par coton » 07 Juin 2005, 09:04
JEAN FERNANDEZ, espéré à l’OM, aimerait que Carlo Molinari, son président à Metz, débloque la situation.
Jean Fernandez pensait prendre ses fonctions d’entraîneur de l’OM hier mais les discussions avec le président messin continuent de bloquer. Carlo Molinari entend négocier au mieux l’année de contrat qui lui reste. Fernandez, qui est retourné hier soir en Lorraine, se dit prêt et armé pour relever le challenge marseillais. Ce qui a de fortes chances de se faire dès jeudi.
MARSEILLE –
« ON S’ATTENDAIT à vous voir signer à l’OM ce week-end. Comment expliquer ce retard ?
– Le dossier traîne en raison des discussions menées entre Carlo Molinari et l’OM. C’est le seul problème qui reste à régler. Il a posé un certain nombre de conditions sine qua non, c’est-à-dire de retrouver un entraîneur – ça va se faire –, de ne pas prendre un membre du staff – ce ne sera pas le cas –, mais il veut aussi et surtout négocier mon départ.
– Cela a l’air de vous inquiéter ?
– J’aurais vraiment souhaité que cela se passe autrement et qu’on discute sur d’autres bases, qu’on règle ça à l’amiable. Moi, j’aurais évoqué le plan affectif et professionnel parce que j’ai passé trois super saisons à Metz. Je lui aurais tout de même rappelé que quand je suis arrivé, le club était en grandes difficultés tant sur le plan financier que sportif. Aujourd’hui, le club est assaini sur les deux versants. J’étais bien à Metz. J’avais encore un an de contrat. J’aurais même pu prolonger, mais ce qui m’a fait bouger, c’est l’OM.
– Carlo Molinari pourrait-il vous empêcher d’aller à l’OM ?
– Je ne pense pas qu’il y ait réellement cette volonté de m’empêcher de partir mais ce que je vois, c’est que la discussion se poursuit toujours entre Pape Diouf et Carlo Molinari alors que je pensais pouvoir partir tranquille après ce que nous avions vécu à Metz. Bon, il souhaite négocier sérieusement cette année de contrat avec l’OM. Ca m’énerve un peu, c’est vrai. Et je l’avoue, je suis un peu inquiet…
– Cela retarde d’autant plus votre préparation de la saison…
– Oui, ça retarde un peu tout. Ce n’est pas facile à vivre.
– Quand avez-vous été contacté par l’OM la première fois ?
– Dès la fin du Championnat. Le premier contact officieux a eu lieu avec José lundi après le dernier match (NDLR : José Anigo est en fait rentré en contact avec lui il y a plus d’un mois). Le lendemain, je rencontrais Louis Acariès et Robert LouisDreyfus. Aujourd’hui, j’ai discuté avec tous les éléments du nouvel organigramme. Il y a la volonté que je vienne. De ma part, elle existe aussi. Reste ce contretemps, sinon ce serait déjà fait.
– Est-ce que toutes les turbulences qu’a connues ce club cette année vous inquiètent ?
– Non, car si on a peur, on ne fait pas ce métier. Je trouve le challenge difficile mais excitant. L’OM m’a toujours fait rêver en tant que joueur et en tant qu’entraîneur. Je sais que le challenge est difficile mais il l’est tout autant dans beaucoup d’endroits. À Marseille ça va juste plus vite pour les entraîneurs et les présidents mais je n’ai pas peur de tenter ce challenge avec beaucoup d’ambition et d’enthousiasme.
– Pourtant RLD a usé beaucoup d’entraîneurs ?
– Oh vous savez, après l’expérience avec Tapie… L’OM fait toujours rêver malgré ce qu’on entend. Je n’ai pas eu peur de dire oui, à aucun moment.
– Est-ce que venir à l’OM vous permet de vous évaluer en tant qu’entraîneur, de passer un cap ?
– Je ne crois pas. À Marseille, ça a toujours été difficile, rappelez-vous : Beckenbauer n’a tenu que deux mois. Même quand on étudie la carrière de Goethals, il a beaucoup fait de tranches de six mois, avant d’être remplacé par Ivic, ou un autre, et de revenir. L’OM, pour moi, ce ne sont que de bons souvenirs. Dans toute situation, je ne veux retenir que les côtés positifs.
– Vous savez bien que l’exposition médiatique et la pression sont immenses ?
– Oui, elle est considérable ici mais quand tu es entraîneur, elle existe toujours de façon très importante. Vous croyez qu’à Metz, je ne l’avais pas pour ne pas descendre, ou en Arabie saoudite, ou en Tunisie. On vit la même chose. Si je devais me poser ce genre de questions, je ne ferais pas ce métier qui est avant tout une passion. Je n’avais pas pu m’exprimer totalement à l’époque mais cela fait vingt ans que j’entraîne aujourd’hui, vingt ans en continu avec des hauts et des bas. Aujourd’hui, je suis armé.
– Comment allez-vous travailler avec José Anigo. Quelle sera votre répartition des rôles ?
– Je ne peux répondre à votre question. Il ne faut pas aller plus vite que la musique. Pour l’instant, les discussions continuent entre les deux clubs. Il faut qu’elles aboutissent. Je pensais que ce serait fait ce week-end. Ça ne l’est pas : j’attendrai le temps qu’il faut ! »
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