par Gustave Ganay » 02 Mai 2006, 12:56
En attendant de m’occuper de trouver sur quel site je pourrai faire des articles librement à ma façon, vu qu’on m’a retiré la possibilité de poster des éditoriaux en première page, j’en poste un ici au milieu du forum.
Pourquoi il ne faut pas être déçu… ?
Parce qu’on a pris encore une leçon de réalisme : le supermarché OM rate encore.
Ils n’étaient que 14 supporters pour attendre le retour des Olympiens après la finale perdue de Paris.
Et pourtant : 20.000 étaient descendus à Paris, 35.000 étaient au Vélodrome et presque tous étaient devant le poste (de télé ou de radio).
Il y a eu l’engouement énorme et puis un retrait immédiat.
Déception ? Oui : et en même temps, révélation ou plutôt, confirmation après illusion.
Au fond, ce n’est pas vraiment cet OM-là qu’on aime.
C’est l’idée de l’OM, son passé et son potentiel.
Mais le club actuel n’en est pas vraiment digne. La Corogne, Ribéry, les Minots à Paris, la victoire à Lyon, le 6-0 contre Nancy… et la finale perdue. Voilà ce qui restera de cette saison 2005-2006.
Le potentiel de l’OM tient avant tout et uniquement à la ferveur populaire qui entoure ce club.
Au centre de cela, historiquement et concrètement, il y a Marseille et les Marseillais.
Et autour de ce noyau de base, il y a tous ceux, de tous âges et toutes régions, qui aiment l’OM, voire Marseille, voire les Marseillais.
Et puis il y a le club d’aujourd’hui, triste entreprise qui n’aime ni Marseille, ni les Marseillais, mais seulement un compte de résultat, des courbes de ventes et du pognon à détourner par valises entières… Tout ça sous la houlette d’un gogo qui s’est entouré de quelques valets du cru, pour faire illusion. Sur le terrain, côté titres et côté spectacle, ça ne marche toujours pas. Tu m’étonnes. Même s’il y a un mieux cette année, même si on se fait une petite flambée pendant 15 jours, le résultat final reste identique.
Paradoxalement, on aurait peut être été embêtés si on avait eu la Coupe, même si ça faisait plaisir sur le moment… Mais au fond, ça aurait masqué pour quelques mois le fait évident que l’équipe est à peine moyenne, qu’elle est structurée comme ça parce que le club fonctionne comme un supermarché avant tout, où le foot devient annexe.
Bien sûr on peut considérer que cette équipe-là est une ossature pour la saison prochaine. Il y a une homogénéité qui n’existait pas avant. Mais une ossature de quel niveau ? Celle du budget que RLD veut bien laisser après s’être fait plumé à un point qui frise le ridicule. Il doit en entendre, son psy...
Et comme nos concurrents se défoncent systématiquement, comme la pression est grande, on joue finalement et concrètement dans la cour des Auxerre, Lens, Lille ou Bordeaux. Super, formidable.
Allez, il faut positiver. Prendre une baffe est aussi une merveilleuse expérience. Se faire traiter comme un client de SFR vous apprend l’humilité, ça vous éloigne du pêché d’orgueil... Enthousiasmons-nous pour le transfert de Signorino. Ma foi…
J’ai du mal. Ca me fait trop penser à la fable de La Fontaine : le Renard et les raisins. Comme les raisins sont trop hauts, le renard dit qu’ils sont trop verts. Ainsi, il est content… pour de faux. En fait, il les voulait, ces raisins. Il ne les a pas. Il laisse faire mais au lieu de s’exprimer librement, il dit le contraire. C’est un menteur. C’est un couillon.
Par notre ferveur, jamais démentie, nous méritons du spectacle et des titres. Mais finalement : nibe. Décidément, l’OM business, l’OM de RLD, ça ne marche pas.
Et si on avait gagné, ça faisait une petite consolation tandis que Lyon, Barcelone, Milan, Arsenal… et même Villaréal sont maintenant loin devant. Cette réalité, on se le prendra en pleine tronche, si on est européens l’an prochain. Finalement, il vaudrait mieux ne pas être européen…
La réalité est moins sympa que l’illusion et que la pub. Oublions la réalité, alors, positivons ? Fun, fun, fun ? Eh, ma foi… 2 à 1, la réalité.
Gustave-Ganay