par coton » 01 Déc 2005, 10:36
FOOTBALL
LIGUE 1 – MARSEILLE
Le patron, c’est Louis
Parachuté au club il y a juste un an, Louis Acariès a repris l’OM en main et l’a réorganisé au bénéfice de Robert Louis-Dreyfus.
Il y a douze mois, Christophe Bouchet (président) et José Anigo (entraîneur) quittaient leur poste sur fond de crise. Un an plus tard, le calme règne à l’OM. Jean Fernandez semble solidement installé sur son banc et aucune perturbation ne paraît menacer les dirigeants. Un climat qui doit beaucoup à Louis Acariès, envoyé en mission à l’OM par l’actionnaire principal, Robert Louis-Dreyfus.
NOVEMBRE EST traditionnellement très agité à Marseille. Dimanche, à Nancy, l’OM devrait pourtant présenter le même visage qu’au début du mois dernier. Jean Fernandez sera sur le banc et Pape Diouf en tribune. L’entraîneur et le président de l’OM ont donc survécu à un mois de novembre qui a été celui des révolutions internes à cinq reprises depuis 1999. Cette année-là, Rolland Courbis n’avait pas passé l’automne sur le banc de l’OM. En 2000, Abel Braga n’avait pas fait mieux et Yves Marchand avait même dû démissionner de son poste de président délégué. Un an plus tard, en 2001, l’OM avait déjà consommé six entraîneurs à la fin novembre : Ivic, Anigo, Skoblar, Lévy, Emon et Z. Vujovic. En 2003, les cinq défaites de l’OM (*) avaient d’ores et déjà scellé la perte d’Alain Perrin, qui allait continuer cahin-caha jusqu’au mois de janvier suivant et son limogeage sur fond de scandale. Enfin, l’an passé, l’OM s’offrit de nouveau un doublé avec les départs de José Anigo (entraîneur) et Christophe Bouchet (président).
À Marseille, aujourd’hui, le baromètre reste au beau, malgré la neuvième place au classement de la L 1 et les 16 points de retard sur Lyon. D’ordinaire, un tel parcours déclenche immanquablement l’orage. Pas cette année, même s’il faut avouer qu’il a failli éclater en août (l’OM était 19e), lorsque la victoire contre La Corogne (5-1), en Coupe Intertoto, a sauvé la tête de Jean Fernandez, alors que la relève était prête en la personne de Jean Tigana. Puis en octobre, de nouveau, lorsque la victoire à Nice (1-0) est arrivée à point nommé pour Fernandez, dont le poste était de nouveau menacé.
Le paratonnerre de l’OM s’appelle Louis Acariès. En un an à peine, il a conquis le club et réussi à imposer sa vision des choses. La paix règne à la Commanderie. Pourtant, celui qui concentre le plus de pouvoirs au sein de l’OM n’y détient paradoxalement aucun mandat. Le titre officiel du manager de Brahim Asloum au club peut prêter à sourire : officiellement, il n’est que censeur du conseil de surveillance de la SASP OM. Son autorité doit absolument tout à la confiance que lui accorde son ami personnel, Robert Louis-Dreyfus (RLD), qui l’avait appelé à la rescousse en novembre 2004, au moment du départ de Christophe Bouchet.
RLD ne veut plus
mettre la main
à la poche
Louis Acariès a instauré la paix en externe et en interne. En externe, en utilisant l’influence de José Anigo auprès des groupes de supporters. Aujourd’hui, les fans de l’OM assistent majoritairement sans broncher au parcours cahoteux d’un club au recrutement bricolé, faute de moyens. Dans l’anonymat de la L 1, leur seul coin de ciel bleu s’appelle Franck Ribéry, mais ils ont appris à s’en contenter.
En interne, Acariès a su atteindre un savant équilibre entre les différents secteurs du club en utilisant les services de Pierre Dantin. Proche de RLD et de José Anigo, le nouveau secrétaire général nommé en octobre a facilité le rapprochement entre Anigo et Diouf, réduit l’influence de Thierry de La Brosse, le directeur général, et établi un pont entre l’administratif et le sportif. Dans ce nouvel équilibre, Pape Diouf est un président qui représente le club dans les instances et reste très actif dans les opérations de recrutement en harmonie avec José Anigo. Thierry de La Brosse gère la partie financière et le marketing, Pierre Dantin prend en charge la communication et l’administratif.
