George Best, l'ancienne vedette de Manchester United, est mort vendredi à Londres, après un long combat contre l'alcool, a annoncé un communiqué de l'équipe médicale qui l'a soigné depuis près de deux mois. «M. Best est mort après un long et vaillant combat», a déclaré l'hôpital Cromwell de Londres dans un communiqué. «En ce moment, toutes les pensées du personnel de l'hôpital vont à la famille de M. Best», a poursuivi le communiqué.
L'ancien international nord-irlandais, 59 ans, est décédé d'une infection pulmonaire, après avoir été hospitalisé le 1er octobre à l'hôpital Cromwell pour une grippe, puis une infection rénale. Comparé aux plus grands, comme le Brésilien Pelé ou l'Argentin Diego Maradona, Best avait aussi été considéré comme le premier joueur «super-star» et sa célébrité dans les années 60 lui avait même gagné le surnom de «cinquième Beatles».
George Best a passé ses dernières heures veillé par son fils, Calum, 24 ans, et son père Dickie, 87 ans. Alcoolique depuis des années, il avait reçu une greffe du foie en 2002 mais son refus d'abandonner la boisson l'avait condamné et ses dernières années n'avaient été qu'une longue descente aux enfers.
Né le 22 mai 1946 à Belfast, en Irlande du Nord, «Geordie» ou encore «Bestie», comme le surnommaient les tabloïdes britanniques, avait offert à ses supporteurs des instants de football inoubliables, comme ce 21 octobre 1967 contre l'Ecosse, lorsque les spectateurs le désignent comme «le meilleur» («the best», en anglais).
«J'ai gaspillé le reste»
Sélectionné 37 fois en équipe nationale d'Irlande du Nord entre 1964 et 1977, George Best n'a jamais disputé un match de Coupe du monde, ne réussissant pas, malgré son talent, à sortir de l'anonymat la modeste sélection de son pays.
Pendant ses onze années passées à Manchester United, avec lequel il a remporté le Championnat d'Angleterre en 1965 et 1967, George Best a écrit quelques-unes des plus belles pages du football, au même titre que Bobby Charlton ou Dennis Law, ses compères dans la «dream team» dirigée par le mythique Matt Busby.
Cette formidable armada remporte la Coupe d'Europe des clubs champions, une première pour un club anglais, le 29 mai 1968, contre le Benfica de Lisbonne du grand Eusebio. C'est un «coup» de Best en prolongation qui envoie les «Diables rouges» vers le sacre européen (4-1).
1968 est d'ailleurs l'année Best. Outre ce trophée, il est élu «Ballon d'Or Européen». Avec ses longs cheveux bruns, il est élevé au rang de vedette, voire d'idole. Et on lui prête des liaisons avec plusieurs miss Monde. «J'ai dépensé beaucoup d'argent pour la «picole», les jolies filles et les voitures rapides. J'ai gaspillé le reste», avait-il un jour déclaré.
L'homme est sympathique, attirant, il aime aussi la vie nocturne. Mais son caractère rebelle et son faible pour l'alcool le perdent. Il quitte Manchester à 28 ans et entame une longue errance de club en club, d'Ecosse aux Etats-Unis en passant par l'Irlande.
Noël en prison
On ne parle plus alors de lui que dans la rubrique des faits divers. En 1994, il passe Noël en prison, après avoir été condamné pour conduite en état d'ivresse. En mars 2000, première sérieuse alerte de santé : le foie est touché. On craint pour sa vie. En février 2001, il est hospitalisé pour une pneumonie. Le 30 juillet 2002, il subit une greffe du foie.
En dépit des avertissements des médecins, il se remet pourtant à boire et en 2003, sa deuxième épouse Alex, de 26 ans sa cadette, le quitte. Un an plus tard, en 2004, le divorce est officiel.
George Best avait été hospitalisé début octobre en soins intensifs à l'hôpital Cromwell de Londres après une infection pulmonaire. Son état n'a cessé depuis se dégrader.
«George n'a jamais pu dépasser son problème de boisson mais il m'a dit «j'espère que mon état désespéré pourra servir d'avertissement aux autres»», avait encore commenté son agent, Phil Hughes, il y a quelques jours. Il est mort vendredi «après un long et très vaillant combat» a indiqué l'hôpital dans un court communiqué.
L'Equipe.
RIP