Lors du conseil municipal de lundi 9 avril, les élus ont discrètement validé une délibération provisionnant 480 000 euros sur le budget 2018, dans le cadre d’un litige opposant « la Ville de Marseille à l’architecte de la version antérieure du Stade-Vélodrome ». Une procédure au long cours qui doit trouver un épilogue devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
Le toit de la discorde
Jean-Pierre Buffi, architecte renommé qui avait piloté la rénovation et l’agrandissement du Vélodrome pour la Coupe du monde 1998, poursuit la municipalité marseillaise pour « atteinte au droit de propriété intellectuelle ». Et réclame une indemnisation frôlant le demi-million d’euros, à la suite des travaux effectués sur l’équipement sportif qui, dit-il, « masquent presque totalement la création précédente ».
« Il faut remonter à la rénovation de 1998, explicite l’architecte. A l’époque, nous avons remporté le concours en répondant à un certain cahier des charges, dicté par un financement limité qui ne permettait pas la réalisation d’une couverture [43,5 millions d’euros]. » Le Stade-Vélodrome de 1998, porté de 42 000 à 60 000 places, s’évasait vers le ciel, « coque de bateau posée sur cales », selon la communication de l’époque. « Mais cette forme avait aussi été prévue pour pouvoir installer une couverture le cas échéant. Une structure en paliers que nous avions anticipée », poursuit Jean-Pierre Buffi.
Moins de treize ans plus tard, Marseille a opté pour une réfection plus profonde, notamment en raison de l’évolution importante des normes de sécurité et d’accueil imposées par l’Union européenne de football (UEFA). Jean-Pierre Buffi estime, lui, que la consultation s’est « faite dans son dos », sans qu’il puisse proposer sa solution de couverture. Le tribunal de grande instance de Marseille a repoussé sa demande une première fois le 24 mars 2016. « Nous avons provisionné par prudence, car l’appel devrait être étudié cette année », explique l’adjoint aux finances, Roland Blum.
Depuis qu’il a décidé de faire rénover le Vélodrome pour l’Euro 2016, le maire Les Républicains, Jean-Claude Gaudin, voit régulièrement la question du coût pour le contribuable marseillais revenir dans le débat. La chambre régionale des comptes a ainsi chiffré à 550 millions d’euros la véritable facture de la couverture et la remise aux normes du Stade-Vélodrome. Une somme colossale qui s’explique notamment par les conditions du partenariat public-privé (PPP) avec la société Arema, alors filiale du groupe Bouygues, choisi par M. Gaudin.
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