L’activité de Louis Acariès s’est donc révélée efficace et permet à l’actionnaire principal de l’OM de suivre de loin les affaires du club. RLD, qui n’a pas remis de fonds propres à l’OM depuis novembre 2003, vient de faire savoir au club qu’il n’était pas question qu’il recommence. Mais il tient son rôle d’actionnaire lorsque le besoin s’en fait sentir, comme en mai dernier, lorsqu’il lui a fallu garantir auprès de la DNCG le déficit de 11,7 M€ dans les comptes du club.
Pourtant, l’équilibre savamment conquis par Louis Acariès reste précaire. Marseille est neuvième à cinq points de la deuxième place, à 12 points du premier relégable (Ajaccio), et peine à trouver la régularité dans ses résultats. Le mercato va d’abord être consacré à la vente de joueurs afin de faire baisser la masse salariale. Ensuite, éventuellement, des arrivées seront envisagées sous forme de prêts en gardant un œil sur la CAN, qui devrait mobiliser Beye, Niang (Sénégal), Meïté (Côte d’Ivoire), Taiwo et sans doute Oruma (Nigeria).
Autant d’incertitudes sur le plan sportif qui peuvent fragiliser la position des dirigeants. Un rapport financier interne (voir page 2) rappelle que les soubresauts ne sont jamais loin…
(*) Défaites contre Bordeaux (0-1), Lyon (1-4), le Paris-SG (0-1) en L 1, le FC Porto (0-1) et le Real Madrid (1-2) en Ligue des champions
Acaries L’homme de Louis-Dreyfus
EN NOVEMBRE 2004, il avait débarqué à Marseille pour effectuer un audit et son arrivée avait alimenté la chronique des moqueries. Un an plus tard, il fait autorité au sein d’un club dont il est devenu le véritable patron. Après avoir contribué à l’instabilité de l’OM au cours de ses premiers mois de présence, en permettant à José Anigo de travailler à l’abri du regard de Pape Diouf, il a appris à apprécier ce dernier et a compris combien sont utiles les relations de l’ancien agent dans le milieu du football et l’image positive qu’il dégage. Il a alors décidé d’imposer son fameux « consensus » et de faire travailler Anigo et Diouf ensemble.
Aujourd’hui, ce qui semblait impossible aux yeux de beaucoup s’est réalisé. C’est la grande réussite de Louis Acariès. Ami de Robert Louis-Dreyfus, l’ancien boxeur serait aujourd’hui le président de l’OM s’il le souhaitait. Il ne le veut pas. Cette fonction lui prendrait trop de temps (il est toujours l’entraîneur du boxeur Brahim Asloum) et pourrait le confronter à quelques dossiers qu’il ne maîtrise pas. Il laisse donc travailler Diouf et Anigo, tout en affirmant son pouvoir. Aucune décision majeure ne peut être prise sans son accord, il passe énormément de temps au téléphone pour se tenir au courant de tout, et par tous les canaux possibles.
Si, au premier abord, il donne l’image d’un homme décalé et à l’écart de certaines réalités, tous ceux qui le côtoient ont révisé leur jugement et voient en lui un personnage insolite, mais intelligent et doué pour les relations humaines qui nourrissent sa réflexion comme son influence : « J’ai vu les flics, les voyous, expliquait-il dans L’Équipe du 20 octobre, et, quand on a été vingtièmes et derniers, personne n’a bougé. » Son succès actuel est aussi celui de Robert Louis-Dreyfus. Le principal actionnaire du club semble enfin avoir trouvé un relais à qui il peut accorder une totale confiance.
Diouf La bonne image du club
ARRIVÉ À L’OM le 5 mai 2004 comme manager général de la gestion sportive, Pape Diouf a été nommé (suite au départ de Christophe Bouchet) président du directoire le 6 janvier 2005. Menacé de perdre son poste à l’initiative de Louis Acariès, qui lui reprochait son indépendance et un manque d’autorité, au printemps dernier, il a finalement été nommé président le 2 juin 2005. À la différence de Bouchet, qui était président gestionnaire, Pape Diouf se consacre à la représentation du club dans les instances nationales et au G 14. Il continue par ailleurs à être actif en matière de transferts.
