Louis Acariès : «En croisade pour Robert Louis-Dreyfus»
Propos recueillis par Blaise de Chabalier
Le Figaro
L'ancien boxeur, représentant de Robert Louis-Dreyfus à l'OM depuis novembre 2004, évoque le match de ce soir au Vélodrome et tire un premier bilan de son action.
LE FIGARO. – Comment abordez-vous la réception de Paris au Vélodrome ce soir ?
Louis ACARIÈS. – Si nous gagnons, bien sûr ce serait formidable. D'autant plus que cela mettrait un terme à neuf rencontres sans victoire de l'OM face à Paris. Mais attention, si nous ne nous imposons pas, eh bien ce sera pour une prochaine fois. Ce n'est pas pour cela que l'on doit tout casser ! Cette rencontre doit être une fête, celle du jeu.
Au-delà de cet OM-PSG, quel premier bilan tirez-vous depuis votre arrivée à l'OM il y a bientôt un an ?
D'abord, je tiens à rappeler que je suis venu à l'OM par amitié pour Robert Louis-Dreyfus. Je n'ai accepté aucune offre de sa part. C'est moi qui suis parti en croisade pour mon ami, et il a accepté que je le fasse. Quand je suis arrivé à Marseille, en novembre 2004, l'entraîneur José Anigo avait démissionné et le président Christophe Bouchet n'allait pas tarder à le faire. La crise était si forte que la seule chose que Robert pouvait faire était de venir redresser lui-même la situation. Or il n'avait pas le temps. Je suis donc devenu l'oeil de Robert, comme il l'a dit lui-même. J'agis bénévolement. Et, si je n'ai pas de bureau au siège du club, je peux rentrer à tout moment dans les locaux de la Commanderie pour surveiller si tout se passe bien. J'avais comme première mission de nommer un président, or, depuis juin, Pape Diouf est président et José Anigo est directeur sportif.
Comment avez-vous réussi à surmonter les tensions quand, dans un premier temps, Pape Diouf disait ne pas avoir à vous rendre de comptes ?
Au départ, nous ne nous connaissions pas. Mais désormais les choses sont très claires. L'époque où les présidents de l'OM se prenaient pour des petits Napoléons est révolue. Pape a beaucoup d'expérience dans le football, et je peux vous dire que, moi qui n'étais pas un expert du ballon, je bénéficie avec lui d'un excellent professeur.
N'est-ce pas surprenant d'avoir gardé Pape Diouf, l'ancien manager général de Christophe Bouchet, et fait revenir José Anigo ?
J'ai agi ainsi dans un souci de stabilité. Même si Pape et José ont connu l'échec avec Christophe Bouchet, j'ai décidé de leur donner une nouvelle chance. Pape a grandi à Marseille, et il a fait la preuve de ses compétences, notamment quand il était agent de joueurs. Quant à l'ancien entraîneur José Anigo, il revient à un poste où on ne l'attendait pas. Il est mon ami, et il est pratiquement né dans ce club. Je souligne que, malgré ce que certains craignaient, Pape et José réussissent à s'entendre. Ils m'ont donné leur parole d'homme qu'ils travailleraient ensemble. Depuis, il n'y a pas eu de débordement. J'ai eu le même souci de stabilité en début de saison, quand nous étions derniers du championnat, et sans aucune victoire après cinq journées. Au lieu de tout chambouler comme cela se faisait depuis des années à Marseille, l'entraîneur Jean Fernande est resté en place. Puis nos résultats se sont améliorés.
La stabilité semble très fragile, notamment à cause de la forte mésentente entre Pape Diouf et le directeur général, Thierry de La Brosse, homme d'affaires chargé du budget, ami de Robert Louis-Dreyfus, nommé en février dernier...
Ces conflits font désormais partie du passé. Mais il est vrai que les tensions ont été vives et qu'à plusieurs reprises Pape Diouf a voulu démissionner. Mais, à chaque fois, j'ai réussi à le convaincre de rester.
Pourquoi avoir nommé Pierre Dantin secrétaire général la semaine passée ? Pourquoi multiplier les dirigeants ?
Ecoutez, nous avons une équipe de onze joueurs avec un banc de remplaçants. Eh bien, pour l'équipe dirigeante, j'ai aussi besoin d'avoir des remplaçants. Si le président me claquait dans les doigts, alors je dois pouvoir le remplacer. Pierre Dantin est un universitaire de 41 ans qui va assurer un lien entre Pape Diouf et Thierry de la Brosse.
Que dites-vous à Robert Louis-Dreyfus pour lui remonter le moral, lui qui a injecté près de 200 millions d'euros à l'OM depuis 1996, sans rien gagner, si ce n'est un renvoi en correctionnelle à propos de transferts suspects entre 1997 et 1999 ?
Je dis à Robert qu'il a perdu quelques rounds, mais pas le combat. Quant à moi, j'aurai terminé ma croisade quand l'OM sera définitivement stabilisé. Alors je pourrai partir. Pour ce qui concerne l'affaire judiciaire, je dis simplement que Robert est au-dessus de tout soupçon...
A déguster sans modération!!
Bon elle est passée où la pétition...? (pas DMC)