par JRK » 13 Déc 2005, 12:38
Vendre le nom du stade, nouvelle source de revenus des clubs
Benfica, pour cinq millions d'euros par an, vient de mettre en vente le nom de son stade de football de la Luz.
De grands clubs comme Arsenal, Dortmund et le Bayern Munich ont déjà franchi le pas: le "naming", qui consiste pour un annonceur à donner son nom à un stade, gagne l'Europe après avoir submergé les Etats-Unis.
Depuis le 1er décembre, le Westfalenstadion du Borussia Dortmund s'appelle officiellement "Signal Iduna Park", du nom d'un groupe d'assurance. Le Bayern Munich évolue cette saison au "Allianz Arena", tandis que les Gunners d'Arsenal s'installeront, la saison prochaine, dans une toute nouvelle enceinte baptisée "Emirates Stadion."
Et la liste est loin d'être exhaustive. Les entreprises, dans chaque cas, ont signé un contrat long, 15 à 30 ans. Certaines participent aux frais de construction ou de rénovation, d'autres s'engagent à verser aux clubs jusqu'à cinq millions d'euros par an.
Le "naming" est né aux Etats-Unis en 1926, lorsque la marque de chewing-gum Wrigley a donné son nom au stade de base-ball de Chicago. L'Europe d'avant-guerre a suivi avec Bayer, à Leverkusen, ou Philips, à Eindhoven. Mais la pratique était marquée à l'époque par le paternalisme industriel, et les clubs appartenaient aux entreprises.
C'est à la fin des années 1980 qu'est apparue, toujours outre-Atlantique, la nouvelle vague d'un phénomène désormais purement publicitaire.
"Aux Etats-Unis, les télévisions se réservent l'exclusivité des droits de publicité lors des rencontres de sports professionnels, et les marques n'apparaissent quasiment pas dans les stades, explique Gilles Portelle, directeur général adjoint d'Havas Sport. Or, cette recherche de visibilité des marques a coïncidé avec l'apparition d'énormes besoins de financement d'enceintes sportives de nouvelle génération. D'où l'idée d'acheter le nom des stades."
Aujourd'hui, plus des trois quarts des franchises professionnelles américaines du base-ball et du football américain évoluent dans des stades portant le nom d'une marque.
Les clubs britanniques d'abord, puis allemands, ont adopté cette pratique depuis quelques années. Le club anglais de Bolton fut l'un des pionniers, lorsqu'il rebaptisa en 1997 son Burnden Park en "Reebok Stadium."
Cette source de financement a permis aux clubs britanniques de construire ou de rénover des stades en tenant compte d'impératifs modernes: la sécurité (lutte contre le hooliganisme), le confort, le besoin d'espaces VIP, de loges, de salles de presse, de boutiques... En Allemagne, où la facture de la construction/rénovation des stades pour la prochaine Coupe du monde atteint 1,4 milliard d'euros, le "naming" a été l'une des sources de financement retenues.
"Pour les marques, c'est une façon de renforcer un ancrage dans un terroir, un lien affectif avec le public, c'est aussi un lien avec l'équipe sur des années, beaucoup plus fort qu'un simple sponsoring sur le maillot", souligne Jean-François Bourg, du Centre de droit et d'économie du sport de Limoges.
Le reste de l'Europe, dont la France, échappe pourtant encore largement à ce phénomène. Les marques préfèrent souvent, pour l'heure, donner leur nom à des épreuves, comme en voile (Transat Jacques Vabre), tennis (Open Gaz de France), golf (trophée Lancôme) ou même en football (Ligue 1 Orange), au risque de transformer les pages de résultats sportifs en annexe du CAC 40.
AFP-Yahoo Sport
Je trouve ça bidon, ça me ferait chier que le Vel change de nom pour un annonceur.