L’OM lui doit deux réussites dans ce domaine : les arrivées de Taye Taiwo pour 200 000 € et celle de Franck Ribéry, qu’il a décidée malgré des réticences internes et qui n’a rien coûté au club. Mais le président de l’OM doit jongler avec des enveloppes de recrutement maigrelettes, comme celle de l’été dernier, qui ne dépassait pas 1,5 M€.
Président sans moyens financiers, Pape Diouf présente surtout l’avantage d’associer son image d’homme respectable à celle du club. Un argument pour le maintenir à son poste, au moins jusqu’au procès des comptes de l’OM, prévu en mars. Mais, de fait, c’est Louis Acariès qui opère les choix stratégiques, tandis que Thierry de La Brosse et Pierre Dantin gèrent le club au quotidien.
Cet été, le président de l’OM a réussi son rapprochement avec José Anigo, alors que le directeur sportif escomptait son départ au printemps. Depuis, les deux hommes travaillent en bonne intelligence, assurant l’harmonie du secteur sportif autour de Jean Fernandez. En revanche, Pape Diouf ferraille toujours avec Thierry de La Brosse, le directeur général. La confiance entre eux est telle que chacun s’épuise à inspecter soigneusement son parapheur afin de déceler ce que l’autre essaie de lui faire signer… Le président de l’OM se félicite de l’arrivée de Pierre Dantin, le secrétaire général, parce qu’elle réduit l’influence de Thierry de La Brosse. Mais Dantin, déjà devenu une sorte de directeur général bis, va-t-il s’en contenter ?
De La Brosse le gestionnaire
HOMME D’AFFAIRES et membre du conseil de surveillance de la SASP OM, Thierry de La Brosse a été nommé directeur général du club et membre du directoire le 2 février. Il a rapidement été considéré par Pape Diouf comme une pièce rapportée, handicapé par sa méconnaissance du milieu du foot. Thierry de La Brosse estime qu’il est nécessaire de gérer l’entreprise avec rigueur, en particulier sur le plan financier. Diouf considère de La Brosse comme un frein. De La Brosse s’effraie des raccourcis pris par Diouf.
Leurs relations se sont encore plus refroidies au printemps, lorsque Pape Diouf a soupçonné une entente entre Thierry de La Brosse et José Anigo afin de l’évincer de son poste de président. Depuis, les deux hommes sont notoirement en froid. Et le directeur général a vu ses prérogatives réduites peu à peu à la gestion financière. Va-t-il s’accrocher à son poste ?
Dantin le dirigeant qui monte
VICE-DOYEN DE LA FACULTÉ des sciences du sport de Marseille, Pierre Dantin, membre du conseil de surveillance depuis le 2 février, a été nommé secrétaire général du club le 7 octobre. En novembre 2004, déjà, il avait été pressenti par Robert Louis-Dreyfus pour succéder à Christophe Bouchet au poste de président, avant que l’actionnaire principal ne se ravise.
Pierre Dantin est entré à l’OM afin d’améliorer les liens entre les secteurs administratif et sportif. À son arrivée, il a récupéré le pôle, stratégique, de la communication. En relation d’affaires avec RLD, proche d’Anigo, en bons termes avec Pape Diouf, Dantin avait déjà une grande influence avant d’entrer au club. Sa décision de s’investir à l’OM fait de lui l’homme qui monte. Il est déjà un directeur général bis, après avoir grignoté les prérogatives de Thierry de La Brosse. Sa position, stratégique, au carrefour de l’administratif et du sportif, lui dessine un destin présidentiel que ce Marseillais des quartiers Nord considérerait sans doute comme une consécration
Anigo le préféré des supporters
ENTRAÎNEUR jusqu’en novembre 2004, il a quitté ses fonctions avant que ses dirigeants ne le lui demandent. Pape Diouf avait alors envisagé de le licencier, mais a finalement décidé de le conserver au club, notamment pour son influence auprès des supporters. Le président marseillais l’a longtemps regretté en début d’année, lorsque les relations entre les deux hommes s’étaient sérieusement détériorées. Anigo commença alors à travailler sur la saison suivante en attendant le départ de Pape Diouf. Mais il ne s’est jamais produit.
