par argentina » 07 Fév 2006, 18:45
Carlos Bianchi arrête
Après une nouvelle désillusion en Europe, il estime que l'heure est venue de se consacrer à sa famille et décide d'abandonner le banc. L'entraîneur le plus titré d'Argentine s'en va.
Il y pensait depuis bien avant que son nom soit synonyme de succès en Argentine et que le football européen soit devenu un véritable casse-tête pour lui. Il y a quelques années, Carlos Bianchi disait que selon lui le cycle d'un entraîneur avait une durée limite, comme celle d'un joueur, car avec les années la patience diminue, l'écart générationnel avec les joueurs s'accentue, et malgré l'expérience accumulée les autres qualités nécessaires pour entraîner un effectif de haut niveau deviennent de moins en moins faciles à acquérir ou à conserver, alors que se réduit le nombre d'années qu'il pourra consacrer à sa famille. Bianchi s'était fixé comme limite 60 ans, mais alors qu'il aura 57 ans en avril, que sa forme physique est intacte grâce aux exercices quotidiens et que son oeil de lynx devine tout de suite lorsque il commence à perdre le contrôle d'un vestiaire, le technicien le plus titré du football argentin a décidé de raccourcir sa carrière de trois ans et de raccrocher le survêtement.
Sa récente expérience en Espagne, qui lui a rappelé celle déjà vécue en Italie, lui a suffi pour vérifier que sa philosophie de travail nécessite des joueurs qui ont faim, joueurs que l'on ne trouve pas en Europe. Cela l'a poussé à prendre une décision qu'il n'a pas eu beaucoup de temps pour mûrir. Il ne l'a pas annoncée publiquement et ne le fera pas, comme il n'a pas non plus annoncé son départ de Boca ou de l'Atletico, car au fond de lui il a toujours cette flamme d'allumée. Il est impossible d'affirmer que cette flamme ne le brûlera pas de l'intérieur un jour avec une force telle qu'il reviendra. En attendant, il s'est donc retiré de cette profession qu'il aime le plus après celle de joueur.
Les raisons qui l'ont poussé à prendre cette décision sont multiples. Eviter de tâcher son CV n'en fait pas partie, sinon il aurait arrêté directement après son deuxième cycle à Boca et n'aurait pas risqué son prestige en Espagne. Les explications il faut peut-être les chercher du côté de la famille, car il n'a pas de besoins économiques. En Argentine il n'est pas parti en bons termes avec les dirigeants boquenses actuels et n'entraînera pas d'autre club par respect pour les supporters. Sauf peut-être Vélez si, comme il l'avait dit en quittant ce club, l'équipe est au bord de la relégation, ou alors au Brésil ou une sélection.
Pour l'instant il profite de ses vacances à Paris et projette de retourner en Argentine. Son seul lien professionnel avec le football sera à Televisa, la chaîne mexicaine pour laquelle il commente des matches. Il sera en Allemagne pour la coupe du monde et continuera de suivre des matches. Il peut abandonner le costume d'entraîneur, mais il sera homme de football jusqu'au dernier jour.