par Max216 » 10 Déc 2005, 11:39
«Pas d’appréhension »
PEGUY LUYINDULA, l’attaquant auxerrois prêté par l’OM, rejouera au Stade Vélodrome samedi. Poussé vers la sortie par José Anigo, le directeur sportif marseillais, et auteur d’une saison 2004-2005 décevante malgré ses dix buts, Peguy Luyindula a été prêté par l’OM à Auxerre le 12 août dernier. En Bourgogne, l’attaquant international a retrouvé le plaisir du jeu et a déjà inscrit six buts, dont un doublé, le week-end dernier, face à Nantes (4-0). Il évoque ici son retour à Marseille, samedi, lors de la 18e journée de Ligue 1.
« CE DÉPLACEMENT à Marseille occupe-t-il souvent vos pensées ?
(Il réfléchit.) Disons que ce sera un moment particulier, que j’y pense un peu, oui, mais pas tout le temps non plus. C’est surtout un match que j’ai envie de jouer et d’abord pour mon club.
– Lors de votre retour à Lyon (1-1), il y a un an, vous étiez si proche de vos anciens coéquipiers que vous vous étiez trompé de camp avant le coup d’envoi…
– (Il rit.) Je me souviens, oui. Je me demande bien ce qui avait pu se passer dans ma tête.
On se dit que ce retour à Marseille sera différent ?
– Pourquoi ?
– Vous étiez resté plus longtemps à Lyon, vous aviez des liens forts avec certains joueurs.
– Par rapport à tout cela, l’émotion sera différente.
– Elle sera moins forte ?
– Peut-être, on verra. Mais c’est aussi une question de timing. Il y a quatre mois, je m’entraînais encore avec les joueurs de l’Om. Mon départ n’était pas du tout prévu. En fait, il est vraiment difficile d’expliquer ce que ce retour va représenter.
– À Gerland, vous aviez marqué. Avez-vous envie de prouver des choses ?
– Je n’ai rien à prouver. L’opinion qu’on a de moi, elle est déjà faite.
– C’est-à-dire ?
– À partir du moment où j’ai été prêté, c’est que l’on ne comptait pas forcément me faire jouer. Ce n’est pas un match, même si je suis bon, qui va tout changer.
« Ce n’est pas la peine de créer une guerre avec José (Anigo)»
– On imagine l’accueil du Vélodrome moins chaleureux qu’à Gerland.
– C’est possible, je ne sais pas. Je verrai bien.
– Vous posez-vous la question ?
– Je me la suis posée. Mais je n’ai pas trouvé de réponse, et cela ne m’occupe pas non plus l’esprit à chaque minute. Honnêtement, je n’ai pas d’appréhension particulière. Je vais retrouver un stade que j’aime bien, un public que j’aime bien.
– Quelle image pensez-vous avoir laissée ?
– Je ne sais pas vraiment. C’est ça qui est étrange. Je n’ai pas répondu aux attentes placées en moi, ni répondu à mes propres exigences. Mais j’ai aussi fini meilleur buteur du club au cours d’une saison difficile. Alors, les gens peuvent peut-être m’en vouloir, mais pas au point de me montrer de l’animosité… Je n’ai tué personne.
– Quand certains disent que vous n’avez pas les épaules pour jouer à l’OM…
– Cela peut être une réponse, pourquoi pas après tout ? Certains diront, aussi, qu’il est plus dur de jouer à l’OM qu’à Lyon. Moi, je n’en suis pas convaincu. Il aurait peut-être fallu me les alléger, les épaules.
– Vous appartenez toujours à l’OM. Comment envisagez vous votre avenir ?
– Ce n’est pas une question que je me pose. Pas encore.
– Et si l’on vous dit que José Anigo n’a aucune envie de vous revoir à l’OM et que vous-même n’avez aucune envie de rejouer pour l’OM…
– Je ne l’ai pas entendu dire ça, et je ne l’ai jamais dit non plus.
– Pensez-vous à ces retrouvailles avec le directeur sportif de l’OM ?
– On a déjà parlé de ce qui a pu se passer entre José et moi. Mais il n’y a pas de guerre, il n’y en a jamais eue. Ce n’est pas la peine d’en créer une.
– Vous n’êtes animé par aucun mauvais sentiment. Franchement ?
– Le problème, c’est que je suis un bon garçon, bien élevé. Ceux qui pensent le contraire ne me connaissent pas bien.
– Même si l’OM vit à nouveau une saison laborieuse, elle est plus calme que la précédente. Cela donne-t-il envie ?
– C’est même beaucoup plus calme. J’aurais bien aimé qu’elle le soit autant l’année dernière. Mais bon, c’est la vie, hein ? »
SÉBASTIEN TARRAGO Source= L’équipe papier du 07-12-05 (à travers le site aja-net.com) Retraité.
"Tout champion de la démocratie qui défend des principes sans pouvoir, n'a aucune chance de faire une différence dans la vie des opprimés"@ C.Rice - 30/09/2005.