par drogba1511 » 25 Aoû 2005, 17:59
Mort sur le terrain
FOOT EN DEUIL Assis sur la ligne de touche, Anthony Poget, 12 ans, ne s'est jamais relevé quand l'entraîneur l'a appelé. Le junior du FC Jorat-Mézières a perdu connaissance brutalement. L'autopsie devrait révéler les causes de ce décès inexplicable
EVELYNE EMERI
25 août 2005
La douleur, le déchirement, sans les larmes. Mina ne pleure pas. Hier à midi, à deux heures de la cérémonie d'adieu, la maman d'Anthony nous reçoit dans l'appartement familial de Savigny. Elle serre fortement contre son ventre le maillot de la Juve que portait son aîné de 12 ans vendredi dernier sur le terrain de Mézières, lorsqu'il a été foudroyé. Découpé par les secouristes, qui ont tout tenté, ce maillot, désormais vide, lui permet pourtant de palper la vie. De ressentir son fils, sa passion viscérale pour le football, son excellence scolaire, son humour noir, sa solitude, sa façon de s'approprier «Le Matin» pour y dévorer chaque jour la rubrique sportive.
A quelques pas du salon, le jeune attaquant du FC Jorat-Mézières repose dans son lit depuis trois jours. Au mur de sa chambre: des posters de foot partout, une PlayStation et des jeux vidéo... footballistiques. Dans quelques minutes, les pompes funèbres l'emmèneront au temple de Savigny, dans un petit cercueil sobre, blanc. Son beau-père, Djamel, ouvre l'album de ce sportif prometteur et enflammé. A 5 ans et demi déjà, le petit Anthony fait ses premières passes. Trois semaines après ses 12 ans, son coeur s'est arrêté. Sans raison.
«Son coeur est nickel!»
L'automne passé, lors d'une rencontre à Froideville, le buteur des juniors D s'était senti mal. «Il était tout blanc, transpirait, peinait à respirer, mais il avait très vite repris son souffle. Nous l'avions quand même emmené à l'Hôpital de l'enfance, puis chez un cardiologue, qui nous avait dit que son coeur était nickel!» raconte la mère d'Anthony.
Ces derniers temps, aucun signe avant-coureur. Excepté un point à la poitrine lundi dernier, le premier jour du camp d'été du FC. Mina: «Jeudi (n.d.l.r.: la veille du décès) , je l'ai emmené à l'Unité de médecine du sport, à Vevey. Il avait des problèmes de genoux. Ses os grandissaient plus vite que ses muscles, ce qui lui occasionnait des inflammations. J'en ai profité pour parler de ce problème à la poitrine. On m'a répondu qu'il n'y avait pas de quoi s'alarmer. Du reste, ils lui ont fait des radios des genoux, pas de la cage thoracique.»
Face à une incompréhension totale, la famille a accepté que le corps d'Anthony soit autopsié. Pour avoir une réponse. Utile, mais sans effet cicatrisant. «Il rêvait d'être footballeur professionnel et d'intégrer le Centre sport-études de Lausanne», répète inlassablement la maman, en ravalant cette fois-ci son chagrin si frais. «Comme ça, il aurait passé dans le journal pour autre chose...»
© Le Matin Online
Miss you Eddie Viva la raza
Vainqueurs des Pronos CAN 2008