Le ministre des Sports Jean-François Lamour doit annoncer aujourd'hui aux dirigeants du football français l'autorisation pour les clubs de faire leur entrée en Bourse. Opposée à cette mesure jusqu'à aujourd'hui, la France n'a plus vraiment le choix. Elle doit dorénavant se plier aux exigences de la Commission européenne, qui lui a demandé de modifier sa législation.
Cela fait plusieurs années que certains dirigeants de clubs, le président lyonnais Jean-Michel Aulas en tête, attendaient ça. Mardi matin, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative Jean-François Lamour a invité les représentants du football français pour les informer que l'interdiction faite aux clubs d'entrer en bourse va bientôt être levée. Le ministre a ainsi convié le président de la FFF Jean-Pierre Escalettes, son homologue de la Ligue Frédéric Thiriez et quelques présidents de clubs dont Gervais Martel (Lens), Jean-Michel Aulas (Lyon), Michel Seydoux (Lille) et Maurice Cohen (Nice).
Comme ses prédécesseurs, Jean-François Lamour a toujours été contre la cotation en Bourse des clubs. Une époque bientôt révolue puisque la France doit dorénavant se plier aux exigences de la Commission européenne, qui a demandé à la France de modifier sa législation. «Cette interdiction constitue une entrave injustifiée à la libre circulation des capitaux, en violation du Traité européen» a notamment notifié le Parlement européen. «La demande de la Commission a été adressée sous la forme d'un avis motivé, ce qui correspond à la deuxième étape de la procédure d'infraction prévue. Si la France ne donne pas de réponse satisfaisante dans les deux mois, la Commission peut décider de saisir la Cour de justice des communautés européennes». Le temps presse puisque le 14 février, il sera en effet trop tard.
Si la France entend bien se mettre en conformité, elle souhaite cependant "encadrer ce droit" en y injectant quelques restrictions. Principales raisons à cela, protéger les clubs fragiles financièrement mais aussi les petits porteurs, qui pourraient être victimes d'investissements hasardeux. Le ministère entend donc proposer l'entrée en Bourse uniquement aux clubs dont la société sportive possède son stade comme c'est le cas actuellement pour Auxerre et Lens. Reste ensuite à convaincre la Commission européenne de ces quelques ajustements.
Source Torchon.fr