OM-Toulouse
"C'était une victoire pénible et terrible pour les nerfs. L'expulsion à la 8ème minute a fait, paradoxalement, plus de mal à Marseille qu'à Toulouse. Les statistiques sont incroyables pour un match de L1, mais ça ne voulait pas rentrer… Cela fait un moment que l'on traîne ce problème. Il y a une vraie usure des joueurs, la Ligue des Champions a fait mal, on joue tous les trois jours sans oublier que beaucoup de nos joueurs sont internationaux. Sur les derniers mois, ils ont disputé trop de matchs.
Il y a aussi une usure mentale. Quand on perd autant de matchs, on se pose des questions, les joueurs en premier lieu… Bref c'était un match extrêmement pénible.
C'était une rencontre essentielle pour nous car après ces défaites au Vélodrome, on serait entré dans une crise profonde. Cela aurait pu changer beaucoup de choses. On ne peut ignorer les dégâts psychologiques que la défaite ou le match nul aurait produit.
Battre le dernier du championnat au Vélodrome n'est pas l'exploit du siècle mais cela permet de tout envisager.
Le bilan
"A la fin du mois d'août, Alain Perrin et moi-même étions sur nos gardes. On savait que le classement de l'époque ne correspondait pas exactement à notre valeur. Donc on ne peut pas dire que l'on s'est vu trop beau. Le bilan est moyen. Il est cependant en deçà des attentes des supporters et du potentiel de l'équipe. On ne parle pas du bilan d'une équipe de L1, on parle de celui de l'OM… Pour Marseille, la sixième place, c'est moyen.
On est sur la bonne voie, il faut avancer en gardant cet objectif de finir dans les trois premiers."
Alain Perrin
"Les victoires, comme les défaites, sont collectives. Il est inutile de jeter un homme à la mer pour sauver le navire. Quand ça va mal, il faut analyser et trouver les petits points qui font que ça ne tourne pas. On va tout faire pour que ça aille mieux : changer les rôles, être plus disponible sur le terrain ou l'être un peu moins… Avec la répétition des matchs et des mises au vert, on aperçoit un phénomène d'usure. Bref, la mayonnaise tarde à prendre mais on sait aussi que l'on n'est pas loin. L'histoire ne doit pas nous donner toutes les réponses mais je pense que les changements à l'intersaison sont catastrophiques.
L'OM n'a pas un problème d'homme mais un problème d'organisation. A ce niveau, il n'y aura aucune arrivée extérieure, Baup ou Mézy ne viendront pas à l'OM."
La presse
"Dans sa communication, Alain Perrin a une certaine forme de rigidité avec la presse qui l'a, en plus, attendu au tournant. Le métier d'entraîneur de football dans un club médiatique est pire que Premier Ministre. Il y a une pression énorme et permanente, tout est disséqué, analysé… Ce n'est pas facile à gérer.
La relation avec les journalistes ne se maîtrise pas. On l'a ou on ne l'a pas. Rolland Courbis l'avait, Alain Perrin ou Paul Le Guen, non. C'est le seul avantage d'avoir un entraîneur étranger…"
La défense
"Depuis le premier match de championnat Alain Perrin n'a pas pu aligné sa défense idéale. Du coup, elle flotte. Il y a quatre titulaires supposés en défense, ils n'ont jamais pu être aligné. Dos Santos est blessé, il va bientôt reprendre et les autres (Beye, Méïté, Ecker et Christanval) n'ont quasiment jamais joué ensemble. Une défense nécessite beaucoup de réglages, ce n'est pas seulement du talent. Il faut une continuité et on n'a pas réussi à l'obtenir à ce niveau.
L'état de forme des joueurs n'est pas lié à leur relation avec Alain Perrin ou avec l'environnement. Prenons l'exemple d'Abdou Méïté, il y a un mois, j'entendais dire qu'il n'avait plus sa place à l'OM, voire même en L1… Contre Toulouse et depuis deux ou trois matchs, c'est lui qui sauve la charnière centrale. Ce n'est qu'un problème de réglages."