Nommé directeur sportif, José Anigo s’est sensiblement rapproché de l’ancien agent. Si leurs visions sur la politique sportive à mener sont parfois très éloignées, le dialogue est instauré. Toujours aussi influent auprès des supporters, proche de Dantin et d’Acariès, Anigo s’est aussi mis volontairement à l’arrière-plan ; il ne recherche pas l’exposition médiatique et accorde une liberté appréciable à Jean Fernandez. Son travail au cours de l’intersaison a également été loué par Robert Louis-Dreyfus, qui a notamment insisté sur le dégraissage de l’effectif.
Mais cette politique a aussi eu un prix. Peguy Luyindula a été prêté à Auxerre, poussé vers la porte par José Anigo, et aujourd’hui, l’OM doit payer une part très importante du salaire de l’international français. La politique de recrutement du directeur sportif suscite également quelques interrogations, des joueurs étant arrivés sans avoir été supervisés ou sur la base de renseignements externes au club. Enfin, la prolongation de contrat de Frédéric Déhu (2007), cet été, alors que les prestations de l’ancien Parisien inquiétaient déjà le staff technique, a beaucoup surpris.
Fernandez le terrain et rien d’autre
EN CONCURRENCE avec Bruno Metsu, préférence affichée de Pape Diouf, il a succédé à Philippe Troussier, l’été dernier, après plusieurs semaines de discussions en coulisses avec José Anigo. Mais l’ancien entraîneur du FC Metz ne s’intéresse pas aux luttes d’influence et entretient des relations cordiales avec tous les personnages centraux du club. Si l’homme a ses convictions et les affiche, son domaine est le terrain. Cela lui suffit.
Aujourd’hui, il ne semble susciter aucun débat fondamental autour de sa personne et de sa présence au club. Cela n’a pas toujours été le cas. Quelques succès inattendus (voir ci-dessus) lui ont vraisemblablement évité une grosse désillusion. Certains contacts avaient alors déjà été noués par Robert Louis-Dreyfus et Louis Acariès avec Jean Tigana. Les reproches qui lui sont souvent adressés concernent le manque de continuité tactique et la facilité avec laquelle il condamne subitement et ouvertement les joueurs (Beye, Meïté, Déhu, André Luis), avant, éventuellement, de les ressortir du placard (Beye, Déhu).
RLD,
le Marseillais
L’actionnaire principal de l’OM
est peu présent à Marseille, mais le groupe
Louis-Dreyfus y est bien implanté.
PROPRIÉTAIRE DE L’OM depuis août 1996, Robert Louis-Dreyfus n’en a pratiquement jamais été le président exécutif, déléguant ses pouvoirs successivement à Jean-Michel Roussier et Yves Marchand (présidents délégués), puis à Christophe Bouchet et Pape Diouf (présidents). RLD est peu présent au Stade-Vélodrome et à Marseille, où Louis Acariès le représente.
Depuis novembre 2003, RLD n’a plus directement injecté d’argent dans le club, tout en jouant son rôle d’actionnaire afin de garantir sa pérennité. En juillet 2003, il a cautionné le recrutement opéré en vue de la Ligue des champions, et en mai 2005 l’actionnaire principal a donné sa garantie face au déficit de 11,7 M€ prévu à la clôture de l’exercice.
Au départ, l’acquisition de l’OM ressemblait à une très bonne affaire. Pour en devenir propriétaire en 1996, RLD n’a versé « que » 20 millions de francs (3 M€) payables en trois fois. Mais c’était avant que l’actionnaire principal du club n’injecte 170 M€ en neuf ans sans que l’OM ne remporte aucun titre. 170 M€, soit le tiers de sa fortune personnelle, estimée à 500 M€.
