Kool Shen jette l'éponge
Son premier album solo s'est déjà écoulé à 200 000 exemplaires, mais Kool Shen n'envisage pas pour autant d'en faire un autre... A 37 ans seulement, l'ex-compère de Joey Starr au sein de NTM raccroche son micro. Son nouveau métier : producteur.
C'EST LA FIN d'une époque. Tandis que Joey Starr prépare son premier album sous son propre nom, son ex-compère de NTM Kool Shen met un terme à sa carrière d'artiste solo. Après un concert d'adieu à Paris* et quelques apparitions dans les festivals d'été, le rappeur de 37 ans se consacrera exclusivement à la production de disques.
Explications d'une figure historique du hip-hop français.
C'est sérieux, vous vous arrêtez vraiment ?
Kool Shen.
Je n'ai pas l'impression de prendre les gens en traître. Mon album s'appelle « Dernier Round » et lorsque j'en ai parlé à sa sortie, il était sous-entendu que je ne comptais pas en faire un autre. Donc, j'arrête. Maintenant, il y a ce concert au Zénith, ma dernière date à Paris. Après je vais enchaîner des festivals comme les Francofolies et les Vieilles Charrues, des gros trucs. Puis je vais me concentrer sur la production. Faire un album sous mon nom, c'est fini.
Pourquoi cette décision ?
J'ai plein de gens signés sur mon label IV My People. Il faut faire les choses avec une complète envie, j'ai toujours fonctionné comme ça : de 0 à 20 ans, j'ai fait du foot, de 20 à 40 du rap et, désormais, je vais me consacrer à la production. Et à mon fils, aussi. Je suis père de famille et c'est un boulot à plein temps. J'ai pas envie de rater ce rôle-là.
« Les tournées vont me manquer »
Vous vous êtes lassé du rap ?
Non, mais c'est une musique très revendicatrice, qui est surtout faite par des jeunes et qui s'adresse en grande partie à des jeunes. Je ne pense pas que les gens s'attendent à des choses très novatrices de ma part. Et j'ai toujours considéré que la flamme devait être entretenue par les nouvelles générations. Alors je vais essayer d'ouvrir les portes justement à cette nouvelle génération qui n'est pas souvent présente dans les médias ou dans les émissions à gros taux d'écoute.
Votre album a pourtant très bien marché...
C'est sûr. On espère faire un disque de platine avec (NDLR : 300 000 exemplaires vendus) . Pour un indépendant, c'est magnifique. Mais je n'ai plus très envie de me mettre en avant. A l'approche de la quarantaine, j'ai senti que je devais passer à autre chose.
Vous avez l'impression de prendre votre retraite ?
Pas du tout... Mais c'est ce que disent mes potes pour me charrier.
Qu'est-ce qui pourrait vous faire changer d'avis ?
Rien, pour l'instant. Mais je ne vais pas me priver d'apparaître de temps en temps sur tel ou tel album d'un autre. Tranquillement, sans pression. En revanche, les tournées vont me manquer. Je vais passer beaucoup plus de temps derrière un bureau et en studio avec mes artistes, c'est sûr.
Pas même une reformation de NTM ?
Peut-être à l'occasion d'un gros concert... Mais repartir pour faire un album, vraiment pas.
Où en sont vos relations avec Joey Starr ?
C'est le statu quo. Heureusement, on s'était parlé sérieusement avant de s'engueuler.
Vous avez écouté l'album de son collectif B.O.S.S. ?
Ouais... Non, je l'ai pas écouté, en fait. Il a eu des mots assez durs sur le vôtre... Il a dit que c'était bien écrit mais que c'était de la musique d'ascenseur. Chacun son avis. Il a aussi dit que c'était pas du hip-hop. Pour les vannes, Joey, c'est pas le dernier... En tout cas, c'est bien parti pour la reformation de NTM !
Le Parisien
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