Le classement
"Il est assez parlant. Hormis le PSG, les quatre autres équipes qui sont devant nous sont celles qui ont joué la carte de la stabilité. Lyon s'est renforcé de manière intelligente, Sochaux n'a rien touché, Monaco, aussi, à part l'arrivée de Morientes après la blessure de Nonda. Il n'y a pas de mystère et ces équipes seront dures à aller chercher.
Dans notre malheur, il y a deux équipes, Sochaux et Auxerre, qui après des débuts timides reviennent fort. Cela signifie qu'il y aura beaucoup plus de matchs où les équipes risquent de se neutraliser. Cela peut nous aider à recoller au classement.
L'an passé, à la même époque, on était champion d'automne mais on avait moins de points… Ce qui est dur à vivre, c'est l'enchaînement des défaites avec en cinq semaines, les trois premiers du championnat et deux très bons clubs européens qui sont venus nous battre à domicile."
La pression
"Qu'est-ce qui fait la force de Monaco ? C'est l'absence de pression. Pas de supporters, pas de presse, quand ça fonctionne, Monaco est champion car il avance sans pression.
Auxerre et Sochaux vont connaître les affres de la pression. Ces clubs risquent de connaître des difficultés d'ambiance… Quand il y a de la stabilité, tôt ou tard, cela finit par payer."
Les départs
"A part pour les joueurs, qui réglementairement ne peuvent pas partir, puisqu'ils sont arrivés en début de saison, la notion d'intransférable n'existe pas. Si Daniel Van Buyten a une proposition d'un club équivalent à Marseille, même s'il est mieux payé, il restera car il est très attaché au club, à la ville et au maillot. Par contre, s'il a une offre d'un des cinq plus grands clubs d'Europe, ce sera différent.
Quand je suis arrivé, il y avait 38 joueurs sous contrat, il y avait une nécessité de départ, on n'était donc pas très regardant sur les conditions de départ. Aujourd'hui, il y a 24 joueurs, donc on ne va pas dégraisser, si l'offre n'est pas sérieuse, on ne va pas vendre.
Personne n'est intransférable mais personne ne va partir parce qu'il faut baisser le nombre de joueurs dans le vestiaire. Il n'y a pas de liste de joueurs sur le départ comme j'ai pu le lire… On a vu, il n'y a pas si longtemps, que tout chambouler à chaque mercato ne donne rien. N'essayons pas d'être plus malin que les autres, essayons de faire mieux que ce les autres font."
Vedran Runje
"S'il le souhaite, il sera marseillais en 2004. Je l'ai toujours dit, même avec l'arrivée deFabien Barthez. C'est le même cas que Daniel Van Buyten, s'il veut partir ou s'il reçoit une offre intéressante, on discutera."
Fernandao
"Pas mal de clubs sont intéressés car il a un faible temps de jeu et que, contrairement à l'année dernière, il a moins sa place dans le système de jeu développé. Fernandao doit jouer, c'est un super joueur, c'est quelqu'un de bien… Donc on va regarder son dossier rapidement quand les offres arriveront."
Les arrivées
"Le coach ne veut pas jouer dans un système ou un seul joueur distribue le jeu, en revanche on a la volonté de plus distribuer le jeu. C'est donc à ce niveau que l'on va se renforcer si on a des possibilités. Il faut donc des départs pour avoir des arrivées."
Le mercato
"Historiquement, on le sait, il ne se passe rien la première semaine. Les choses vont bouger à partir du 10 janvier, ce qui pose le problème de cette période de transfert qui est mal placée. Il serait mieux qu'elle s'étale du 15 décembre au 5 janvier."
Chapuis
"Cyril est prêté par l'OM à Leeds où il ne joue pas. Plusieurs clubs français semblent intéressés, ses agents travaillent sur le dossier. Cyril veut jouer, j'espère que cela va aboutir."
Site off
Je retiens de cette interview, pas de BAUP et stabilite au mercato et une derniere, perrin ne veut pas jouer avec un mec qui fait le jeu donc pas de changement tactic.