gob a écrit:argentina, pourquoi ?
parce qu'on ne pourra plus faire de salut nazi impunèment ?
parce qu'on ne pourra plus blesser des joueurs ou de sarbitres par des jets d'objets ?
parce qu'on ne pourra plus aggresser d'autres supporters ?
Trop la misère en effet ...
Cela dit, entre volonté et application concrête de cette loi, il me semble y avoir une legère différence...
J'ai des doutes sur la faisabilité de ce qu'il avance.
Lu ailleurs et en accord sur le fond....
Nicolas Sarkozy, s’est prononcé en faveur de l’interdiction administrative de stade (c’est-à-dire sans procès, donc éventuellement sans délit…) et de la dissolution des groupes de supporteurs de football appelant à la violence ou en faisant état dans leurs sites internets ou leurs publications. Bien qu’étant habitués aux humeurs dissolutoires des ministres de l’intérieur UMP, il convient de revenir sur ces propos et le phénomène contre lequel ils prétendent s’élever.
Une fois de plus, un gouvernement incapable de résoudre les véritables problèmes se taille des ennemis sur mesure. Voici donc désigné le nouvel ennemi absolu de la République : le hooligan, ou plus exactement d’ailleurs dans le cas de la France, l’ultra. En effet, malgré les approximations journalistiques dont nous avons été gratifiés depuis une semaine, dans le milieu du supporteurisme « dur » français, c’est bien le modèle italien (mouvement ultra), attachant une grande importance à l’animation dans les tribunes à travers les chants et les « chorégraphies » réalisées à l’aide de drapeaux, banderoles, voiles, qui prévaut. Contrairement au Nord de l’Europe, où le modèle anglais (phénomène hooligan), réputé plus violent, est d’avantage présent.
Cette vague répressive annoncée par Sarkozy s’inscrit dans une démarche européenne. Dans tous les championnats d’Europe, on essaie de faire taire les fans. L’augmentation des tarifs des abonnements, l’installation de sièges dans toutes les tribunes, la criminalisation de l’utilisation des fumigènes (qui ne font que produire une fumée colorée), contribuent peu à peu à vider les stades des supporteurs les plus fervents, et les plus populaires aussi… Peut-être sera-t-il bientôt interdit de crier ou de chanter sous peine d’amendes ? On souhaite désormais des supporteurs assis, en costume trois pièces, payant un abonnement se chiffrant à plusieurs centaines d’euros. Car désormais ce n’est plus pour le public des stades que l’on joue, mais pour les téléspectateurs. Ce n’est plus le public des stades qui contribue aux finances du club, mais ce sont les droits de retransmission. Et le téléspectateur a un grand avantage pour les patrons de clubs et la Ligue : il ne gueule jamais, ne fait pas de bruit. Voici donc enfin les ultras désignés pour ce qu’ils sont : un rempart au développement exponentiel du foot business ! Rappelons que le hooliganisme, tout comme le mouvement ultra, ont justement émergé face à ce sentiment de dépossession de leurs clubs historiques, de leur sport, par les couches populaires.
Bien entendu, la passion des ultras interroge et dérange notre société. Comment dans un monde gris, plat, uniformisé, un monde où la tiédeur est la règle absolue, comment tolérer la passion ? Les fans parcourent chaque année des milliers de kilomètres, mettent tout leur argent, tout leur amour derrière leur club. Comment accepter, dans une société où l’on ne sait plus mourir pour un idéal ou sa patrie, que certains se battent « seulement pour le foot » ? Mais c’est bien là que s situe l’incompréhension : il ne s’agit pas de football. Il est ici question de la fierté d’appartenir à un groupe, de la fierté de défendre son club, ses couleurs, sa ville, sa région, sa tribune. C’est d’honneur qu’il s’agit.
Oui M. Sarkozy, la violence existe dans l’univers ultra. Mais il s’agit d’une violence codifiée (à mains nues, on ne tape pas un adversaire au sol), limitée à des gens conscients de ce qu’ils font (on n’agresse pas le tout venant), et volontaires pour l’affrontement. Il s’agit pour la majorité des ultras de la perpétuation d’une tradition antique, d’avantage un tournoi, une joute virile, qu’une bagarre de rue.
Mais notre société émasculée ne peut décemment accepter que l’on mette en jeu son intégrité physique, fut-ce volontairement, pour quoi que ce soit.
Le Ministre de l’intérieur, qui n’est jamais à une sortie démagogique près, nous a courageusement annoncé que « les familles devaient pouvoir retourner dans les stades ». Elles en avaient donc été chassées ? Ceci dit, pour pouvoir y retourner, il faut espérer que papa et maman cumulent deux emplois (bienheureux déjà de passer à côté des délocalisations et du chômage) vu le tarif des places. Il faudra aussi que papa déploie des trésors d’ingéniosité pour ne pas se faire brûler ou braquer sa voiture dans son quartier où les flics de Sarko ne vont toujours pas. Mais il est vrai qu’ils sont déjà trop occupés à traquer tous ceux qui dans ce pays revendiquent, de quelque manière que ce soit, une certaine fierté de ce qu’ils sont.
Nous sommes des ultras, nous ne sommes pas des criminels. Ils ne nous feront pas taire, ils ne nous feront pas asseoir. Nous continuerons à défendre nos couleurs, avec nos cœurs, nos voix et pourquoi pas nos poings !
NON AU FOOT BUSINESS !