1996, c’était l’année des bonnes affaires pour le groupe Louis- Dreyfus (*), dont RLD devrait devenir le PDG en 2006. En novembre 1996, c’est également pour 20 millions de francs (3 M€) que Louis-Dreyfus Armateurs a participé avec la société Compagnie maritime d’affrètement (CMA) à la reprise de la Compagnie générale maritime (CGM), fleuron de la marine marchande française, qui avait affrété le Normandie et le France. La CMA-CGM, implantée à Marseille, est devenue le cinquième armateur mondial. Elle est associée à la Marfret, entreprise spécialisée dans le fret maritime et ancrée à Marseille, en relation avec la Grimaldi Louis-Dreyfus Lines (GLD Lines), compagnie maritime basée à Naples.
Ces deux implantations marseillaises n’étaient pas les premières du groupe Louis-Dreyfus. La LD Travocéan y est basée depuis 1977. En juillet dernier, cette société, spécialisée dans la pose de câbles sous-marins, a relié Alger et Singapour à Marseille par réseaux de fibres optiques pour le compte d’Alcatel. La fibre optique fait d’ailleurs figure de symbole du passage du groupe Louis-Dreyfus aux nouvelles technologies, initié par RLD. Le groupe s’est spécialisé dans les transmissions à haut débit lorsque ce dernier a créé Louis-Dreyfus Communications (LD Com), en avril 1998.
En 2002, LD Com a implanté à Marseille un des « net centers » (centres de connexion de réseaux de transmissions à haut débit) les plus modernes d’Europe. Il est utilisé, entre autres, par Neuf Télécom, le fleuron de LD Com, qui a choisi Marseille, en mars 2004, pour le lancement de son offre de télévision par ADSL. Neuf Télécom est aussi le sponsor maillot de l’OM pour 6,6 M€ par saison.
(*) Le groupe Louis-Dreyfus a été créé en 1851. Il est présent dans l’agro- alimentaire, l’armement maritime, le raffinage de pétrole, la recherche et la production de gaz naturel et les télécommunications. Il compte aujourd’hui 12 500 salariés. En 2004, son chiffre d’affaires était de 22 milliards d’euros
LEVSKI SOFIA - MARSEILLE
Juste pour voir
Déjà qualifié, l’OM veut accrocher la première place du groupe F, mais pense d’abord
à son déplacement à Nancy, dimanche.
AUJOURD’HUI, 19 H 30 (18 H 30, HEURE FRANÇAISE), AU STADE GEORGI-ASPARUHOV, À SOFIA LEVSKI SOFIA : Petkov (1) – Milanov (3), Topuzakov (11) (cap.), Wagner (25) – Borimirov (7), Eromoigbe (6) – Telkiyski (21), Bardon (27), Koprivarov (77) ou Yovov (10) – Domovchiyski (17) . Remplaçants : Mihaylov (g.) (88), Yovov (10) ou Koprivarov (77), Tomasic (4), Vergilov (5), Dyakov (8) ou Bukarev (13), Ivanov (18) ou S. Angelov (20), Jaiyeoba (23) ou E. Angelov (28). Entraîneur : S. Stoilov. MARSEILLE : Barthez (16) (cap.) – Ferreira (4), Beye (23), Cesar (26), Andre Luis (2), Nakata (27) – Delfim (6), Cana (19) – Koke (10), Gimenez (13) ou Mendoza (17), Nasri (22). Remplaçants : Carrasso (1) (g.), Meïté (12), Déhu (5), Taïwo (3), Niang (11) ou Oruma (8), Deruda (32) ou Ribéry (7), Mendoza (17) ou Gimenez (13). Entraîneur : J. Fernandez.
SOFIA –
de notre envoyé spécial
LE DÉSIR de ne pas « fausser » la Coupe de l’UEFA, celui de protéger le standing de l’OM en Europe et d’assurer une certaine continuité au sein d’une équipe qui manque tant de constance ont nourri la réflexion de Jean Fernandez au cours des derniers jours. Mais ces objections ne bouleverseront pas les intentions initiales de l’entraîneur phocéen : ce déplacement à Sofia constitue la quatrième marche d’une série de cinq rencontres en seulement quinze jours. Déjà qualifié, l’OM se rendra à Nancy, dimanche, lors de la 17e journée de Ligue 1.
