par warziso » 06 Oct 2005, 10:03
«Grégory Coupet, Suisse - France (samedi) et France - Chypre (mercredi) seront-ils des matches particuliers pour vous avant le retour de suspension de Fabien Barthez ?
Il sont importants avant les discussions à venir. Qualifions l'équipe d'abord et discutons ensuite. Ma réponse à cette situation ne peut avoir lieu que sur le terrain.
Pensez-vous avoir montré que vous aviez le niveau pour conserver le poste ?
C'est moins choquant qu'à une certaine époque de me voir en équipe de France. Je commence à devenir un ancien par rapport à une majorité de joueurs. Une génération est un peu passée. J'ai aussi une certaine crédibilité grâce à mes performances. Quand je vois l'accueil que j'ai reçu à Lens, je trouve ça très touchant. L'équipe de France marche bien avec Grégory Coupet dans le but. C'est une bonne chose.
Quelle est votre marge de manoeuvre dans cette concurrence avec Fabien Barthez ?
On n'a jamais de marge de manoeuvre quand on est gardien. On n'a pas le droit à l'erreur. Quand on voit ce qui s'est passé avec Lionel Letizi, qui est performant, je ne vois pas pourquoi certains auraient plus de crédit que d'autres (l'actuel gardien du Paris-SG n'avait pas été retenu pour la Coupe du monde 1998 après une erreur au pied lors d'un Russie - France amical en avril de la même année).
Quel que soit le choix de Raymond Domenech, il y aura un déçu. Faut-il craindre une « guerre des goals » comme en Allemagne avec Kahn et Lehmann ?
Pour les médias peut-être. Mais pas entre nous. Je sais que lorsque Fabien reviendra, nous aurons une discussion les yeux dans les yeux. J'ai toujours eu beaucoup de respect pour lui et je l'ai toujours dit, même si ça n'a pas été mis en avant. Il est le gardien français qui a ramené la Coupe du monde. Il a mon respect, dû à son rang. Maintenant, je suis un compétiteur et je fais tout pour pouvoir jouer. J'ai goûté au gâteau, j'en redemande. Quant à l'Allemagne, je ne veux critiquer personne, mais j'espère que ce sera géré avec plus de parcimonie, que nos propos ne dépasseront pas nos pensées, car ça n'apporte rien. Ils se sont même critiqués personnellement.
«Je suis en train de vivre une période extraordinaire»
Pensez-vous être plus crédible aux yeux de Fabien Barthez, qui avait déclaré n'être en concurrence «qu'avec lui-même» ?
Il n'y a jamais eu de réelle concurrence au poste de gardien. J'ose croire qu'elle existe maintenant. La réponse viendra ces deux prochains matches. Si je me plante, on ne parlera même plus de tout ça. Je ne l'envisage pas, mais ça peut arriver. Je suis humain.
Accepterez-vous de reprendre votre rôle de doublure ?
J'accepterai toujours d'être en équipe de France. La suite... Il faudra me virer pour que je ne vienne plus ici, mais je ne refuserai jamais une sélection en équipe de France (il insiste). Je ne connais pas un joueur heureux d'être sur le banc. Mais je suis heureux d'être en équipe de France. C'est le summum, la grande classe. Si je suis le numéro 2, j'aurai au moins ce mérite là.
Vous parlez d'une discussion.
Elle existera. Du moins, je l'espère. Après tout ce qui a été écrit, il va falloir une discussion claire avec le coach et Fabien, c'est sûr. Pour assainir la situation qui, à la base, est très bien. Ce sont deux compétiteurs qui s'affrontent. Sportivement, j'ai peut-être réussi à me hisser à son niveau. Pour un sélectionneur, on ne peut pas rêver mieux.
Faudra-t-il absolument désigner un numéro un dès le mois prochain ? La Coupe du monde est en juin 2006 !
Ca c'est vrai : beaucoup de chose se seront passées d'ici là. Mais je partage l'idée qu'il faut un numéro un chez les gardiens. Un gardien est comme un attaquant : il lui faut une grande confiance. Si on n'a pas la sérénité pour jouer sans se prendre la tête, si on n'a pas la possibilité de faire le bon geste automatiquement et sans arrière-pensée, ce n'est pas l'idéal. Il ne faut pas d'épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Qu'est-ce qui vous rend si sûr de vous aujourd'hui ?
J'ai fait ma vie. Mes enfants sont à l'abri financièrement. Et le football, pour moi, c'est seulement du plaisir. Mentalement, je suis fort. Je suis en train de vivre une période extraordinaire à 32 ans. J'ai toujours rêvé d'être numéro 1 en équipe de France. J'en rêve encore. C'est une ambition depuis que j'ai six ans. J'exprime un désir de gosse. Ça reste mon obsession, c'est ce qui me fait avancer.»