par Aby19831 » 05 Juin 2005, 08:23
Jean Fernandez : « Oui, je suis à Marseille »
Après avoir rencontré le président Molinari, Jean Fernandez a pris la direction du Vieux-Port. Le désormais ex-coach messin nous explique les raisons de son départ.
NANCY. Il y a un peu plus d'un an, la veille d'un match au Vélodrome qui avait permis aux Messins de faire un pas décisif vers le maintien en L1 (succès 1-0 le 1er mai 2004, but de Meniri), Jean Fernandez nous avait parlé durant une grosse demi-heure de son séjour marseillais avec nostalgie et enthousiasme. Une interview captivante que le formateur de Zinédine Zidane à Cannes avait terminée en nous disant ceci : « D'une certaine manière, l'OM sera toujours mon club ».
Cette confidence prend tout son sens maintenant puisque Jean Fernandez, après avoir annoncé son départ de Metz, nous a confirmé hier matin sa présence sur la Canebière.
- Jean, avez-vous rejoint la cité phocéenne ?
- Oui, je suis à Marseille. Je me trouve actuellement dans un hôtel. J'ai choisi d'être sur place en attendant le résultat des négociations à mon sujet entre les deux clubs. Tant que rien n'est signé, il faut rester prudent. Personnellement, en tout cas, les choses sont claires : une proposition de l'OM ne peut pas se refuser. J'ai exposé mon point de vue à Carlo Molinari qui m'a compris, tout en m'expliquant qu'il ne voulait pas me laisser partir comme ça. Qu'il devait trouver un terrain d'entente avec les dirigeants marseillais.
- Que pensez-vous de cette réaction du président des Grenats ?
- C'est vrai que je n'arrivais pas en fin de contrat. Quoi qu'il en soit, souvenez-vous de la situation du club au moment de ma venue. Financièrement, ça n'allait pas. Il y avait des risques de dépôt de bilan. La réussite sportive a tout relancé. Le FC Metz n'a passé qu'un an en L2. Nous sommes remontés et nous avons conservé notre place en L1 lors des deux dernières saisons.
- En aviez-vous assez de diriger une équipe luttant simplement pour éviter la relégation ?
- Il ne faut pas voir les choses sous cet angle. C'est avec une grande passion que j'ai encore atteint l'objectif du maintien en 2004-2005. J'aime beaucoup de choses à Metz : la mentalité, le public, les joueurs... Je n'aurais pas pris la décision de partir si je n'avais pas reçu cette offre de l'OM.
- A vos yeux, que représente Marseille ?
- C'est la capitale du foot en France. Toute la ville se trouve derrière son club. Partout, que ce soit dans les boulangeries, les bars ou les restaurants, vous entendez les gens parler de l'OM. C'est dur à imaginer mais c'est la vérité. Je l'ai vécu durant ma carrière de joueur, j'ai porté le maillot olympien cinq saisons (1975-1980). Et j'ai ensuite pu mesurer cette ferveur populaire en tant que coach. Bernard Tapie m'avait nommé alors que j'étais juste âgé de 35 ans !
« Je n'ai pas peur »
- Votre passé d'ancien Marseillais devrait constituer un avantage pour la saison prochaine...
- Je sais à quoi m'attendre. Entraîner l'OM, c'est aussi passionnant qu'éprouvant. De nombreuses personnes m'ont d'ailleurs dit : ''Bon courage. Là-bas, tu peux être viré du jour au lendemain''. Mais moi, je leur réponds : ''Cela fait partie des risques du métier''. Dans n'importe quel club, le coach doit avoir des résultats. La saison prochaine, j'aurais pu être évincé de Metz au bout de trois mois... Franchement, je n'ai pas peur.
- D'autant que la pression, à Marseille, paraît moins forte actuellement qu'à l'occasion de votre premier passage sur le banc du Vélodrome, il y a plus de dix ans...
- Le contexte de l'ère Tapie était effectivement particulier. En novembre 1992, j'avais été limogé dans des circonstances douloureuses, en étant quatrième de L1 et qualifié pour la seconde phase de la C1. J'avais alors été remplacé par Raymond Goethals. Et six mois plus tard, le Belge était devenu champion d'Europe avec l'équipe que j'avais composée à l'intersaison. C'est moi, par exemple, qui avais recruté Marcel Desailly, Rudi Voeller et Alen Boksic. Cette histoire m'a laissé un goût d'inachevé. Voilà pourquoi, aujourd'hui, je suis heureux d'avoir une deuxième chance à Marseille.
- Est-ce vrai que vous comptez faire de Benoît Pedretti le leader du nouvel OM ?
- Des médias ont dit cela parce que j'ai fait débuter Benoît chez les pros à Sochaux. Dans le même style, une rumeur évoque la signature de Franck Ribéry que j'ai lancé à Metz. Mais il ne faut pas aller plus vite que la musique. La certitude, c'est que l'extraordinaire public du stade Vélodrome mérite une belle équipe.
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