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On la surnomme "Big Mama". Elle, c'est l'énorme grue chargée d'installer un toit sur le stade Vélodrome. À Ganay, "Big Mama", bras métallique venu de Belgique, ne va pas tarder à déposer la dernière pièce manquante, la plus importante, soit un module de 200 tonnes.
D'ici à lundi, le toit de la tribune Ganay sera donc définitivement installé. Une fois l'opération achevée, des milliers de boulons vont être serrés jusqu'à mi-février. Et on pourra alors envisager d'apporter, d'Allemagne cette fois (société... Taiyo) la toile translucide qui va recouvrir le toit, un maquis de tubes fabriqués en... Espagne par Horta Colsada. Une toile qui, au passage, est composée de PTFE, un matériau qui protège des coups de becs des gabians, contrairement à l'ETFE utilisé pour l'Allianz Arena, le stade du Bayern Munich.
Un grand pas est donc effectué, ces jours-ci, dans la couverture du Vélodrome, le plus international des stades français, avec des prestataires de trois pays qui travaillent sous la direction de la société Arema. Mais il reste près d'un an et demi de travaux avant que l'OM ne dispose d'une enceinte de 67 000 places, entièrement couverte, proposant dans le détail : 13 000 sièges dans chaque virage, 19 000 à Jean Bouin et 22 000 à Ganay.
Quelles sont les prochaines étapes ? Comme prévu, la charpente va venir recouvrir les deux virages. Le Nord sera équipé en premier, d'ici à fin 2013. La charpente du Sud sera complètement posée un peu plus tard, début 2014.
Jean Bouin démolie en mars
Mais les travaux les plus spectaculaires vont se produire fin mars, moment où la tribune Jean Bouin sera totalement démolie. De quelle manière ? On aurait pu imaginer une implosion, du style de celles qui font disparaître les vieux bâtiments HLM. Mais l'opération est trop dangereuse, le quartier étant évidemment très fréquenté.
Alors, on procédera par étapes et on mettra le temps qu'il faudra, soit deux mois. "Mais ce sera plus simple, confie Bruno Botella, directeur d'Arema, on sera dans un endroit fermé contrairement à Ganay où on accueillait le public pendant les travaux."
Jean Bouin condamné à disparaître provisoirement, Arema va devoir effectuer la "grande bascule" , entre la mi-mars et la première semaine d'avril. Autrement dit, entre OM-Ajaccio et OM-Bordeaux, tous les supporters de Jean Bouin seront transférés à Ganay où ils retrouveront, pour quelques matches seulement, 6 000 supporters "déplacés" eux aussi, du virage nord. Voilà pour le calendrier.
Un nouveau nom pour le stade
Reste une question : quel sera le futur nom du stade ? Ou plutôt, quelle société partagera le fronton avec le nom de Vélodrome qui ne disparaîtra pas, selon les voeux du maire ? "Nous continuons à négocier, explique Bruno Botella. Nous sommes en contacts avec deux ou trois groupes en France, plus d'autres groupes aux USA et en Asie. Rien n'est encore fait mais on peut signer à tout moment."
C'est-à-dire demain comme en 2016 pour les trois coups de l'Euro. Mais manifestement, on n'attendra pas jusque-là. Le moment venu, le groupe choisi verra apparaître son nom et aura peut-être droit à d'autres prestations à l'intérieur du stade. Ce qui devrait lui coûter 6 M€ par an. Une manne indispensable pour Arema qui gérera le stade pendant 35 ans, dans le cadre du partenariat signé avec la Ville, et qui devra compter sur d'autres recettes (12 M€ par an à trouver) pour respecter le cahier des charges.
Au-delà de la location de salons intérieurs, Arema prévoit donc de nombreuses manifestations : des matches du RCT à ceux de l'équipe de France de football, en passant par des mégas concerts, deux ou trois chaque année. Plus qu'un stade, le Vélodrome, qui aura coûté 267 M€, doit devenir une véritable usine à spectacles.