OLYMPIQUE DE MARSEILLE
L'OM rongé par les affaires
José D'ARIGO et Bruno ANGELICA
"Entre moi et l'OM , le ressort est cassé." Robert Louis-Dreyfus (RLD), 60 ans, en a assez. Le procès des comptes de l'OM, en mars dernier, et l'éventualité d'une peine infamante, ont convaincu le patron de l'OM de se préparer de passer la main.
C'est le départ de l'entraîneur Jean Fernandez (en médaillon), prétendument pour des « divergences de caractères », qui a fait déborder le vase. photo Patrick RouxEntre moi et l'OM , le ressort est cassé. » Robert Louis-Dreyfus (RLD), 60 ans, en a assez.
Le procès des comptes de l'OM, en mars dernier, et l'éventualité d'une peine infamante, ont convaincu le patron de l'OM de se préparer de passer la main. Le club sera encore en déficit de douze à quinze millions d'euros au terme du présent exercice et RLD a dû mettre de nouveau la main à la poche pour renflouer les caisses du club et assurer les fins de mois.
À deux reprises, depuis janvier, il a sorti trois millions d'euros, soit six millions en tout. RLD sait que sa grande ambition de faire de l'OM "le Bayern du sud" a échoué. En outre, d'autres enquêtes judiciaires sont en cours dans l'environnement olympien : les policiers belges se penchent sur les transferts "bizarres" de Van Buyten, Yobo et Runje du Standard de Liège à Marseille.
Des irrégularités s'élevant à 25 millions d'euros auraient été constatées lors de ces transactions qui auraient permis au Standard de se refaire une santé financière. Or, en 2001, Robert Louis-Dreyfus n'était autre que l'actionnaire majoritaire à la fois de l'OM et du Standard... Et l'on retrouve dans ces transferts les mêmes personnages que dans le procès Courbis : Gilbert Sau, 52 ans, Licio D'Onofrio, 52 ans, et Denys Angeloglou, 62 ans, avocat parisien proche de RLD chargé de "l'habillage" juridique des fameux contrats.
Les enquêteurs de la brigade criminelle de Marseille se penchent aussi sur des faits de racket, violences, menaces, extorsions de fonds et vols de véhicules dans l'entourage du club marseillais. Depuis plusieurs années, certains joueurs de l'OM comme N'Diaye, Beye, Dehu, Niang, Koké, sont victimes, curieusement, de "car-jacking" ou de cambriolages assez mystérieux. D'autres qui voulaient témoigner lors du procès de mars en ont été dissuadés. Les policiers tentent de faire le lien entre tous ces faits non élucidés. Mais ils savent, par expérience, que, dans ce milieu, la peur des représailles incite au mutisme.
Le parquet de Marseille a, de nouveau, saisi le juge Franck Landou, celui qui était en charge du dossier des comptes de l'OM, pour instruire ces affaires où le non-dit est roi. C'est le départ de l'entraîneur Jean Fernandez, prétendument pour des « divergences de caractères », qui a fait déborder le vase.
Car le gentil Jean Fernandez aurait, en réalité, subi à son domicile le 13 mars dernier, jour du début du procès de l'OM, des "pressions" qui n'avaient rien d'amicales : alors qu'il se trouvait en famille, l'entraîneur de l'OM a vu débarquer des hommes de main d'un individu fiché au grand banditisme pour son implication dans le monde des machines à sous. Individu ayant pu approcher des dirigeants de l'OM à l'occasion de cures d'oxygénation à Merano... Et ses lieutenants, en menaçant Fernandez, aurait tenté de le convaincre d'intégrer son fils au sein du groupe professionnel et de le faire jouer. Nous avons tenté de joindre les dirigeants marseillais pour connaître leur avis quant aux affaires qui secouent leur club. Mais en vain.
D'autres transferts douteux sont en cours d'examen et l'affaire Tuzzio révélera en correctionnelle de nouveaux abus de biens sociaux, faux et usages de faux au sein du club. Un club qui n'avait pas franchement besoin de ces nouveaux remous.
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