En toute logique, Fernandez en a fait sa priorité. Ce soir, il devrait donc sérieusement modifier le visage de la formation qui a battu l’AS Monaco (2-1), dimanche dernier, au Stade-Vélodrome. Même si le technicien marseillais ne cesse d’affirmer qu’ « un succès serait très important au niveau de la dynamique et de la confiance », l’état physique de certains de ses joueurs le ramène à l’évidence : « On fera tout pour s’imposer, mais ce match, en effet, n’est pas capital. Certains ont besoin de se reposer. Je pense, notamment, à des garçons comme Oruma et Ribéry. Après, soit on change tout, soit on fait un mixe. On va voir. »
En début de semaine, certains joueurs se posaient la question de savoir quelle était la meilleure solution et s’interrogeaient sur l’utilité d’aligner une équipe bis. Mamadou Niang aurait aimé, par exemple, être titularisé. Ce ne sera vraisemblablement pas le cas. Comme Lamouchi (blessé), comme Déhu, Taïwo, Oruma ou Ribéry, il devrait céder sa place à des éléments moins utilisés, entourés par Barthez, Beye, Cesar, et peut-être Cana.
Un système
pour préparer Nancy
En allant s’imposer sur la pelouse du CSKA Moscou (2-1), vraie performance, avant de battre Heerenveen (1-0) laborieusement, la semaine passée, Marseille a assuré le nécessaire, et renvoyé la Coupe de l’UEFA aux limites de sa formule actuelle. Des poules de cinq, trois billets pour les 16es de finale, et la possibilité d’obtenir sa qualification après seulement deux matches. Exaltant… L’enjeu des deux dernières rencontres de l’OM, ce soir face au Levski Sofia, puis dans quinze jours, au Stade-Vélodrome, contre le Dinamo Bucarest, se résume à la conquête de la première place. Une position qui permettrait au club français d’affronter le troisième d’un autre groupe, en février prochain, et de recevoir au retour, quand une deuxième place lui proposerait un relégué de la Ligue des champions.
« L’année dernière, les statistiques ont prouvé que cela ne changeait pas forcément grand-chose au final, poursuit Fernandez. Mais quand même, il faudrait vraiment éviter de se retrouver face à un club de C 1 et l’avantage de jouer le retour au Vélodrome n’est pas négligeable. » Ce qui serait également le cas si l’OM terminait deuxième. L’entraîneur phocéen est persuadé qu’il « suffira de gagner une fois pour obtenir la première place ». Mais si un succès en Bulgarie constituerait une assurance en la matière, une défaite ce soir et une victoire dans deux semaines seraient synonymes d’incertitude (*). Peu importe. « Cette rencontre va aussi nous permettre de tester un système en prévision du match de Nancy », conclut d’ailleurs Fernandez. Ce soir, l’OM devrait de nouveau évoluer avec cinq défenseurs.
(*) Le Levski Sofia et l’Olympique de Marseille pourraient finir cette phase avec le même nombre de points. Les deux clubs seraient alors départagés par la différence de buts.
L’OM
et Monaco discutent d’Adebayor
MARSEILLE ÉTUDIE de nombreuses pistes en perspective du mercato d’hiver. Au-delà du cas Laurent Robert (voir notre édition d’hier), le club phocéen recherche activement un attaquant de pointe. Si les pistes Benjani (Auxerre) et Di Vaio (Valence) ont été abandonnées ces derniers jours, celle qui mène à Emmanuel Adebayor est de nouveau d’actualité. Un contact a été établi entre les dirigeants phocéens et ceux de l’AS Monaco. Ces derniers sont d’accord pour laisser partir le Togolais, qui souhaite également rebondir dans un nouvel environnement. Mais Monaco réfléchit à l’opportunité de renforcer un concurrent et souhaite obtenir un transfert sec, dont ils aimeraient obtenir environ 8 millions d’euros. Problème : l’OM ne possède pas les liquidités et aimerait, le cas échéant, obtenir un délai de paiement. – R. R. et J.-P. Riv