépénultième Strasbourg et notre bête noire Bordeaux. Cependant, l’espoir restait de mise. Bien que déçus, les supporters continuaient à rêver à des jours meilleurs. S’il y a bien un mérite que l’on peut accorder au supporter Marseillais, c’est sa capacité sans faille de continuer à croire à un avenir radieux, même si rien ne laisse présager une quelconque réussite. A coup de grosses promesses nos dirigeants assuraient conserver les joueurs cadres ainsi que l’entraîneur et par la même occasion l’engouement entourant l’OM. Comment pouvait il en être autrement avec la présence dans l’effectif d’un sorcier tel que Ribéry, d’un coach devenu enfin audacieux, d’une défense redevenue rassurante, de milieux défensifs solides, d’attaquants devenus réalistes et surtout la promesse de « quatre joueurs majeurs » sensés renforcer un groupe déjà bien performant ?
Mais voilà… La malédiction qui frappe l’OM ne semble pas vouloir lui laisser de répit. Nous sommes toujours délaissés par la protection de notre chère Dame de la Garde. Pourquoi nous ignore-t-elle depuis 13 ans ? Nous avons donc du encaisser le départ de Jean Fernandez, le coach qui devait mener à terme le projet de reconstruction du club. Sans sa colonne vertébrale, l’équipe semble perdre tout ce qui faisait sa force. Des joueurs tels que Maoulida pourront ils conserver le même rendement ? Diouf en Anigo se sont donc mis en quête d’un nouvel entraîneur. Ils ont essuyé le refus de l’expérimenté Didier Deschamps mais surtout celui du très charismatique René Girard. Comment se fait il que le club le plus populaire, celui qui attire le plus de supporters tous les ans et qui génère des profits colossaux soit incapable d’enrôler un entraîneur digne de ce nom ? Réjouissons nous, Le Roy, Metsu, Ranieri, Anigo, Emon j’en passe et des meilleurs sont susceptibles de composer les prochaines feuilles de match et de diriger la future équipe.
La future équipe, parlons en. Après le départ de notre gardien et capitaine pour Toulouse, un club ô combien plus huppé que le nôtre, on parle de celui qui a porté à bout de bras la formation phocéenne. Franck Ribéry, l’idole de tout un peuple qui avait commencé à estomper la douleur de la séparation avec Didier Drogba a fait part de son désir d’aller voir ailleurs… Alors effectivement, même l’indécrottable optimiste Leibniz, s’il avait été un fervent supporter de l’OM n’aurait espérer des lendemains qui chantent… Pour couronner le tout, les renforts promis n’étaient pas ceux que l’on espérait. Drogba ne viendra pas, même s’il ne cesse de clamer son amour pour le club, il ne refoulera sans doute plus jamais la pelouse du stade Vélodrome. Cissé, cirant le banc à Liverpool fait du pied à Aulas. Clerc rempile à Lyon même s’il a signé chez nous. Wiltord refuse la possibilité de jouer à l’OM. Notre capacité d’attraction est donc énorme. Par contre, l’illustre inconnu Marcinho a trouvé un accord avec l’OM bien que son club refuse de nous le céder. On se rabat sur des seconds couteaux évoluant dans le très disputé championnat de L2 comme Zubar et on récupère Bamogo et Luyindula. Comme le disent si bien Kool Shen, Dadoo et Rohff : L’avenir est à nous…
Bien sûr, je brosse un portrait sombre, noir que dis-je, ténébreux… Avec de la chance, aucune de mes prédictions ne se réalisera et ce sera tant mieux. Avec de la chance, Ribéry restera, Cissé viendra et Le Guen sera l’entraîneur. Avec de la chance, Drogba revêtira le maillot de l’OM et nous glanerons enfin un titre tant convoité. Avec de la chance, Robert Louis Dreyfus réinjectera de l’argent dans le club pour bâtir une grosse équipe. Avec de la chance, The Thing sera exclu…
Je traverse une période de désespoir. L’OM, le club de mon cœur et de ma ville retombe dans ses travers. Il faut avouer que nous vivions un gros bordel… Je vous pose demande donc si vous ressentez le même mal être que moi, le spleen du supporter ?
上を向いて歩こう、涙が零れないように。